Interview
Jérôme Marguerite, responsable du canton de Creully : " La communication, il n’y a que ça qui peut fonctionner "
Jérôme Marguerite est cultivateur à Beny-sur-Mer. Il fait partie des nouveaux membres du conseil d’administration de la FDSEA. Pour le moment, il prend ses repères et écoute.
Jérôme Marguerite est cultivateur à Beny-sur-Mer. Il fait partie des nouveaux membres du conseil d’administration de la FDSEA. Pour le moment, il prend ses repères et écoute.
>> Jérôme Marguerite, qui êtes-vous ?
Je suis fils d’agriculteur. J’ai suivi un CAP, puis un BTSA au lycée du Robillard. J’ai repris l’exploitation céréalière de 200 ha de mon père et suis installé en individuel, sur l’EARL Marguerite, à Bény-sur-Mer. Je suis associé, au sein d’une SNC de travaux agricoles, avec mon oncle Michel, mon cousin Vincent et mon père Jean-Pierre. On travaille en copropriété. Nous proposons de la prestation de service de A à Z, notamment pour les doubles actifs. Nous gérons, en tout, 700 ha. Nous assurons le suivi de cultures mais les exploitants sont décideurs, ils paient les factures des produits phytosanitaires, choisissent leurs fournisseurs. Nous rencontrons des problèmes de main-d’œuvre. On n’arrive pas à embaucher, les salariés ne restent pas. L’été, on embauche des saisonniers, des fils d’agriculteurs qui savent tout faire.
>> Comment êtes-vous arrivé à la FDSEA ?
Mon père a toujours cotisé à la FD. J’ai participé aux réunions cantonales et j’ai été JA. Michel Deraine m’a demandé de prendre sa place de responsable du canton de Creully. Je suis administrateur au Crédit Agricole. La FDSEA est un syndicat écouté des politiques. Pas assez d’agriculteurs y cotisent alors qu’elle nous défend. Nous lui devons les 3 m de ZNT au lieu des 5 m. Elle nous met au courant de beaucoup de choses. Les réunions, même si on n’y est pas nombreux, sont intéressantes.
>> Quelles sont les caractéristiques de votre canton ?
Nous travaillons avec deux intercommunalités : Caen la Mer et Bessin Seulles et Mer. C’est compliqué car les politiques ne sont pas les mêmes, notamment pour la circulation des engins agricoles. On rencontre aussi une problématique environnementale : des lotissements sont construits pour les néoruraux. On compte aussi beaucoup de touristes et on ne sait plus comment faire. Les personnes s’imaginent une vie tranquille. Je suis intervenu auprès des gendarmeries de Courseulles, Creully et Douvre car les gens sont agressifs. On ne peut plus se déplacer.
>> Quelle(s) solution(s) imaginez-vous ?
Qu’il y ait plus de communication avec les habitants. Que des réunions soient organisées par la FDSEA ou les communes et que les agriculteurs y participent pour expliquer comment on travaille, comment nous raisonnons l’utilisation des produits phytosanitaires. Les vacanciers doivent respecter les gars qui travaillent ici. Il faut que les maires défendent les agriculteurs. Quand on explique ce qu’on fait à des écologistes, il y a presque un silence malaisant car ils se rendent compte qu’ils ne connaissent pas nos pratiques.