Jeunes Agriculteurs de l’Orne: des contrôles sur la route de Noël
Jeudi 18 décembre, 23 h 30. A la sortie de l’autoroute de Sées, les Jeunes Agriculteurs ont choisi de mener une opération de contrôle. Soucieux de savoir ce que la distribution propose à ces mêmes consommateurs pour les fêtes de fin d’année, les Jeunes Agriculteurs de l’Orne ont lancé cette nouvelle action. Et le syndicat prévient déjà : “pour une période illimitée, nous procéderons au contrôle des différents maillons de la chaîne alimentaire sur notre département. Les mesures et règles mises en place par les politiques publiques sont censées in fine permettre de répondre aux exigences du consommateur”.

Pour les Jeunes Agriculteurs de l’Orne, il apparaît inacceptable que les productions du département soient actuellement en grande difficulté, car concurrencées par des productions parfois exotiques. Des productions, qui ne répondant pas aux mêmes normes imposées localement.
D’où est venue l’idée de contrôler les camions ?
L’action est née d’un mouvement du réseau national. Nous maintenons une pression de contrôle des produits qui sont commercialisés à l’occasion des fêtes de fin d’année. Habituellement, nous allons dans les GMS. Là, nous avons préféré observer les produits qui entraient dans l’Orne, via l’autoroute. Nous adressons aussi un message à nos élus. Dans les restaurants des collectivités locales, nous voulons que deux repas sur trois soient “made in France”. On sait que nos élus soutiennent toujours ce message. Nous attendons aujourd’hui des actes et du bon sens. Nous avons un travail de lobbying.
Concrètement, comment avez-vous réalisé cette opération ? Comment stopper des camions ?
Nous avons mis des tracteurs à la sortie d’un des ronds-points stratégiques, au nord de Sées. Nous étions encadrés par la gendarmerie. Notre action était incitative. Nous invitions les routiers à ouvrir les portes arrière de leurs remorques.
N’est-ce pas une entrave à la liberté de circulation ? Au regard de la loi, cette action syndicale ne pose-t-elle pas quelques difficultés ?
Il n’y a pas d’action sans risque ! Nous essayons de cadrer au maximum nos actions pour qu’elles se déroulent bien. C’est un moment d’échange avec les chauffeurs routiers. Demain s’il n’y a plus de producteurs, leurs emplois seront également menacés. Sur l’ensemble des camions contrôlés, notre action a été bien comprise.
Qu’avez-vous observé ?
De 23 h à 1 h, nous avons contrôlé une dizaine de camions. Nous avons vu des produits laitiers. Nous avons eu un camion de légumes qui repartait sur le nord et un autre en provenance de l’abattoir de Gacé. Nous n’avons pas relevé d’anomalies. À travers cette opération, nous montrons aux consommateurs que nous contrôlons les normes des produits. Ces normes répondent à une demande de la société. Mais, les règles doivent être les mêmes pour tout le monde.
D”autres actions de contrôles sont-elles programmées ?
L’action est inscrite dans une durée illimitée. Nous avons d’autres opérateurs à rencontrer. Nous irons, sans doute, dans les grandes et moyennes surfaces pour contrôler la traçabilité.