G6 et agriculture : stop aux doublons, oui à la simplification
Les présidents des départements normands et le président de la région Normandie ont mis l’agriculture au cœur de leurs échanges ce 19 septembre dans le cadre du G6. Ils veulent soutenir l’agriculture chacun dans leur champ d’action bien précis.

Cette nouvelle réunion des présidents des conseils départementaux de Normandie et du président de la région Normandie a été tournée vers le monde agricole, « un monde agricole qui est dans une crise sans précédent» a déclaré en préambule Jean-Léonce Dupont, président du CD14. « Une crise qui a des conséquences tant au niveau individuel que collectif ». Par conséquent, les six présidents se sont penchés sur les champs d’actions qui relevaient soit des départements soit de la région. L’idée est simple, c’est d’aller vers la spécialisation des aides et des accompagnements sans se superposer.
Supprimer les doublons
« Quand un GDS (Groupement de Défense Sanitaire) souhaite engager une action, il se tourne vers le conseil départemental, quand un éleveur envisage de la vente directe, c’est du ressort du département. Mais si un éleveur a un projet d’investissement, il ira vers la Région, » explique Hervé Morin, président de la Région Normandie. La liste ne se résume pas à ces exemples. L’objectif étant de supprimer les doublons et d’aller vers des politiques plus spécialisées en prenant en compte l’évolution du cadre législatif, c’est-à-dire la mise en place de la loi NOTre. Prioritairement, les départements iront vers le soutien aux agriculteurs via l’action sociale, et la Région la gestion des fonds européens Feader.
Eviter toute confusion
Cette nouvelle démarche de travail veut éviter « toute confusion » au 1er janvier prochain, insiste Philippe Bas, président du CD50, en raison de la loi NOTre. «Nous voulons renforcer notre soutien au monde agricole pour être plus efficace. Jamais nos exploitations ont connu de telles restructurations. Nous devons être présents pour accompagner l’installation des jeunes agriculteurs, renforcer la compétitivité, la qualité, l’identité géographique,» poursuit l’élu manchois.
Etre plus visible
Cette unité normande se traduira notamment au Salon international de l’agriculture a Paris dès la fin février, où la Normandie raisonnera sous une seule bannière, et sur une surface plus importante de manière à être «plus visible et plus lisible » comme le souligne Hervé Morin, et surtout que ce rendez-vous soit une porte d’entrée pour les producteurs de Normandie en accueillant un plus grand nombre d’exposants.
40 % de local
Si les champs d’actions des différentes collectivités sont définis, ils conduiront quelques décisions en commun. C’est le cas pour l’approvisionnement des restaurations collectives. Et l’objectif est d’atteindre « au moins 40 % de produits locaux dès 2020 » dans les lycées, collèges, maison de retraite…
Les conseils départementaux et le conseil régional veulent peser le soutien au monde agricole. Pour autant, Sébastien Lecornu, président du CD27 rappelle l’importance des chambres d’agriculture qui restent « le premier guichet » de la profession agricole et « le premier interlocuteur ».
A chacun son champ d’actions
Pour les départements
- Actions sanitaires : Groupements de défense sanitaire, maintien / amélioration qualité des élevages, lutte contre les animaux dits nuisibles.
- Aménagement rural et environnement : Aménagements fonciers, échanges amiables, PAEN, Espaces test agricoles, fermes‐relais..., haies et agroforesterie : plantations, gestion, aménagement numérique.
-Ancrage territorial et agrotourisme : hébergement à la ferme, vente directe à la ferme et circuits courts, actions locales de promotion (animations scolaires, promotion de l’agrotourisme, manifestations agricoles d’envergure départementale).
- Soutien aux agriculteurs et action sociale : remplacement des éleveurs, accompagner les agriculteurs en difficulté.
Pour la Région Normandie
- Définition des régimes d’aides économiques.
- Aides économiques directes : compétitivité et performance des exploitations agricoles, évolution des pratiques (dont conversion biologique), réduction de la pénibilité et amélioration de la sécurité, aménagement des herbages, autonomie énergétique des exploitations, aides à l’innovation, exploitations en difficulté économique, aide à l’installation des jeunes agriculteurs.
- Formation.
- Gestion des fonds Feader.
- Aides connexes aux entreprises agroalimentaires.
En commun (départements et région)
- Approvisionnement local de la restauration collective : objectif 40 % dans les collèges et lycées d’ici 2020 soutien a la constitution d’organisation de producteurs fortes.
- Salon international de l’agriculture.
- Valorisation des produits normands.
- Actions sanitaires exceptionnelles (crise sanitaire).