L’interview d'Hervé Morin, président de la Région Normandie.
" La Région anticipe la future Pac "
>> La Région va gérer une partie de la PAC, connaissez-vous d’ores et déjà le montant de ces fonds ?
La Région ne connaît pas le montant de ces fonds, qui dépend préalablement d’une décision européenne concernant le futur cadre financier pluriannuel 2021-2027, puis ensuite d’une décision nationale dans le cadre de la répartition des montants du 2e pilier pour le périmètre géré par les Régions.
Nous tenons toutefois à anticiper le travail, en préparant les propositions d’outils d’intervention nécessaires qui seront transmis au ministère de l’Agriculture et à la Commission européenne d’ici la fin de cette année 2020. Le cadre financier dès qu’il sera connu, permettra d’ajuster les indicateurs de résultat attendus.
>> Est-ce qu’un nouveau service va être créé au sein de la Région pour gérer et distribuer ces fonds ? De quelle manière seront-ils alloués ?
La Région Normandie est déjà Autorité de gestion des fonds européens Feader 2014-2020 et est donc déjà organisée pour assurer sa gestion. L’ensemble des fonds sont traités dans le cadre de la Commission régionale de programmation des fonds européens (dont fait partie le Feader) et piloté dans le cadre du Comité régional de suivi des fonds européens, associant les différents partenaires régionaux.
>> La Région mène une consultation auprès de la profession pour orienter ce budget. Pour quelle raison ?
L’objectif est de recueillir les attentes et l’avis des agriculteurs, et connaître leurs orientations et leurs projets pour les prochaines années. Il s’agit d’une démarche participative qui permet de partir des besoins pour construire les outils d’intervention en adéquation. La parole est ainsi directement donnée aux agriculteurs de la Normandie.
>> Quels sont les enjeux, selon vous, pour l’agriculture normande, auxquels ces subventions pourraient ou devraient répondre ?
Les enjeux à relever portent sur différents défis recensés :
- Le défi de l’installation et la transmission des exploitations, face à un taux de renouvellement important d’agriculteurs qui vont partir en retraite dans les toutes prochaines années ;
- Le défi de l’adaptation constante des exploitations et de la transition des systèmes pour répondre aux défis du changement climatique, de la préservation des ressources, de la souveraineté alimentaire
- Le défi de la recherche de solutions innovantes pour répondre à certaines impasses techniques, trouver de nouveaux marchés d’avenir, investir dans les outils numériques.