Calvados
Foncier : 10 hectares squattés
Calvados
Dans une ferme du Pays-d’Auge, Eva Joly, candidate aux présidentielles, avait dénoncé le “détournement des missions de la SAFER au profit d’un promoteur”. Sur le terrain, la situation se révèle plus complexe. Les témoignages de l’ancien maire et d’un jeune agriculteur l’illustrent.
Certains promoteurs ont confié la gestion des terres à la SAFER. “D’autres ne l’ont pas fait, et ces parcelles restent en friches”, constate Guillaume Besnier. Le jeune agriculteur est lui confronté à une autre difficulté : 10 hectares de sa ferme sont “squattés par une exploitation voisine”.
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V. Motin
"Si la SAFER ne regroupe pas mes terres, je ne m’installe pas”. Telle est la position de Guillaume Besnier, installé à Annebault depuis 2010. Le jeune agriculteur a obtenu son BTA en 1996. À l’origine de son installation, une annonce de la SAFER qui propose 90 hectares, dédiés, à l’origine, au projet foncier souhaité par l’ancien maire : “J’ai fait acte de candidature sur les 90 ha. J’étais également le seul intéressé par le bâti. J’ai été retenu sur 60 ha en tant que jeune agriculteur. Les exploitations de deux autres jeunes ont aussi été confortées. Au final sur 14 candidats, 11 peuvent être mécontents”. Guillaume Besnier ne produit que des céréales. Il a acquis 12 hectares et des bâtiments. 32 hectares par bail à long terme, et 21 ha de convention de mise à disposition.
Labourer avec les gendarmes
“On entend souvent parler les personnes mécontentes, rarement les jeunes installés grâce à la SAFER. Dans le Pays-d’Auge, se faire une place au milieu des haras ou des agrandissements n’est pas aisé”, témoigne Guillaume Besnier.
Sur le papier, la situation du jeune agriculteur semble simple. Sur le papier seulement… En effet, le céréalier ne cultive pas toutes les terres attribuées par la SAFER. 10 hectares seraient ainsi squattés par une exploitation voisine. “J’attends que la SAFER parvienne à récupérer ces terres. Elle mène actuellement une procédure en justice. En 2010, j’ai eu le même problème sur deux hectares. Je suis entré dans une parcelle avec les gendarmes ! Avant de cultiver dans le Pays d’Auge, j’ai fait acte de candidature dans d’autres secteurs. Je n’étais pas retenu, mais je respectais les choix de la SAFER”.
Sur les terres acquises par les promoteurs, aucune piscine, golf ou habitation n’a finalement vu le jour. La bisbille semble aujourd’hui concerner des agriculteurs entre eux. Avec la SAFER en arbitre.
Un projet foncier assumé par l’ancien maire
De son côté, Jean-Paul Roinel, ancien maire d’Annebault, ne regrette pas ce projet d’aménagement. “Il s’agissait d’un projet d’urbanisme pensé par la collectivité après les élections de 2001. En 2005, la commune a d’ailleurs vendu 485 000 € au promoteur un terrain acheté 80 000 €. C’est bien les élus qui décident de la destination des terres. Sinon, ils servent à quoi ?” L’ancien maire d’Annebault n’accepte visiblement pas la critique de son projet par Europe-Ecologie-les-Verts. “Une commune est comme une entreprise. Elle a besoin de se développer. Notre secteur connaît un déficit de logements. Ce projet ambitieux s’étalait sur 10 à 15 ans. Il comprenait une résidence pour personnes âgées, un cabinet médical ou une boulangerie. Il faut certes défendre l’agriculture mais aussi songer au développement de l’économie rurale. Une partie des logements était destinée à l’accession à la propriété et l’architecture respectait la tradition du Pays d’Auge. Ce projet était validé par le Conseil général et les services de l’Etat”. Bref, Jean-Paul Roinel assume.
Labourer avec les gendarmes
“On entend souvent parler les personnes mécontentes, rarement les jeunes installés grâce à la SAFER. Dans le Pays-d’Auge, se faire une place au milieu des haras ou des agrandissements n’est pas aisé”, témoigne Guillaume Besnier.
Sur le papier, la situation du jeune agriculteur semble simple. Sur le papier seulement… En effet, le céréalier ne cultive pas toutes les terres attribuées par la SAFER. 10 hectares seraient ainsi squattés par une exploitation voisine. “J’attends que la SAFER parvienne à récupérer ces terres. Elle mène actuellement une procédure en justice. En 2010, j’ai eu le même problème sur deux hectares. Je suis entré dans une parcelle avec les gendarmes ! Avant de cultiver dans le Pays d’Auge, j’ai fait acte de candidature dans d’autres secteurs. Je n’étais pas retenu, mais je respectais les choix de la SAFER”.
Sur les terres acquises par les promoteurs, aucune piscine, golf ou habitation n’a finalement vu le jour. La bisbille semble aujourd’hui concerner des agriculteurs entre eux. Avec la SAFER en arbitre.
Un projet foncier assumé par l’ancien maire
De son côté, Jean-Paul Roinel, ancien maire d’Annebault, ne regrette pas ce projet d’aménagement. “Il s’agissait d’un projet d’urbanisme pensé par la collectivité après les élections de 2001. En 2005, la commune a d’ailleurs vendu 485 000 € au promoteur un terrain acheté 80 000 €. C’est bien les élus qui décident de la destination des terres. Sinon, ils servent à quoi ?” L’ancien maire d’Annebault n’accepte visiblement pas la critique de son projet par Europe-Ecologie-les-Verts. “Une commune est comme une entreprise. Elle a besoin de se développer. Notre secteur connaît un déficit de logements. Ce projet ambitieux s’étalait sur 10 à 15 ans. Il comprenait une résidence pour personnes âgées, un cabinet médical ou une boulangerie. Il faut certes défendre l’agriculture mais aussi songer au développement de l’économie rurale. Une partie des logements était destinée à l’accession à la propriété et l’architecture respectait la tradition du Pays d’Auge. Ce projet était validé par le Conseil général et les services de l’Etat”. Bref, Jean-Paul Roinel assume.
Les terres du promoteurs
Une partie des terres achetées par Claude Jean Immobilier sont louées en bail de 18 ans renouvelables, grâce au cahier des charges de la SAFER, à Guillaume Besnier. Si le promoteur souhaite récupérer ces terrains pour construire, il devra retrouver une surface équivalente à l’agriculteur. Dans le même secteur, d’autres terres appartenant à d’autres promoteurs restent en friche.