« Il est urgent d'être patient dans les semis de printemps »
Jeudi 19 mars 2020, le beau temps est revenu depuis quelques jours. Les parcelles sèchent, du moins en surface. On fait le point sur les semis de printemps, tant attendus, avec Samuel Hardy, responsable antenne plaine d'Hérouville-Saint-Clair.
Jeudi 19 mars 2020, le beau temps est revenu depuis quelques jours. Les parcelles sèchent, du moins en surface. On fait le point sur les semis de printemps, tant attendus, avec Samuel Hardy, responsable antenne plaine d'Hérouville-Saint-Clair.
Quelle est la situation, à date de jeudi 19 mars 2020 ?
Le temps est clément, moins arrosé et la tendance semble se confirmer pour la semaine prochaine. Le ressuyage des parcelles s'améliore, mais cela reste très aléatoire selon les secteurs. À l'ouest de Bayeux, c'est encore très humide et il est difficile d'envisager des semis dans de bonnes conditions. Dans le centre plaine, les semis de lin de céréales et de protéagineux ont commencé. Dans le centre Manche et le nord Cotentin, les parcelles sont marquées par l'hygrométrie de l'hiver, les semis sont limités. On observe dans le sud Manche plus de surfaces semées. Dans l'Orne, ça redémarre au grès du ressuyage.
On entend que les surfaces de maïs vont augmenter cette année...
Les parcelles de blé ou d'orge non semées vont basculer en cultures de printemps, mais les conditions ne sont pas encore bonnes partout. Certains agriculteurs optent directement pour le maïs dans les parcelles les plus humides, quand d'autres vont quand même essayer les cultures de printemps. Les récoltes ont été difficiles à l'automne, le sol a besoin de temps pour se restructurer. Le maïs se sème de fin avril jusqu'au 15 mai, les conditions devraient être favorables à cette période.
Quel travail du sol faut-il envisager pour semer une parcelle dont les semis d'automne n'ont pas pris ?
Il faut rouvrir le sol pour le réchauffer, avec un outil à dents. On déconseille le semis direct dans les parcelles dégradées. La météo s'annonce belle la semaine prochaine. On peut espérer un créneau assez long pour patienter encore et éviter les bêtises.
Quel conseil donnez-vous aux agriculteurs à date ?
Savoir patienter et observez votre sol. Nous ne sommes pas encore en retard sur les semis de printemps. Je conseille de commencer dans les terres légères. Les autres peuvent encore attendre. Les féveroles peuvent être démarrées : la graine est plus grosse, elle est moins dépendante des défauts de structure. Ce qui n'est pas le cas pour les orges de printemps et les pois. Quant au lin textile, il faut être plus que prudent. On arrive dans la dernière dizaine de mars, il ne faut pas aller trop vite. Attention aux accidents de végétation liés aux défauts de structure. Il est utile de prendre une bêche et de vérifier l'état de ressuyage des sols. Le vent et le soleil peuvent donner l'impression que les feux sont au vert, mais il est urgent de savoir attendre pour un parfait ressuyage en profondeur.