L’abattoir de Vire au point mort
La FDSEA du Calvados tape du poing sur la table
De report en report, l’abattoir Quentin de Vire n’a toujours pas de repreneur. Du côté des éleveurs et notamment de la FDSEA, l’agacement monte d’un cran.

C’est par la presse (OF) que Patrice Lepainteur, président de la FDSEA du Calvados, a appris le report de la décision de reprise de l’abattoir Marcel Quentin de Vire au mois de novembre prochain. L’exaspération monte.
Quel est votre sentiment au lendemain de cette annonce de report ?
On peut parler de ras le bol et d’agacement au point que je me demande si l’on ne veut pas nous rouler dans la farine. Il a fallu par exemple attendre 3 mois le rapport d’expertise de la valeur de l’outil. Même si ce n’est pas comparable, l’expertise de ma parcelle de blé touchée par les intempéries n’a nécessité que 48 heures. Ce problème d’abattoir aurait du être réglé en quelques semaines.
Encore fallait-il qu’un repreneur s’y intéresse ?
Pascal Lecomte, directeur de “La cheville St-Loise”, s’est manifesté dès le début de l’année 2008. On nous a dit qu’une décision serait prise en juillet, puis en septembre et aujourd’hui en novembre. Parallèlement, on nous sort du chapeau une entreprise spécialisée dans l’électronique. Cela pose question.
Ce dossier ne pèche-t-il pas par manque de communication?
Les petits créanciers que nous sommes se sont fait connaître auprès du mandataire judiciaire, immédiatement après le dépôt de bilan. J’ai poursuvi ensuite cette mission au nom de la FDSEA du Calvados. Nous avons organisé, avec les élus locaux et l’Etat, plusieurs réunions d’informations. Chacun a joué la carte de la concertation. Je m’étonne donc aujourd’hui d’être informé par voie de presse.
Mais si l’outil de Vire changeait de vocation, d’autres outils d’abattage pourraient s’y substituer ?
On n’a pas le droit de retirer à Vire sa raison d’être. Cet abattoir a été voulu par la filière et les élus locaux. Il a été subventionné par les contribuables, le département, la région et l’Europe. Plus de 1,5 Me d’aides souvenons nous-en. Quand donc un chef d’entreprise, professionnel de la viande et qui connaît la rentabilité de ce type d’outil, se porte candidat, il me paraît naturel d’y porter la plus grande attention. Les éleveurs souhaitent conserver ce service localement : un outil multi-espèces qui répond aussi à l’attente des bouchers et des consommateurs.
On ne se laissera pas mettre la tête sous le billot sans rien dire.
Propos recueillis par Th. Guillemot