AG du syndicat Limousin
Label rouge et Boviwell, vers des opportunités
Jeudi 17 décembre, le syndicat des éleveurs de Limousins a organisé son assemblée générale, à la Chambre d’agriculture de l’Orne. Le label Blason prestige était invité au menu des discussions.
Jeudi 17 décembre, le syndicat des éleveurs de Limousins a organisé son assemblée générale, à la Chambre d’agriculture de l’Orne. Le label Blason prestige était invité au menu des discussions.
« En 2019, le cheptel Limousin ornais a perdu 150 mères, soit un recul de 2%. Le département suit la tendance nationale », constate Guérric Paris, président du Syndicat des éleveurs bovins Limousins de l’Orne. Jeudi 17 décembre, une trentaine de personnes a assisté à l’assemblée générale de l’année 2019. Rémi Carpentier, président de Limousine Normandie Maine, association qui regroupe les éleveurs des départements bas-normands, de la Mayenne et de la Sarthe, était invité à l’AG. Il a présenté l’état de la filière Blason prestige, Label Rouge national.
20 bêtes/semaine
« Nous avons eu trois années de prix cohérents et puis la filière les a rabotés pour qu’elle reste en vie par rapport au conventionnel. Avec l’abattoir du Neubourg, les relations sont bonnes mais les prix ont été révisés à la baisse dans un contexte de marchés déprimés. Toutes les semaines, le Neubourg prend une vingtaine de Limousines en label », décrit Rémi Carpentier. Soit près de 1 000 animaux par an : « 400 viennent du Calvados, de l’Eure et de l’Orne et 500 de la Mayenne et de la Sarthe ». Par rapport à une bête vendue en conventionnel, le label Blason prestige vise 1 €/kg de plus. La plus-value actuelle est de 0,50 €/kg. Si la marque Blason prestige est réservée aux bouchers détaillants, les GMS prennent des bêtes en Label rouge Qualité Limousine. Courant 2020, le groupe Carrefour a rompu ses liens avec Bigard et Socopa, car les abattoirs ont refusé d’installer des caméras de vidéosurveillance. Les magasins Carrefour normands sont désormais approvisionnés par Elivia. « La vente en Label en grande surface demande aussi, de votre part, une ou deux journées d’animation dans les magasins pour promouvoir la race et le label. Souvent, les éleveurs le vivent bien. » Rémi Carpentier constate que les délais d’enlèvement des animaux en label diminuent et voit, là, le signe d’une bonne nouvelle. « M. Lemercier (négociant, NDLR) est prêt à prendre plus d’animaux ornais. » Rémi Carpentier souligne entrevoir avec le label une porte d’entrée vers la restauration collective, dans le cadre des EGA.
Nouveau diagnostic
Deuxième actualité à l’ordre du jour : l’arrivée de l’outil Boviwell pour qualifier les élevages pour remplacer la charte des bonnes pratiques d’élevage. « Tous les labels vont être revus, introduit Virginie Camus, d’Elvea Normandie. Ils auront un socle commun et leurs particularités. » C’est donc sur la même base, celle du Boviwell, que les élevages vont être diagnostiqués. « Une visite tous les trois ans sera obligatoire. Le Boviwell reprend les points de la charte : eau propre ; accès au point d’eau ; nombre d’abreuvoirs par vache ; les césariennes ; l’écornage ; les analyses de ration ; etc. Le diagnostic complet doit mettre en confiance le consommateur et savoir lui répondre. » Pour le moment, aucune note au Boviwell n’est éliminatrice du label. Une remarque que souligne Héloïse Allais : « ce n’est jamais agréable d’avoir une mauvaise note mais s’il est n’est pas rédhibitoire, à quoi ça sert ? » Si le diagnostic est pédagogique au départ, « ça va se durcir, anticipe Rémi Carpentier. Les abattoirs seront eux aussi audités ».