Julie Bléron, gendarme référente agricole cultivée sur le milieu
Julie Bléron est référente agricole de gendarmerie depuis le mois de janvier. Sa mission est de recréer du lien entre les deux mondes, d’informer ses collègues. L’adjudante, mariée avec un agriculteur, peut compter sur une solide connaissance du métier.
Julie Bléron est référente agricole de gendarmerie depuis le mois de janvier. Sa mission est de recréer du lien entre les deux mondes, d’informer ses collègues. L’adjudante, mariée avec un agriculteur, peut compter sur une solide connaissance du métier.
Julie Bléron est née dans les Hauts-de-Seine, elle habite dans les Yvelines jusqu’à 9 ans. Puis sa famille passe par l’Eure. La jeune femme arrive dans l’Orne à 21 ans. Juste avant de partir en école de gendarmerie, elle tombe amoureuse d’un agriculteur du département. Elle reviendra donc dans l’Orne. « J’ai suivi dix mois de formation gendarme à Chaumont, en Haute-Marne. J’ai eu ma première affectation à Gisors, puis à Sées, le 1er avril 2010. Je suis ici depuis dix ans », retrace l’adjudante.
Savoir dialoguer
Ce qu’elle aime dans son travail, c’est l’enquête. « Je voulais faire une prépa véto mais je n’ai pas pu. J’ai – presque – toujours vécu à la campagne, ma grand-mère était agricultrice dans le sud de la France. Je préfère la campagne à la ville. D’ailleurs, c’est pour cela que je ne suis pas dans la police », sourit-elle. Lorsqu’elle rencontre son futur mari, elle découvre des pans du métier : « l’agriculteur gère une entreprise à part entière, il doit savoir énormément de choses. J’ai appris sur les vêlages, les événements de la vie à la ferme. C’est dommage que le métier ne soit pas reconnu à sa juste valeur. La profession, comme d’autres, est victime de clichés », constate, non pas la gendarme, mais la citoyenne. La femme en bleu reprend : « lorsque l’on intervient pour des animaux en divagation ou un incendie, ça aide de savoir de quoi on parle, d’utiliser les termes techniques et de les comprendre : vaches allaitantes, les races, les moissons. Le dialogue est plus facile ». C’est donc assez naturellement que l’adjudante accepte, en janvier, la mission de référente agricole de sa communauté de brigades (COB) : Sées, Mortrée, Le Mêle-sur-Sarthe. Trois autres référents agricoles ont aussi été nommés pour la compagnie d’Alençon : un pour la COB d’Argentan (Argentan, Putanges-le-Lac) ; un pour la COB de Gacé (Vimoutiers, Gacé, Le Merlerault) ; un pour la brigade territoriale autonome d’Alençon. Même principe pour les compagnies de Mortagne-au-Perche et de Domfront-en-Poiraie.
Réflexe du 17
Le référent agricole de gendarmerie a pour premier rôle de renseigner ses collègues sur le milieu, ceux qui arrivent de la ville ou ceux qui ne connaissent tout simplement pas le métier. « Là, j’ai une mission de formateur de mes camarades, je les aide à aller au contact. » Le deuxième rôle du référent est une mission de conseil auprès de sa hiérarchie. « On peut orienter l’unité sur son organisation, ses services. Si nous sentons un besoin particulier, nous pouvons être force de proposition. » Objectif : recréer du lien avec le monde rural. « Notre charge d’activité a augmenté ces dernières années, nous avons moins de temps à consacrer au relationnel « informel ». Les agriculteurs sont des personnes de terrain, ils voient beaucoup de choses mais ont perdu le réflexe de nous faire remonter les informations. » Le référent connaît l’agricole, et il comprend aussi la chasse, l’apiculture, l’éolien, l’équin, la méthanisation, la pisciculture. « Un officier de la cellule chargée du renseignement (agricole entre autres), à Alençon, rédige des fiches sur des sujets, nous pouvons aussi lui adresser des demandes précises. Et sinon, je compte sur ma curiosité. »
La tournée des fermes
Entre sa nomination et aujourd’hui, le Covid-19 est passé. Julie Bléron n’a pas encore eu le temps d’activer des pistes d’actions concrètes. Pour le moment, elle échange avec ses collègues lors de patrouilles par exemple. Mais elle imagine, pourquoi pas, organiser une visite d’exploitation, « si des agriculteurs sont volontaires pour nous accueillir », lance-t-elle. Elle pense aussi faire une tournée des fermes pour se présenter. « J’en profite pour rappeler que, lors d’intrusion dans un élevage, surtout ne pas aller au-devant des personnes. Appeler le 17 et récolter le maximum d’informations : photos, plaque de voiture, etc. pour que nous menions notre travail d’enquête. Lorsqu’un agriculteur contacte la gendarmerie, il peut demander à parler au référent agricole. Si je ne suis pas là, que la personne laisse un message et je la rappelle. »