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Télépac
La FDSEA et la DDAF unissent leurs efforts pour la télédéclaration

L'informatique pénètre de plus en plus au cœur des exploitations. Exemple avec télépac à Pont-Hébert la semaine dernière.

Vous sélectionnez l'îlot N°1, et vous laissez faire". Yann Poussard, responsable de la PAC à la DDAF de la Manche, vient de lancer deux heures et demie de démonstration sur l'utilisation du logiciel télépac. Nous sommes le 25 avril, dans la salle multimedia de Pont-Hébert. Six agriculteurs inscrits auprès de la FDSEA se sont présentés avec, sous le bras, leurs documents de déclaration PAC. Car la démonstration va être brève. Quelques clics plus loin, Yann Poussard invite chaque participant à saisir les données de son propre dossier."Il faut que je demande au chef, mon ordinateur est en panne" s'inquiète un participant. Quelques secondes et une manipulation plus tard, la machine est relancée.

Entre RPG et S2 jaune
Pour être sécurisé, le système semble particulièrement verrouillé , au vu des codes personnels (Pacage et autres)  nécessaires avant d'arriver au formulaire de déclaration. Et là, comme par magie, l'ensemble des îlots de l'exploitation apparaît. Première vérification: les surfaces. Il est indispensable de s'assurer que les surfaces de l'exploitation n'ont pas changé par rapport à l'an passé. Deuxième niveau, positionner les "cultures en gel". En effet, la nouveauté de cette année est le taux de gel obligatoire ramené à 0. Il faut donc, pour ceux qui en détiennent, activer prioritairement les DPU "jachère" en déclarant en gel des surfaces en culture. Ensuite, îlot par îlot, il faut déclarer les cultures et leurs surfaces respectives, comme on le ferait sur une déclaration "papier". Sauf, que sur le RPG informatisé de télépac, les surfaces apparaissent instantanément. Le risque d'erreur est donc fortement réduit. Au bout de quelques minutes, les questions ne portent plus sur les fonctionnalités. Les utilisateurs naviguent facilement du RPG au "S2 jaune" et vice-versa. Deux heures plus tard, les plus efficaces, ou ceux dont le dossier est plus simple, plient leurs affaires. Leurs collègues terminent en vérifiant les éléments récapitulatifs, le relevé d'identité bancaire...
Encore une saisie de l'adresse e-mail et l'accusé de réception de la DDAF s'affichera sur l'ordinateur du déclarant, à moins qu'il choisisse de l'imprimer sur le champ. A son tour, Yann Poussard range ses dossiers: " On est là pour rendre service aux agriculteurs. La déclaration par télépac, c'est vraiment un plus pour eux. Si d'autres veulent se lancer, je suis à leur disposition". A bon entendeur...

Gilbert Michel, président de la section céréales de la FDSEA est à l'origine de la coopération entre la FDSEA  et la DDAF sur la télédéclaration.


Que pensez-vous de ce mode de déclaration pour la PAC ?
C'est un bon moyen pour inciter les agriculteurs à utiliser l'outil informatique pour la PAC, mais aussi pour beaucoup d'autres formalités comme nous en connaissons en élevage. Et puis aussi pour un usage personnel.

C'est un moyen nouveau. Quel avantage apporte-t-il ?
Pour ma part, c'est ma cinquième déclaration en ligne. Pour moi, les agriculteurs ont là un moyen de devenir de plus en plus indépendants vis-à-vis des organismes qui leurs proposent des services  pour leurs démarches.

Le risque d'erreur n'est-il pas plus important ?
C'est le contraire. même si l'outil informatique n'attire pas spontanément, il y a moins de risque d'erreur avec une télédéclaration qu'avec une déclaration "papier". Le logiciel calcule  les surfaces instantanément, il signale  les "effets bloquants", c'est-à-dire les incohérences de la déclaration, il questionne pour vérifier que les chiffres portés sur la déclaration sont les bons. Cela devient difficile de se tromper. Avec ce système, le rôle de l'AUP se limite à vérifier l'éligibilité des parcelles. Les modifications de surfaces sont marginales.

Toutefois, tout le monde ne pratique pas l'informatique, il y a bien des risques de blocage...
Oui, c'est vrai qu'il faut avoir pratiqué un peu l'internet, par exemple, pour se lancer dans la déclaration PAC. Mais sinon, c'est vraiment accessible. En cas de blocage, toujours possible, une assistance est incluse dans le logiciel. Et puis les services de la DDAF et ceux de la FDSEA peuvent parfaitement aider et  accompagner par téléphone les déclarants.Michel Raimbeault est directeur  adjoint de la DDAF de la Manche. Il s'intéresse de près à l'évolution des télédéclarations PAC.

Comment se situe le département sur ce dossier ?
En 2007, 600 déclarations ont été réalisées grâce à Télépac, sur un total d'environ 10 000. Cette année, le Ministère a donné un objectif de 18 %, soit autour de 1 800. A ce jour (25 avril), nous en avons reçu 488. Pour en enregistrer au moins 1 500, nous avons encore un gros effort à fournir. Il nous reste trois semaines.

Quels sont les moyens que vous pouvez mettre en œuvre dans ce but ?
Nous devons investir en masse dans la formation. L'opération menée conjointement avec la FDSEA va tout à fait dans ce sens et nous sommes prêts à la renouveler pour les groupes de 5-6 agriculteurs qui nous le demanderont partout dans le département. Par ailleurs, nous avons deux postes en libre accès, ici à Saint-Lô. Et nous pouvons, bien sûr, assister par téléphone les agriculteurs qui se lancent et ont besoin d'un conseil.

Quel est l'intérêt pour les agriculteurs de faire leur déclaration par télépac ?
Le premier  atout est que ce mode de déclaration élimine pratiquement toute source d'erreur, grâce aux systèmes d'alerte et de réassurance que contient le programme informatique. Il calcule les surfaces instantanément, on voit si on fait des erreurs et on peut les corriger. C'est un outil totalement sécurisé et chacun a accès en permanence à sa déclaration. A partir de là, la relation des agriculteurs avec la DDAF est forcément meilleure. Certes, comme tout outil nouveau, il peut y avoir des moments où le système fonctionne moins bien, mais globalement, c'est un plus important pour les agriculteurs. Sans compter que la déclaration peut servir et servira à terme à d'autres aspects de la gestion des exploitations tels que la conditionnalité.

C'est un moyen de communication d'avenir pour les agriculteurs ?

C'est inéluctable. Déjà, nous avons reçu 50 déclarations "vaches allaitantes" par ce biais. Et, demain, combien de démarches administratives vont se faire de cette manière? Je pense à l'identification des animaux, les déclarations à la MSA...La déclaration par Télépac est donc  un excellent investissement dans la maîtrise des technologies qui vont envahir notre quotidien.Lydie Osmond, agricultrice à Canisy, a réalisé sa déclaration par Télépac au cours de la formation organisée par la FDSEA.

Pourquoi avoir choisi ce mode de déclaration ?
Je ne l'ai pas fait en 2007 car je n'ai pas eu le temps de m'y pencher.
Cette année, j'ai entendu la proposition faite par la FDSEA et j'ai donc saisi l'opportunité. D'autant plus que nous bénéficions de l'assistance de la DDAF, c'est rassurant et on gagne du temps.

L'outil Télépac est-il d'un accès facile?
Ici, chacun avait ses données, mais l'accès n'est pas compliqué. Je pense que si je m'y étais mise seule, j'aurais bloqué sur les modifications de surface. Pour le reste, le petit fascicule m'aurait permis de m'en sortir. Dès qu'on a les rudiments, pour peu qu'on soit un peu familier de l'informatique, l'utilisation est simple.

Diriez-vous à vos collègues de s'y mettre à leur tour?

Oui, même s'il faut un peu d'habitude. Maintenant que je l'ai fait une fois, j'ai gagné beaucoup de temps. Et puis ces technologies sont appelées à se développer. Tous les calculs sont faits en temps réel, on ne risque pas de faire des erreurs. C'est l'avenir.
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