Jean-Yves Heurtin : pas de sujets tabous à Douville
llll François-Xavier Hupin (président de JA 14) et Christophe Macé (président de la FDSEA 14) ont invité, samedi dernier, leurs adhérents à venir débattre avec Christiane Lambert (présidente de la FNSEA) et Jean-Yves Heurtin(tête de la liste « une nouvelle dynamique pour vous accompagner » aux élections Chambre d’agriculture. Plus d’une soixantaine d’agricultrices et d’agriculteurs ont échangé à Douville-en-Auge sur l’exploitation de Mr et Mme Houlet, producteurs et transformateurs de lait.
>> Quel bilan faites-vous de ce rendez-vous ?
J’éprouve de la satisfaction avec la présence de 60 à 70 agricultrices et agriculteurs. On a senti la force d’un réseau et la motivation d’une équipe soudée. J’ai par ailleurs remarqué la présence d’anciens présidents ou de présidents de coopératives, d’OPA... Cela ne présage en rien de leur vote bien sûr, mais cela prouve que les sujets que nous avons mis sur la table sont les bons.
>> Justement, ces sujets évoqués, quels sont-ils ?
Il y a quelques têtes de chapitre récurrentes comme les énergies vertes. Il a été évoqué samedi le grand retard que le Calvados a pris sur le dossier notamment quand on se compare à nos voisins de l’Orne. Il appartiendra à la nouvelle équipe Chambre de le combler.
L’eau est également un sujet qui préoccupe la profession. Yves Julien, président du COPA Eau, a précisé les tenants et aboutissants du dossier. Sur ce sujet, signalons également que suite au travail mené par la CRAN (Chambre Régionale d’Agriculture de Normandie) et la FRSEA, la justice a cassé le SDAGE. C’est finalement une bonne nouvelle puisque cela va obliger l’Etat à prendre plus en considération l’avis de la profession et celui de CAPTAGE 14. Autre sujet : le glyphosate. L’émission d’Elise Lucet diffusée la semaine dernière constitue une insulte à notre égard. Savez-vous que le vice-président de la FNSEA a été interviewé, mais comme sa réponse n’allait pas dans le sens de la production, on l’a censuré. Arnold Puech d’Allisac, au nom de la FRSEA, invite chacun à saisir le CSA, le gendarme déontologique de la télévision française. FDSEA et JA alertent les élus locaux depuis plusieurs semaines sur cette désinformation, mais là, il va falloir faire corps autour d’eux.
Moins médiatiques, mais douloureux pour ceux qui en sont victimes : les dégâts de gibier et plus particulièrement ceux commis par les sangliers. Sébastien Marie, agriculteur à Croissanville, nous a fait part d’une recrudescence des populations en certains endroits du département. Il est grand temps de réguler les populations et à chacun d’assumer ses responsabilités. On a l’impression que l’information circule mal entre la Fédération des Chasseurs, la DDTM et la Chambre d’agriculture. Il faudra y remédier.
>> Samedi, FDSEA et JA étaient à l’initiative de cet échange. Entendez-vous des choses différentes au cours des réunions de proximité que vous organisez quasiment tous les jours depuis début janvier ?
On évoque ces mêmes sujets, mais parfois aussi d’autres plus inattendus. J’ai été particulièrement étonné qu’un nombre significatif d’agriculteurs estimait ne pas être suffisamment en contact avec la Chambre d’agriculture sauf en ce qui concerne la formation. Sur des sujets plus prospectifs concernant leur exploitation, ils attendent plus de proximité, plus de contact, plus d’initiative...
Autre sujet avec quelques attaques personnelles. On me reproche parfois d’être sorti du bois il ya quelques semaines alors que je me faisais discret depuis 2015. Soyons clair : « oui » j’ai fait une pause syndicale et je m’en suis largement expliqué dans une précédente interview, mais pour le reste « non ». Je me suis très largement investi sur des sujets très complexes et d’une grande importance. En six ans et de mémoire, je n’ai loupé qu’une seule session Chambre. J’invite chacun et plus particulièrement ceux qui véhiculent ce genre de propos déplorable à consulter les listes d’émargements. Les « souvents absents » ne sont peut-être pas ceux que l’on voudrait faire croire.