Dans la plaine de Caen
La féverole en tête d’assolement
Dans la plaine de Caen
Pas d’états d’âme pour Yves Le Guillois, Hervé Lefèvre et Olivier Guillot, tous trois agriculteurs dans le Calvados. La féverole remplacera le pois dans les assolements 2007/2008.

Yves Le Guillois : une vingtaine d’hectares de féverole l’an prochain contre 10 cette année.
©
TG

Alexandre Hemet (technicien à la coopérative de Creully) entouré d’Hervé Lefèvre et Olivier Guillot : “sur les 20 variétés existantes sur le marché, nous n’en préconisons que 2 pour des questions de couleurs”.

Yves Le Guillois : une vingtaine d’hectares de féverole l’an prochain contre 10 cette année.
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Alexandre Hemet (technicien à la coopérative de Creully) entouré d’Hervé Lefèvre et Olivier Guillot : “sur les 20 variétés existantes sur le marché, nous n’en préconisons que 2 pour des questions de couleurs”.

Yves Le Guillois : une vingtaine d’hectares de féverole l’an prochain contre 10 cette année.
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Alexandre Hemet (technicien à la coopérative de Creully) entouré d’Hervé Lefèvre et Olivier Guillot : “sur les 20 variétés existantes sur le marché, nous n’en préconisons que 2 pour des questions de couleurs”.
Ason installation en 1982, Yves Le Guillois, agriculteur au Manoir (14), comptait de la féverole dans son assolement. Mais en quelques années, le pois a totalement pris l’ascendant. Retour radical de balancier aujourd’hui. le pois c’est fini alors que la sole féverole va passer de 10 ha en 2007 à 20 ha en 2008.
L’excellence d’une tête d’assolement
“Le blé sur lin, c’est bon. Mais le blé sur féverole, c’est super”. Un élément parmi tant d’autres qui milite en sa faveur. “2007, une année jackpot”, rajoute Yves Le Guillois avec un rendement de 64 q/ha et des cours porteurs. Le pois avec 40 q/ha n’a plus la cote. Un pois aussi qui use les moissonneuses-batteuses pendant que la féverole est facile à battre et se trouve décalée par rapport à la récolte de blé. Une excellente tête d’assolement qui offre ainsi l’avantage d’étaler les temps de travaux au moment de la récolte. Cette année, du côté du Manoir, on a battu la féverole début septembre. “Il ne faut pas hésiter à récolter avant la dessiccation complète du grain, recommande cependant notre agriculteur pour éviter les taches de couleur. On a démarré à 19 % pour finir à 17”.
Quelques précautions à prendre
Le suivi de la culture de la féverole ne s’improvise cependant pas. Elle exige savoir-faire et surveillance aux petits oignons. “Il n’existe malheureusement pas de solution de rattrappage de déherbage chimique”, constate Yves Le Guillois. Le meilleur des désherbants, c’est une couverture du sol la plus rapide possible. Il faut donc semer dès que le sol est porteur : mi-février dans les limons profonds du nord de Caen mais “fin janvier dans les terres plus légères comme du côté de Falaise et ou de la plaine d’Argentan”, indiquent Jérôme Courty et Alexandre Hemet de la coopérative de Creully. La meilleure façon aussi de limiter le stress hydrique que n’apprécie que très modérément la féverole.
Une culture économique et écologique
La féverole est également une culture peu gourmande en intrants. Impasse totale en fumure de fonds chez notre agriculteur et un reliquat azoté qui ressort à 50/60 unités d’azote pour le blé suivant. Autant de gagné. Elle est également très économique par rapport au colza sur le plan de la protection sanitaire avec seulement deux insecticides contre la bruche. Quelques jours après le Grenelle de l’environnement, c’est à noter.
La problèmatique semences
Autant d’arguments défendus par Hervé Lefèvre et Olivier Guillot, respectivement agriculteurs à Audrieu et à Le-Mesnil-Patry (14). Seconde année de féverole pour l’un, 5e pour l’autre et rideau dans les deux cas sur la culture du pois. Hervé et Olivier insistent cependant sur la technicité de la culture. Début 2007, ils ont semé le même jour et avec le même semoir, la nature de leurs terres se ressemble mais l’un a fait 79 q/ha, l’autre 63. C’est peut être le suivi technique qui a fait la différence à moins qu’il s’agisse d’un effet variétal. Un dossier où le bât blesse. “Le poste semences, c’est quasiment 50 % des charges de culture, dénoncent nos agriculteurs. 120 à 130 e/ha sur un total de 250 e de charges”.
Il n’ y aura d’ailleurs pas assez de semences certifiées cette année d’autant plus que sur la vingtaine inscrite au catalogue des obtenteurs, la coopérative de Creully n’en recommande que deux pour des questions de couleurs.
Th. Guillemot
L’excellence d’une tête d’assolement
“Le blé sur lin, c’est bon. Mais le blé sur féverole, c’est super”. Un élément parmi tant d’autres qui milite en sa faveur. “2007, une année jackpot”, rajoute Yves Le Guillois avec un rendement de 64 q/ha et des cours porteurs. Le pois avec 40 q/ha n’a plus la cote. Un pois aussi qui use les moissonneuses-batteuses pendant que la féverole est facile à battre et se trouve décalée par rapport à la récolte de blé. Une excellente tête d’assolement qui offre ainsi l’avantage d’étaler les temps de travaux au moment de la récolte. Cette année, du côté du Manoir, on a battu la féverole début septembre. “Il ne faut pas hésiter à récolter avant la dessiccation complète du grain, recommande cependant notre agriculteur pour éviter les taches de couleur. On a démarré à 19 % pour finir à 17”.
Quelques précautions à prendre
Le suivi de la culture de la féverole ne s’improvise cependant pas. Elle exige savoir-faire et surveillance aux petits oignons. “Il n’existe malheureusement pas de solution de rattrappage de déherbage chimique”, constate Yves Le Guillois. Le meilleur des désherbants, c’est une couverture du sol la plus rapide possible. Il faut donc semer dès que le sol est porteur : mi-février dans les limons profonds du nord de Caen mais “fin janvier dans les terres plus légères comme du côté de Falaise et ou de la plaine d’Argentan”, indiquent Jérôme Courty et Alexandre Hemet de la coopérative de Creully. La meilleure façon aussi de limiter le stress hydrique que n’apprécie que très modérément la féverole.
Une culture économique et écologique
La féverole est également une culture peu gourmande en intrants. Impasse totale en fumure de fonds chez notre agriculteur et un reliquat azoté qui ressort à 50/60 unités d’azote pour le blé suivant. Autant de gagné. Elle est également très économique par rapport au colza sur le plan de la protection sanitaire avec seulement deux insecticides contre la bruche. Quelques jours après le Grenelle de l’environnement, c’est à noter.
La problèmatique semences
Autant d’arguments défendus par Hervé Lefèvre et Olivier Guillot, respectivement agriculteurs à Audrieu et à Le-Mesnil-Patry (14). Seconde année de féverole pour l’un, 5e pour l’autre et rideau dans les deux cas sur la culture du pois. Hervé et Olivier insistent cependant sur la technicité de la culture. Début 2007, ils ont semé le même jour et avec le même semoir, la nature de leurs terres se ressemble mais l’un a fait 79 q/ha, l’autre 63. C’est peut être le suivi technique qui a fait la différence à moins qu’il s’agisse d’un effet variétal. Un dossier où le bât blesse. “Le poste semences, c’est quasiment 50 % des charges de culture, dénoncent nos agriculteurs. 120 à 130 e/ha sur un total de 250 e de charges”.
Il n’ y aura d’ailleurs pas assez de semences certifiées cette année d’autant plus que sur la vingtaine inscrite au catalogue des obtenteurs, la coopérative de Creully n’en recommande que deux pour des questions de couleurs.
Th. Guillemot
En savoir plus
• Pour aider ses adhérents à maîtriser l’itinéraire technique de la culture, la coopérative de Creully met en place des formations en partenariat avec ARVALIS-UNIP. La prochaine aura lieu le 06 décembre, inscription auprès de Ghislaine YOUF (02 31 71 25 02)