Interview
Alban Courtecuisse, responsable lait de JA 61 : " Je milite pour que les JA salariés soient remplacés "
Alban Courtecuisse, 26 ans, travaille dans l’exploitation de son père, à Vingt-Hanaps, dans le secteur d’Alençon. Investi chez les Jeunes agriculteurs depuis une dizaine d’années, il s’y sent comme dans une grande famille, dans l’Orne, en Normandie et en France.
Alban Courtecuisse, 26 ans, travaille dans l’exploitation de son père, à Vingt-Hanaps, dans le secteur d’Alençon. Investi chez les Jeunes agriculteurs depuis une dizaine d’années, il s’y sent comme dans une grande famille, dans l’Orne, en Normandie et en France.
>> Alban Courtecuisse, qui êtes-vous ?
Je suis fils d’agriculteur à Vingt-Hanaps. J’ai suivi un bac pro à Sées puis un BTS en alternance à Laval. Je travaille dans l’exploitation familiale depuis huit ans. J’ai toujours voulu m’installer, depuis l’âge de 3 ans (sourire). Mes frères et sœurs suivent l’actualité agricole, mais ne sont pas intéressés pour reprendre l’exploitation. Nous produisons du lait, 460 000 l en Normandes (70%) et Prim’Holstein (30%), des taurillons et des cultures. Je m’occupe principalement de la partie animale, même si avec mon père nous nous complétons sur les différents ateliers de l’exploitation.
>> Comment avez-vous commencé chez les Jeunes agriculteurs ?
J’ai participé à mon premier concours de labour à 14 ans. J’étais encore trop jeune pour emmener le tracteur et la charrue sur la route. Deux ans plus tard, j’ai adhéré au réseau JA. Ça fait déjà dix ans… Je suis devenu administrateur à 18 ans. J’ai suivi les réunions, participé aux événements départementaux. J’ai accéléré le pas de mon engagement il y a deux ans en m’investissant dans les commissions départementales. Je suis maintenant élu président de la commission départementale lait et administrateur régional. L’année dernière, je suis allé au congrès national, à l’Université d’hiver, à la session PAC, lait et ruminants. J’ai apprécié participer à ces événements, JA est une grande famille. Je suis aussi candidat à la succession de Nicolas Declomesnil, à la commission lait, à JA de Normandie.
>> Que vous apportent ces expériences ?
Une connaissance du réseau autre que celle de l’échelle départementale. J’ai pris conscience de l’ampleur et de l’importance du syndicalisme. Je me suis enrichi au gré des rencontres. Grâce à JA, j’ai rencontré Laurent Wauqiez ou encore le ministre de l’Agriculture. Je me suis créé un réseau. On trouve un JA dans tous les départements. Peu de professions peuvent s’en vanter. C’est aussi intéressant de connaître les différentes échelles du réseau : département, région, France. On n’y travaille pas de la même façon. En local, c’est plus facile de faire bouger les choses. Au national, on travaille plus en profondeur, sur la longueur.
>> Quel est votre cheval de bataille ?
Je milite à l’échelle nationale pour que les employeurs de JA (en voie d’installation), puissent bénéficier de bons de service de remplacement. Ce à quoi peuvent prétendre les JA installés. L’âge à l’installation augmente, le réseau compte de plus en plus de salariés, tout aussi investis. Ne pas pouvoir être remplacé peut être un frein à l’investissement des jeunes. D’autant plus que notre génération s’engage moins. C’est général dans la société. Alors, quand quelqu’un est motivé et engagé comme je peux l’être, il faut l’encourager.
>> Quelles sont vos envies pour la commission lait ?
Pour le moment, on laisse passer les ensilages. Je prévois une réunion début octobre pour demander aux jeunes leurs attentes dans le département, faire remonter leurs problèmes. À travers cette rencontre, je souhaite me faire une image de la ferme laitière ornaise. J’aime communiquer, par forcément par les réseaux sociaux. J’imagine des rencontres, des visites de laiteries en période creuse, inviter les présidents d’OP à nos commissions. C’est important de recréer du lien entre les jeunes et les OPA, que tout le monde se parle. JA demande aussi l’application de la loi Egalim. Je vais me construire un bagage départemental puis régional.