Intrusions dans les élevages : s'étonner, alerter, rester calme
Le représentant du Service départemental du renseignement territorial (ex renseignements généraux) est intervenu,
jeudi 20 juin 2019, matin, sur les intrusions d’associations antispécistes dans les élevages.
« La FNSEA s’est engagée à porter plainte à chaque intrusion dans les exploitations ou dans les champs », introduit Anne-Marie Denis. La présidente de la FDSEA garde en mémoire l’intrusion d’Abolition boucherie dans des élevages de l’Orne et de l’Eure, le 14 avril. Le bureau départemental a donc invité un représentant du Service départemental du renseignement territorial (ex renseignements généraux), jeudi 20 juin 2019. « L’animalisme et l’antispécisme sont une forme de radicalisation. Le suivi de ces mouvements fait partie de nos missions », explique le conférencier. Il détaille : « l’antispécisme est un mouvement structuré idéologiquement, qui veut une égalité parfaite entre l’homme et l’animal. Les animalistes se préoccupent des intérêts des individus animaux ». Il recense ensuite les principales associations connues dans ces domaines : « L214 ; Boucherie abolition ; 269 Life liberation animale. Cette dernière est représentée par Thiphaine Lagarde, égérie du mouvement. Juriste à Lyon, activiste qui sait mettre en scène sa radicalité, elle sert de modèle à de nombreuses jeunes filles ».
Réponse judiciaire
Lors de l’intrusion au Gaec du Marchis, « Solveig Hallouin, représentante de Boucherie abolition, marchait en tête ». Grâce à la réaction des frères Jouandet, les personnes ont pu être identifiées. « Elles ont été convoquées et déférées en justice. Les photos facilitent notre travail », poursuit l’intervenant. Il recommande aux exploitants d’être attentifs aux signaux précurseurs comme « un véhicule qui passe, qui ralentit. Relevez la plaque d’immatriculation, derrière il y a une personne. L’étonnement est une alerte. Prévenez la FDSEA, la gendarmerie ou la police ». Et si les activistes entrent dans l’élevage, voilà les consignes : « ne pas s’énerver, évitez absolument le recours aux violences car c’est ce qu’ils attendent. Relevez les plaques des véhicules, filmez-les avec vos téléphones et appelez les gendarmes ». La FDSEA, à la suite des intrusions du 14 avril, a conseillé aux agriculteurs de mettre un panneau « propriété privée, défense d’entrer ». Si cela ne les arrête pas, « ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas », souligne l’orateur. Et Anne-Marie Denis de questionner : « en dehors de rester calme, que peut-on faire ? » Le conférencier lui répond : « la seule réponse est judiciaire ». Il faut espérer une condamnation exemplaire par le tribunal d’Évreux sur les intrusions du 14 avril.
Dans l’Orne
Dans le département, un collectif animaliste de l’Orne s’est monté. « Les membres débutent, ils ne sont pas très nombreux et se concentrent pour le moment sur la chasse à courre », récapitule l’intervenant. Il n’écarte cependant pas l’hypothèse qu’ils « aillent manifester devant un élevage, avec des banderoles. Mais on ne les imagine pas entrer, le mouvement semble être pacifiste ». « Nous vous encourageons à organiser des réunions locales, dit Anne-Marie Denis aux élus FDSEA. Rassurez les personnes car au niveau national, la FNSEA a pris le dossier en main. Nous y travaillons dans le service communication avec les juristes en appui. Il y a beaucoup d’interventions des élus et de Christiane Lambert dans les émissions radio et TV. Elle est performante dans le dossier ». La communication positive reste, pour Anne-Marie Denis, un rempart à l’agribashing et aux déviances : « ces militants représentent peu de personnes. Il ne faut pas leur laisser la place. Invitez vos voisins, vos amis lors des opérations comme Viens voir ma ferme ».