La “grande Normandie”, “petite” région très agricole !
Malgré sa taille modeste, la nouvelle région “Normandie” sera sur le podium des nouvelles régions pour plusieurs productions agricoles essentielles.
de 43.2 % à 46.3 % entre 2004 et 2014, soit + 3.1 points de SAU.
La seconde région la plus affectée par cette dynamique,
les Pays de la Loire, n’a accru sa part de cultures que de 1.5 point de SAU.
L’agriculture est partout en Normandie : avec 70 % (1) de la surface régionale sous forme de Surface Agricole Utilisée (SAU), la Normandie fait figure de champion sur ce critère. Si les Pays de la Loire et Nord-Pas-de-Calais Picardie sont juste derrière, la Bretagne ne se situe qu’à 62 % et les autres régions sont encore loin derrière.
Sur le podium malgré sa taille modeste
Comparée à celle des 12 autres nouvelles régions métropolitaines, la taille de la région Normandie reste modeste dans l’absolu. Pourtant, la région Normandie sera sur le podium en bien des domaines, y compris en termes quantitatifs.Mesurée par la surface de son territoire, par sa population ou par son produit économique, la région se situera au 9e ou 10e rang.Elle sera pourtant numéro 1 pour plusieurs productions agricoles : pour l’élevage équin (chevaux légers), pour la production de bœufs, de lin, et au second rang sur le nombre de vaches laitières (numéro 3 pour les livraisons de lait). Numéro 2 également en production de jeunes bovins et en pommes de terre. Autre caractéristique, découlant de la densité d’activité agricole, la région est au 3e rang pour la part d’emplois dans les industries agroalimentaires : 2.75 % contre 1.9 % au niveau national. Seuls Bretagne et Pays de la Loire sont devant.En termes de maintien de l’emploi dans les industries agroalimentaires, la région est celle qui a le mieux préservé cette branche d’activité : la baisse n’est que de - 1 % contre - 17 % au niveau national, depuis 10 ans.
L’assolement le plus évolutif de France
En productions végétales, la Normandie est la région dont l’assolement a le plus évolué, avec une progression record des cultures de vente : elles passent de 43.2 % à 46.3 % de la SAU soit + 3.1 points en 10 ans (2004-2014). La seconde région avec une évolution similaire est les Pays de la Loire, où la progression est deux fois moins vive : + 1.5 point seulement.Pour autant, et malgré la contribution essentielle de la Haute-Normandie, cette proportion de 46 % place la nouvelle région en milieu de tableau des régions, derrière d’autres beaucoup plus orientées “grandes cultures” : en particulier l’Ile de France (90 %), le Centre (80 %), Nord-Pas-de-Calais Picardie (79 %). De façon parallèle, la surface fourragère évolue aussi vers davantage de surfaces cultivées (prairies temporaires, maïs-fourrage) et moins de surface toujours en herbe. Là aussi, ces trois évolutions (chiffrées en points de SAU reconvertie) placent la Normandie au premier rang des nouvelles régions françaises.
Les bovins au cœur de l’économie agricole
En termes de spécialisation, la Normandie reste très laitière : c’est la première région pour le poids relatif de cette production : 27 % du produit agricole total exprimé en valeur, au premier rang des productions régionales devant les céréales (19 %).La Bretagne arrive au second rang, avec 22 % de son produit agricole venant du lait. La part des gros bovins dans le produit positionne également la Normandie sur le podium, avec un troisième rang (15 % du produit, derrière Rhône-Alpes Auvergne et Bourgogne Franche Comté).En termes de dynamique, la production normande de jeunes bovins est la plus haussière de France.Si l’on cumule les deux productions bovines (lait et viande), la Normandie ressort à nouveau numéro 1 : les bovins restent au cœur de l’agriculture normande avec 44 % du produit régional issu de ce secteur, et aucune autre région n’atteint ce niveau (second : Rhône-Alpes Auvergne à 42 %).Les résultats économiques placent la Normandie en milieu de tableau pour le montant de production à l’hectare (7e rang) mais avec un niveau de consommations intermédiaires assez élevé (5e rang) notamment sur les aliments. Au final le revenu par hectare est modeste (10e rang) et par conséquent très dépendant des aides européennes : sur une moyenne 2011-2013, la Normandie est la 2e région par le ratio aides/revenu (avec un ratio très proche de 100 % : les aides sont équivalentes au revenu), après Rhône-Alpes Auvergne (155 %).
(1) : Principales sources : - Quantités produites et données de structure : Statistique Agricole Annuelle (SAA) 2004 et 2014 ;- Economie agricole : Comptes de l’agriculture SSP : moyenne 2011-13; - Emploi : INSEE, base Estel, 2012.