Jeunes agriculteurs
La restauration collective épluchée en AG
Vendredi 25 septembre, les Jeunes agriculteurs étaient réunis en assemblée générale à Montabard. La nouvelle équipe avait choisi un thème qu’elle souhaite travailler : « Manger français et local en restauration collective, c’est possible ».
Vendredi 25 septembre, les Jeunes agriculteurs étaient réunis en assemblée générale à Montabard. La nouvelle équipe avait choisi un thème qu’elle souhaite travailler : « Manger français et local en restauration collective, c’est possible ».
« Avec la loi Egalim, la restauration collective devra intégrer 50 % de produits de proximité à compter du 1er janvier 2022. Dans ces 50 %, 20 % doivent être issus de l’agriculture biologique et 30 % de produits sous signe officiel de qualité, de labels, fermiers, pêche durable ou Haute valeur environnementale. C’est dans cette catégorie HVE que nous espérons faire entrer le plus de produits locaux », détaille Stéphanie Raux-Brout, directrice du pôle filière circuits courts et de la Chambre d’agriculture de l’Eure. Vendredi 25 septembre, elle a présenté, lors de l’assemblée générale des Jeunes agriculteurs, les actions de la Cran pour répondre aux attentes de la loi Egalim. Si l’intégration des produits locaux dans la restauration collective est une belle opportunité pour les producteurs, il convient en amont de bien se préparer.
Avoir le contact
La Cran travaille avec le Conseil régional et les Conseils départementaux, elle organise des rencontres d‘affaires Proalim où agriculteurs et gestionnaires de cuisine sont conviés. Pour Blandine Graindorge, productrice à Tanques avec un atelier de transformation à la ferme, « ce qui pêche c’est la méconnaissance des deux côtés ». Du côté des producteurs, car répondre à des appels d’offres publics ne s’improvise pas. Et du côté des gestionnaires de restauration collective qui ne connaissent pas toujours les producteurs qui les entourent. « Quand on a le nom de l’intendant et son contact, on débloque pas mal de choses. Je travaille avec deux lycées à Argentan. Chaque semaine je livre le même volume », apprécie Blandine Graindorge. La productrice livre aussi la cuisine centrale d’Argentan, mais « c’est plus ponctuel. J’ai les commandes un mois avant pour que j’aie le temps de les préparer. C’est un premier pied dans la restauration scolaire. Le plus dur, c’est de changer les habitudes de consommation des élèves ».
Le hic de la logistique
La Cran offre aux agriculteurs un service de « veille et de transmission des marchés publics, de formation de réponse aux appels d’offres et de formation à la certification HVE », reprend Stéphanie Raux-Brout. Idem pour les collectivités : « diagnostic de faisabilité d’approvisionnement, accompagnement à la rédaction de marchés publics » leur sont proposés. Dans cette optique, un guide Egalim est en cours de rédaction par la Chambre pour « mieux connaître les produits proposés » et « une boîte à outils de commandes publiques » devrait être mise à disposition des producteurs. Une fois tous les mécanismes intégrés par les deux parties, le nœud du problème tombe : la logistique et son coût élevé. La Chambre aimerait se rapprocher des 200 market place qui existent en France. « La vente sur internet, comme celle pour la restauration collective, a besoin d’une approche logistique. Nous devons faire des tests et sortir de ce problème par l’expérimentation. » Elle souligne qu’il est plus facile d’approcher les lycées, qui sont plus concentrés, que les collèges. « Demain, les producteurs seront sûrement sur plusieurs plateformes de vente. »
Du temps
« Aujourd’hui, les collèges et les lycées demandent des fruits et des légumes. Or, la pleine saison en Normandie est juillet-août. C’est compliqué, la restauration collective ne doit pas être le seul débouché pour les producteurs », nuance Stéphanie Raux-Brout. Blandine Graindorge approuve : « nous avons fait chez nous de gros investissements, nous devons donc développer nos marchés. La restauration collective est un mammouth qui a du mal à démarrer ». La productrice travaille avec les grandes surfaces locales, « ça fait du volume ». Les Jeunes agriculteurs de l’Orne vont « rencontrer le Conseil départemental pour travailler avec les collectivités », annonce Jean-Baptiste Goutte, président. Alexis Graindorge, président de JA de Normandie, abonde : « JA doit être présent aux côtés des EPCI pour élaborer les plans alimentaires territoriaux ». Dans tous les cas, les différents acteurs s’accordent pour dire qu’il faut y « consacrer du temps ». Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA et de la FRSEA, pense à la formation du personnel des cantines, à recréer des menus pour faire de « l’école le centre éducatif de l’aimantation ». La préfète, Françoise Tahéri, a salué le « très beau thème de l’assemblée générale » et souligné l’importance du défi à relever, celui « d’améliorer l’alimentation des enfants et des familles. C’est très important que l’Orne prenne la locomotive. Vous pouvez compter sur mon appui, mon intérêt et ma mobilisation ».
Les gendarmes d’Argentan sont intervenus lors de l’assemblée générale. Ils ont rappelé à la salle l’existence de Vigientreprise : un dispositif d’alerte par SMS, 24h/24 pour les entreprises. L’alerte est émise par les forces de l’ordre. Vigientreprise prévient les adhérents en cas de vol ou d’escroquerie dans leur secteur d’activité ou leur commune. L’adhésion au dispositif est gratuite. Deuxième sujet : les gendarmes recensent « dans l’Orne plusieurs cas de sévices graves exercés sur animaux ». Des actes de « barbarie, purement gratuits. Nous travaillons dessus, la surveillance de nuit est accentuée. Les auteurs sont des gens déterminés, n’allez pas au-devant d’eux mais soyez prudents et relevez le maximum d’informations. N’hésitez pas à appeler le 17 »