Interview
Thibaut Loiseau, responsable végétal de JA 61: " J’aimerais impliquer plus de jeunes dans la commission "
Thibaut Loiseau rempile pour deux ans au poste de responsable végétal au sein du bureau départemental des Jeunes agriculteurs de l’Orne. L’agriculteur de 32 ans est associé avec son père à Suré, dans le Perche, sur une exploitation céréales et volailles. Il se décrit comme quelqu’un de « dynamique, un peu têtu mais ouvert d’esprit ».
Thibaut Loiseau rempile pour deux ans au poste de responsable végétal au sein du bureau départemental des Jeunes agriculteurs de l’Orne. L’agriculteur de 32 ans est associé avec son père à Suré, dans le Perche, sur une exploitation céréales et volailles. Il se décrit comme quelqu’un de « dynamique, un peu têtu mais ouvert d’esprit ».
>> Thibaut Loiseau, qui êtes-vous ?
Je suis fils d’agriculteur. J’ai suivi un bac S et un BTS Acse en formation continue au lycée agricole de Laval. J’ai toujours voulu m’installer mais à moyen long terme. En sortie de formation, je ne me voyais pas entrer dans le monde du travail immédiatement. Alors, j’ai enchaîné par un BTS technologies végétales d’un an en alternance dans une coopérative céréalière et une licence pro en productions végétales à l’ESA (École supérieure d’agriculture) d’Angers. C’était en 2010. Ensuite, j’ai créé mon entreprise de formation Certiphyto. J’ai pas mal bougé pendant quatre ans sur tout l’ouest de la France.
>> Et ensuite ?
Ensuite, un agriculteur de la commune est parti à la retraite. J’ai eu l’opportunité de m’installer. J’ai repris la structure 100 % céréales, indépendamment de mon père. Je voulais me faire mon expérience tout seul, prendre mes décisions, travailler pour moi et que l’on prenne le temps avec mon père d’étudier notre association. C’était aussi un challenge. J’ai pensé à garder mon activité de formateur, pour les périodes plus creuses comme l’hiver, mais je partais trois à quatre jours par semaine et c’était compliqué de conjuguer les deux activités. J’ai arrêté. Cette année, nous avons regroupé nos structures. Dans l’ensemble, nous sommes d’accord sur la conduite stratégique de la ferme. Nous comptons 300 ha et un poulailler de 1 200 m2, un salarié et un apprenti.
>> Quel est votre parcours chez JA ?
Il est en phase avec mon installation. Je connaissais le syndicat par les gens du coin mais comme j’ai été peu présent pendant mes études et après, je ne m’étais pas engagé. Quand j’ai repris la ferme, je suis allé voir le groupe local pour faire connaissance avec ceux que je ne connaissais pas et savoir ce qui se racontait. J’ai pris des informations et des contacts. En 2018, j’ai été élu responsable de la commission végétale. Je suis entré au bureau départemental. Ça me plaît, c’est vraiment enrichissant. On rencontre les jeunes de l’Orne, on échange sur les sujets du quotidien. L’engagement chez JA est aussi une façon de m’impliquer et de croire dans l’avenir de notre métier. Je pense qu’inconsciemment il y a cette culture chez moi, j’ai toujours vu mon père s’impliquer dans la défense de dossiers qui lui tiennent à cœur.
>> Quel lien faites-vous entre votre expérience professionnelle et celle syndicale ?
J’ai appris à prendre du recul sur les dossiers lorsque je dispensais les formations Certiphyto. J’ai été confronté à des caractères différents. J’ai appris à cerner le tempérament des gens assez rapidement, le « café d’accueil » en début de formation était très intéressant pour ça. J’ai aussi appris crescendo à animer un groupe. Les produits phytosanitaires sont des outils presque incontournables. Mais, si une solution pertinente techniquement et économiquement nous permet de nous en passer, on signe.
>> Quel défi aimeriez-vous relever pendant les deux prochaines années de mandature ?
Impliquer plus de jeunes dans la commission végétale, mieux la faire vivre. Tout le monde est concerné par le végétal dans le département. En commission, nous parlons beaucoup de grandes cultures. L’Orne a un profil d’agricultures très diversifiés (élevage, céréales, polyculture élevage, arboriculture). Alors, pour ramener des participants, il faut aborder plus de sujets d’actualité qui concernent tout le monde. Lors de la précédente mandature, une réunion avait bien marché : un intervenant était venu parler agriculture de conservation des sols. Le sujet intéressait, le débat était nourri. À l’échelle du département, nous travaillons sur les néonicotinoïdes et les ZNT. J’aime aussi dans la mesure du possible participer aux commissions végétales nationales.