Elevage
Inquiétude dans le Bessin après l’annonce d’un septième cas de tuberculose bovine
Les éleveurs du Bessin ont été invités à une réunion d’information sur la tuberculose bovine, le 4 mai 2021, après la découverte d’un cas en abattoir, dont l’exploitation est basée dans le secteur du Molay-Littry. C’est le septième cas de tuberculose bovine découvert dans le Calvados cette année.
Les éleveurs du Bessin ont été invités à une réunion d’information sur la tuberculose bovine, le 4 mai 2021, après la découverte d’un cas en abattoir, dont l’exploitation est basée dans le secteur du Molay-Littry. C’est le septième cas de tuberculose bovine découvert dans le Calvados cette année.
Ils étaient une soixantaine, mardi 4 mai 2021, dans la salle des fêtes du Molay-Littry, à la réunion d’information sur la tuberculose bovine, à la suite d’un cas découvert en abattoir. L’Anses a confirmé sa contamination par le mycobacterium bovis le 8 avril. Il provient d’une ferme du secteur, une première dans le Bessin, épargné jusqu’alors par la maladie. « C’est quand même un choc quand ça arrive dans un secteur », soutient Jean-Yves Heurtin, président de la Chambre d’agriculture du Calvados. 173 bovins lait et allaitant vont être tués, portant à 1 535 le nombre de bovins abattus dans le cadre de la prophylaxie 2020-2021 dans le département.
Enquête épidémiologique
Dans la salle, certains sont déjà concernés puisque la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) procède en ce moment même à l’enquête épidémiologique. Les animaux du voisinage de l’exploitation foyer sont testés, ainsi que les exploitations ayant vendu ou acheté des animaux au foyer. On ne connaît pas encore la souche exacte de la bactérie, les cellules ont été mises en culture pour déterminer s’il s’agit de la GB 35 Calvados, celle qui circule en Normandie depuis huit ans. Le résultat ne devrait pas être connu avant le mois de juin. « En fonction des résultats, on connaîtra l’impact sur le secteur », indique Vincent Rivasseau, chef du service protection sanitaire et environnement à la DDPP. « Il va falloir y aller doucement, intervient un éleveur, suivre psychologiquement et faire gaffe au niveau humain ».
Cerfs de la forêt de Balleroy
A la problématique blaireaux-sangliers, connue dans la zone historique de Pont d’Ouilly, s’ajoute ici celle du cerf, présent dans la forêt de Balleroy. L’animal est fortement vecteur de la maladie auprès des bovins. Les éleveurs déplorent d’en retrouver régulièrement dans leurs parcelles. Pour les tester, « on va s’appuyer sur les actions de chasse, précise Vincent Rivasseau, et participer à l’examen de la venaison, qui est très important, pour former et sensibiliser les chasseurs au repérage des lésions ». L’administration, qui distribue une centaine de bagues par an, se donne l’objectif de 50% de cerfs analysés durant la campagne. « Mais on continuera à analyser les lésions suspectes, même en fin de saison », poursuit Vincent Rivasseau.
Fermes en déshérence
« Il va peut-être falloir être ferme avec les gens qui ne sont jamais à jour ». Dans la salle, les voix s’élèvent. Une exploitation voisine du foyer détecté est visée, elle n’assurerait pas ses prophylaxies, les bêtes ne seraient pas suffisamment nourries et les carcasses laissées à l’abandon dans les parcelles. « Ça fait 25 ans qu’on connaît le problème, qu’est-ce qu’on attend pour faire quelque chose ? », s’énerve un éleveur. Etienne Gavart, directeur du GDS du Calvados, rappelle qu’il y a une corrélation très nette entre la malnutrition d’un cheptel et le pourcentage d’animaux trouvés atteints. De plus, la malnutrition entraîne la divagation et accentue le risque de contamination du cheptel et du cheptel voisin. L’élevage est contraint par police sanitaire de tester ses animaux, « c’est payé et imposé par l’Etat, insiste Vincent Rivassseau, cela nous permet de le faire d’office si besoin ». Il reconnaît la longueur des procédures et la difficulté à placer les bêtes, même en cas de reconnaissance de maltraitance. « Il faut trouver une solution pour placer des centaines d’animaux, ce n’est pas aussi facile, surtout avec un cheptel déqualifié. On fait ce qu’on peut ». L’exploitation est placée sous procédure administrative et judiciaire.