Génétique
Génétique : en quête aujourd’hui de la vache de demain
Vers des vaches à moindre impact environnemental et qui s’adaptent au réchauffement climatique ! Tel est un des axes de recherche sur lequel planche la génétique animale. Pour vulgariser le sujet, Origenplus et Elvup ont invité, le 23 novembre 2023 à Le Merlerault dans l'Orne, Pauline Martin, chercheuse à l’Inrae.
Vers des vaches à moindre impact environnemental et qui s’adaptent au réchauffement climatique ! Tel est un des axes de recherche sur lequel planche la génétique animale. Pour vulgariser le sujet, Origenplus et Elvup ont invité, le 23 novembre 2023 à Le Merlerault dans l'Orne, Pauline Martin, chercheuse à l’Inrae.
« Toute la sélection depuis 60 ans a permis de diminuer l’émission de GES (Gaz à Effet de Serre) des vaches laitières ». Une affirmation scientifique, sourcée Inrae, que chaque éleveur devrait garder en mémoire pour contrer certaines attaques. En effet, si les ruminants représentent bien 10 % des émissions de GES, la conduite du troupeau, comme l’avancement de l’âge au vêlage permettant de diminuer la période d’improductivité, fait que la vache d’aujourd’hui est beaucoup moins polluante que celle d’hier.
Lire aussi : Tarissement : le rappel des bonnes pratiques
Au-delà, peut-on par la sélection génétique agir sur l’émission quantitative de CH4 par exemple ? La réflexion est en cours mais des questions restent en suspens. « Des vaches qui produisent moins de méthane par jour ? Par kg de lait produit ? Par kg de MS ingérée?», interroge Pauline Martin (chercheuse en génétique à l’Inrae de Jouy-en-Josas-78). En tout état de cause, la France a pris du retard sur la question, notamment par rapport au Danemark, « aux entreprises de sélection de se saisir du sujet ».
Faire remonter les anomalies
Autre sujet abordé au cours de cette réunion : l’Onab (Observatoire National des Anomalies Bovines). Il a été créé sous l’instance du ministère chargé de l’Agriculture et regroupe les différents acteurs concernés (Inrae, Institut de l’Elevage, Groupements Techniques Vétérinaires, Ecoles vétérinaires de Nantes, Toulouse, Alfort, et Lyon, Eliance et entreprises adhérentes, Races de France et Organismes de Sélection raciale, Contrôle de Performances). L’Onab a besoin de votre aide pour pouvoir déceler l’apparition de nouvelles maladies, et les stopper le plus vite possible. « Anomalie musculosquelettique, atteinte du système nerveux (trouble comportemental), anomalie des phanères (corne, poil, robe), malformation ou déformation anatomique (organe manquant), défaillance du système immunitaire (...), a illustré à titre d'exemple Pauline Martin. Il faut faire remonter ces informations et nous en- voyer des échantillons. A partir de trois mêmes anomalies, on lance une étude. » La démarche est simple. Il suffit de se rendre sur le site de l’Onab et d’ouvrir l’onglet « déclarer une anomalie ».
Lire aussi : Les premières génisses élevées au Raltec ont été inséminées
Le questionnaire d’une fiche de déclaration se présente en onze parties : provenance du questionnaire, identification de l’animal porteur, description générale de l’animal, anomalies des muqueuses, poils ou de la peau, anomalies de la tête, du corps, des membres, du comportement ou de la conscience, environnement sanitaire, hypothèse d’anomalies connues et commentaires généraux et autres informations disponibles. Vous pouvez ne remplir que les parties vous concernant, cependant. Vous pouvez également y joindre des photos. In fine, « la recherche, c’est long et l’amélioration génétique aussi d’où la nécessité d’anticiper sur les besoins futurs, préconise Pau- line Martin. Les caractères sont toujours plus complexes et dif- ficiles à mesurer. Il faut investir pour phénotyper ». Reste que, parfois, les choix politiques dé- passent les choix de la recherche. Un autre «hic».
Vers des animaux plus tolérants à la chaleur ?
Etude des niveaux génétiques (THI 50) et de l’intensité des pentes de diminution des performances à THI 70 : quelles tendances ?
- Production : lors de fortes chaleurs, les meilleures productrices ont
une diminution de leur production plus rapide que les moins bonnes
productrices.
- Mammites : les femelles les plus sensibles à THI 50 sont encore plus
sensibles à THI 70 (le stress de chaleur amplifie la sensibilité aux
mammites).
- Fertilité (hors Holstein) : les moins bonnes reproductrices à THI 50
ont encore plus de difficultés à se reproduire à THI 70 (le stress de
chaleur amplifie les problèmes de reproduction).
En résumé, même si les interactions génotype-THI sont faibles en termes de production et de santé de la mamelle, les animaux ne réagissent pas tous de la même manière aux températures externes élevées. La prise en compte d’un index de tolérance à la chaleur dans la sélection des bovins serait donc tout à fait pertinente pour anticiper l’augmentation prévue des températures.
THI : indice température-humidité