Ecophyto
La coopérative relève le Déphy
Des leviers existent encore, pour baisser l’application de produits sanitaires à rendement constant.C’est ce qui ressortait de la journée Agrial du 23 mai, consacrée au réseau de fermes Ecophyto de la coopérative, et qui s’est déroulée au GAECdes Longues Raies, à Reviers, en plaine de Caen.
En s’inscrivant avec la coopérative Agrial dans la démarche Ecophyto, au travers du réseau Déphy, le GAEC des Longues-Raies de la plaine de Caen a eu en 2012 un indice de fréquence de traitement (IFT) de 85 %, sur les 35 % de son parcellaire inscrit dans le dispositif, soit 15 points de moins que la moyenne régionale, en conservant des niveaux de rendement équivalents. En 2009, il avait pourtant un IFT de 18 points supérieur à la moyenne de référence régionale. Réduire l’utilisation de produits phytosanitaires, en conservant un potentiel de production équivalent serait donc possible, selon les résultats présentés par Matthieu Poirier, animateur du réseau de fermes d’Agrial, inscrites dans le dispositif. Il s’exprimait le 23 mai, à Reviers, au GAEC des Longues-Raies, à l’occasion d’une journée spéciale destinée à présenter aux agriculteurs de la plaine, les
premiers enseignements de
deux années d’expérience en la matière. Selon Matthieu Poirier, la baisse de l’utilisation de produits phytosanitaires passe d’abord par “le contrôle génétique, en donnant la priorité aux variétés résistantes aux maladies de la région. En colza, l’utilisation de variétés de colza plus précoce en bordure, permet aussi de piéger et de contenir les insectes au moment crucial de la floraison. Le contrôle cultural, via différents outils tels que Farmstar, ou le semoir monograine de précision, permet aussi de maîtriser les intrants et de faire des économies. Il s’agit aussi d’utiliser des outils d’aide à la décision pour les applications fongicides, et le piégeage d’insectes à cuvette jaune, pour vérifier la pression sur le colza. Le désherbage mécanique est privillégié, dès que les conditions climatiques le permettent. C’est une pratique qu’il est difficile de généraliser à toutes les cultures”.
Adapter la recette au climat
Bruno Soenen, agriculteur à Potigny dans le Calvados, souligne que “chaque année, le climat est différent et il faut trouver à chaque fois des solutions différentes pour réduire au maximum ses traitements”. En 2012, avec une forte pression en maladies, il a tout de même réduit les doses de fongicides, mais pas forcément le nombre de passages. “La réduction dans l’application de produits phytosanitaires passe également par l’agro-fourniture, souligne un responsable d’Agrial. Aujour-d’hui, c’est aussi à nous de proposer les variétés qui produisent le mieux avec le moins de chimie possible”.