INTERVIEW
Jérémy Nobus, membre de JA 61 : "J’aime avoir des informations"
Jérémy Nobus a intégré le bureau des Jeunes agriculteurs. L’éleveur, installé au Mesnil-Hubert-en-Exmes, dans le Pays d’Auge, tient à représenter la jeune profession, partout où on lui laisse un siège.
Jérémy Nobus a intégré le bureau des Jeunes agriculteurs. L’éleveur, installé au Mesnil-Hubert-en-Exmes, dans le Pays d’Auge, tient à représenter la jeune profession, partout où on lui laisse un siège.
>> Jérémy Nobus, qui êtes-vous ?
Je suis petit fils d’agriculteurs, je représente la quatrième génération sur le même site d’exploitation. Je suis associé avec mes parents au sein du Gaec du Fieuxcery, ici au Mesnil-Hubert-en-Exmes. J’ai suivi un collège général à Gacé puis un bac pro CGEA à Giel en trois ans. Après, je suis parti en BTS Acse à
La Ferté-Macé mais je n’ai fait qu’un an. Je ne suis pas très scolaire.
J’ai eu 10/20 tout pile au brevet et au bac aussi. Mais je l’ai eu et je n’ai jamais redoublé (rire). J’ai toujours été motivé par la ferme, alors je suis revenu directement
ici pour m’installer, le 1er janvier 2017. On élève 100 vaches Normandes pour une production de 540 000 l de lait, une soixantaine de bœufs normands FQRN (filière qualité race normande). On a 214 ha, dont 11 ha de cultures : blé, orge, avoine.
>> Comment avez-vous commencé chez les Jeunes agriculteurs ?
J’ai connu les JA quand il y a eu la Fête de la terre à Chaumont. Mais j’ai démarré avec Éric Fleury, quand il était au canton d’Exmes Le Merlerault, en 2017. Je suis allé à l’assemblée générale du canton et j’ai été élu vice-président. Je fais mon deuxième mandat à ce poste. J’aime rencontrer les élus, parler des problématiques de la profession, travailler des cas concrets. Je suis dans le bureau départemental des JA depuis cette année, comme membre. Avant, j’étais suppléant de Blandine à la commission lait. J’aime participer aux réunions dans l’Orne et à la région. Je suis d’ailleurs le second suppléant d’Alban à JA de Normandie. Mes parents sont à la FDSEA, mes grands-parents aussi.
>> L’engagement, une tradition familiale ?
Mon grand-père est resté quarante-neuf ans au conseil municipal, dont un mandat en tant que maire. Je suis conseiller aussi. J’ai un siège délégué au syndicat d’eau de Gacé. Avec JA, je siège à la commission dégâts de gibier à la fédération des chasseurs. On travaille avec la DDT pour définir le prix des indemnisations aux agriculteurs. Ça faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu un jeune à la FD des chasseurs. Je suis aussi dans la commission Gaec, pour les travaux extérieurs, les arrêts de travail, les changements de statuts, les installations et les départs à la retraite. Il y a une réunion à la DDT une fois par mois.
>> Que recherchez-vous, en tant que JA, dans ces fonctions ?
Je suis curieux, j’aime donner des explications constructives sur notre profession et être le relais local pour les élus. Quand personne ne prend les places, il faut y aller. C’est important de représenter le métier, il y a toujours des informations à enregistrer. À la fédération des chasseurs, on essaie de montrer que les agriculteurs ont des ennuis à cause des sangliers, des cervidés et des corbeaux. On demande une meilleure régulation de la faune par les chasseurs, qu’il y ait plus de bagues attribuées. Quand il y a des dégâts dans un secteur, c’est important que la FD agisse vite. Grâce à JA, j’ai des informations du terrain que je peux lui faire remonter.
>> Et ailleurs ?
Au syndicat d’eau, j’échange avec les élus. On renouvelle les réseaux d’eau à la suite d’analyses où l’on retrouve du chlorure vinyle monomère (CVM). J’essaie de faire comprendre qu’il n’y a pas de pollution de l’eau au nitrate malgré l’épandage de lisier. Pour notre exploitation, 30 ha se trouvent dans une zone rapprochée de captage. Nous ne pouvons épandre que du fumier et des engrais solides. Jeunes agriculteurs à du poids à l’échelle nationale. On écoute le syndicat. À l’échelle locale aussi : je pense à la démonstration des buses antidérive à Sées l’année dernière. La préfète et les élus étaient présents, ils ont écouté. Ce genre d’action donne du résultat. Tous les ans, nous participons à l’opération Fermes ouvertes. Je pense que nous devrions aller parler agriculture dans les écoles, dès le CM2 et à l’entrée au collège. Il y a encore du boulot.