Semences certifiées
La Coop de Creully cultive le gagnant-gagnant
Lundi 22 juin, Tony Birée, animateur technique à la Coopérative de Creully, inspecte des parcelles de lin dans le secteur de Meuvaines. Il contrôle une série de critères sur la culture issue de semence certifiée, en phase de multiplication. La coop est en effet actionnaire de la station de semences Omnisem, dans l’Eure, depuis 2002.
Lundi 22 juin, Tony Birée, animateur technique à la Coopérative de Creully, inspecte des parcelles de lin dans le secteur de Meuvaines. Il contrôle une série de critères sur la culture issue de semence certifiée, en phase de multiplication. La coop est en effet actionnaire de la station de semences Omnisem, dans l’Eure, depuis 2002.
À Fontaine-la-Soret, dans l’Eure, la station de semences Omnisem est un outil dédié à la production de semences. Elle est une filiale de la Coopérative de Creully, qui en est aussi cliente. L’idée, pour Creully, c’est d’être présente dans le domaine des semences. « Nous voulons assurer l’autonomie d’approvisionnement, la qualité et un prix compétitif aux adhérents », liste Tony Birée, animateur technique à la Coopérative de Creully.
Pari sur les semences
Omnisem développe des semences certifiées de blé, avoine, triticale, orges de printemps et d’hiver, de pois, de féveroles et de lin. « On fait le pari sur les semences. On les multiplie en N-1, elles sont semées en année N et récoltées en N+1 en céréales. On cherche des variétés adaptées au secteur, avec un niveau de rendement intéressant et un bon profil maladie - résistante à la septoriose ou la rouille jaune - pour tendre vers une agriculture moins consommatrice de produits phytosanitaires et qui présentent des qualités technologiques. » Jean-Philippe Chenault, responsable agronomique à la coop, complète : « l’anticipation des atouts qualitatifs permet d’assurer, pour la collecte, des variétés qui collent au marché de l’export, de plus en plus exigeant ».
Des faux coûts
Une trentaine d’adhérents de la Coopérative de Creully assure la multiplication des semences certifiées. « Ce sont souvent les mêmes d’une année sur l’autre. Ils suivent un ITK rigoureux », souligne Tony Birée. Son job est de faire le lien entre les cultivateurs multiplicateurs et la station. « Je contrôle la pureté variétale et la pureté spécifique. Je passe deux ou trois fois dans la parcelle, j’inspecte la présence de ravageurs ou de parasites, d’adventices ou de champignons. » Si la parcelle est la validée, la semence est proposée à la vente l’année suivante. Son prix, qui semble plus élevé que celle fermière, prend en compte des faux coûts pas toujours chiffrés par les exploitants : la graine qui n’est pas vendue, le temps passé, le stockage, le triage, le risque que la semence ne soit pas bonne. De plus, la Coopérative de Creully propose un contrat blé qualité, soit une offre combinant d’un côté l’achat de semences certifiées dans une gamme spécifique, aux caractéristiques meunières, et d’un autre côté la livraison à la coop. « Si chacun respecte sa part du contrat, c’est gagnant-gagnant. La semence est fournie clé en main, la coopérative s’assure du débouché et le cultivateur a une prime qualité de 25 €/ha à la vente. »
Ne rien se refuser
Jean-Philippe Chenault poursuit : « cela nous permet de sécuriser l’approvisionnement des adhérents et d’avoir le progrès génétique à disposition très vite ». En tête, le développement de semences certifiées pour les couverts végétaux, de plus en plus demandés. « Nous n’en sommes qu’à l’étape de projet mais nous réfléchissons à produire nos propres couverts pour avoir la main sur la qualité, les prix. Pourquoi pas tendre vers des semences en bio ? La problématique de l’ergo des céréales est aussi de plus en plus présente. » Des semences certifiées, résistantes, pourraient être un début de réponse. « On ne se refuse rien en matière de réflexion. »
48 agriculteurs-multiplicateurs
9 espèces, 39 variétés
En 2020 : 575 ha de multiplication sur le site de production de Creully, tout confondu. Dont : 350 ha de multiplication en céréales (blé, orges hiver et printemps, avoine, triticale) ; 125 ha de multiplication en protéagineuses (féveroles et pois) ; 100 ha de lin
Site de production Coop Creully = environ 60% de la surface de multiplication de Omnisem.