Je ne pouvais rêver mieux pour m’installer
Hors cadre, Alexis Diers débute son parcours à l’installation. Salarié agricole, il s’apprête à reprendre progressivement l’exploitation de son employeur qui a bien préparé sa transmission.
Hors cadre, Alexis Diers débute son parcours à l’installation. Salarié agricole, il s’apprête à reprendre progressivement l’exploitation de son employeur qui a bien préparé sa transmission.
Au début des années 2000, quand Christian voit débouler Alexis Diers sur ses terres, l’exploitant agricole ne se doute pas un instant qu’il a devant lui l’un de ses futurs salariés et certainement son futur repreneur. Le garçonnet a alors un peu plus de 3 ans et habite à 100 m de l’une des parcelles de sa ferme située non loin de la pointe du Havre. Ses parents ne sont pas du milieu agricole, son père est ingénieur dans un bureau d’études et sa mère secrétaire. Mais Alexis se prend rapidement de passion pour ce lieu de polyculture élevage (93 ha et 100 vaches laitières de race Prim’Holstein en conventionnel). « Nourrir les vaches, les traire, travailler le sol, voir pousser les cultures puis récolter betteraves, blé, maïs et lin fibre, tout cela me passionnait. J’y pensais tout le temps et je passais le plus clair de mon temps libre d’écolier là-bas, se souvient-il. À sept ans, j’accompagnais Christian dans son tracteur ». Le garçon s’intéresse alors très vite aux machines agricoles et aux terres à perte de vue de l’agriculteur qui, très vite, lui deviennent familières. L’histoire est belle mais loin d’être terminée...
UNE SOLIDE FORMATION
Aujourd’hui Alexis a 21 ans. Sa passion pour l’agriculture n’a fait que grandir. Après avoir préparé un Bac Stav au lycée agricole d’Yvetot puis un BTS Acse au lycée Le Paraclet près d’Amiens (80), il s’apprête à devenir chef d’exploitation. « J’aime être en contact avec la nature et la terre me ressource et m’apaise, raconte-t-il. Puis l’envie de devenir mon propre patron s’est toujours fait sentir ».
UNE REPRISE BIEN ANTICIPEE
De son côté, la cinquantaine passée, Christian s’est préparé à transmettre, ses enfants n’ayant pas choisi un métier agricole. Il a opté pour une SCEA en ce sens et accompagnera progressivement Alexis jusqu’à sa retraite.
« Christian est plutôt passionné par les bêtes et moi par la plaine », explique le jeune homme, très content de la complémentarité entre eux deux mais aussi et surtout du soutien et des conseils que lui prodigue Christian au quotidien. « Il s’est beaucoup investi pour transmettre une exploitation aux normes et en équipements qui réduisent la pénibilité de certaines tâches. Il me facilite ainsi de futurs projets d’aménagement et de diversification. Et par ailleurs il m’a donné pas mal de responsabilités : j’encadre une stagiaire, il me confie l’enregistrement des données de l’exploitation dans MesParcelles, mais aussi la préparation des sols, les semis et les traitements. Nous nous répartissons aussi les tâches aux animaux comme la traite. J’ai encore énormément à apprendre en élevage et aussitôt que je rencontre une difficulté, il m’explique et me montre ce qu’il faut faire pour que je sois rapidement autonome. »
Pour l’heure Alexis est salarié. « Je suis passé par le Point accueil installation (PAI) de la chambre d’agriculture où j’ai exposé ma motivation et je viens de déposer mon dossier de dotation jeune agriculteur (DJA. Dans quelques mois je serai chef exploitant associé », conclut le jeune homme, très enthousiaste.