Analyses et recherche
Labéo, un outil de référence
Depuis le 1er janvier 2014, les laboratoires départementaux de la Manche, du Calvados et de l’Orne forment Labéo, véritable pôle d’analyses et de recherche en Normandie, rejoint par l’Eure en 2017. Pour le monde agricole, Labéo est un outil de référence, soutenu par les conseils départementaux.
Depuis le 1er janvier 2014, les laboratoires départementaux de la Manche, du Calvados et de l’Orne forment Labéo, véritable pôle d’analyses et de recherche en Normandie, rejoint par l’Eure en 2017. Pour le monde agricole, Labéo est un outil de référence, soutenu par les conseils départementaux.
Labéo, groupement d’intérêt public composé des laboratoires départementaux de la Manche, du Calvados, de l’Orne et de l’Eure, œuvre principalement dans le domaine de la santé animale, alimentaire, et environnementale.
Des domaines d’activités qui ont une résonnance particulière dans la Manche notamment, premier département français en nombre de bovins. « C’est un laboratoire de référence », assure le président du groupement de défense sanitaire (GDS) de la Manche, Hervé Marie, éleveur à Picauville. « Le sanitaire participe à la bonne santé de l’exploitation et à la qualité de l’alimentation pour les consommateurs », martèle-t-il.
Plus de 700 000 échantillons sont reçus chaque année en termes de suivi sanitaire des cheptels (prophylaxie bovine ovine et caprine, saison de monte équine…), des dépistages lors de transactions (ventes, exportations), d’épidemiosurveillance, d’appui lors de crises sanitaires…
Une des meilleures situations sanitaires de France
Grâce au travail de longue haleine mené en concertation avec les éleveurs, GDS, vétérinaires, services de l‘État et Labéo, « la situation sanitaire du cheptel manchois et normand est sans doute l’une des meilleures de France, même si nous devons faire face depuis plusieurs années à une résurgence de foyers de tuberculose bovine. Cela se traduit par exemple cette année dans la Manche et le Calvados par des allègements dans les prophylaxies contre l’IBR. L’argent économisé peut alors être réinvesti utilement dans la lutte contre d’autres agents infectieux comme le BVD », indique Fabienne Benoit, vétérinaire et chef de pôle santé Labéo à Saint-Lô. « Pour nous, GDS et par conséquent éleveurs, c’est un laboratoire essentiel dans la mise en place de nos plans d’action, soutenus également par le conseil départemental de la Manche », souligne Hervé Marie.
Concrètement, une équipe de préleveurs sillonne la Normandie tous les jours de la semaine pour prélever et ramasser des échantillons destinés à l’analyse. « Les conditions de transport (température et délai) peuvent avoir une importance cruciale sur la fiabilité du résultat. Une fois déballé, chaque échantillon est identifié par un code barre unique qui devient sa seule identité garantissant ainsi confidentialité et équité dans son traitement. Les paramètres mis en œuvre suivent les prescriptions du vétérinaire, les protocoles du GDS ou la réglementation (prophylaxie, analyse pour exportation…) officielle du ministère de l’Agriculture », explique la vétérinaire.
Préparer l’avenir
La recherche et le développement sont aussi au cœur de l’activité du groupement d’intérêt public avec par exemple « un peu plus d’un million d’euros investi tous les ans dans du matériel scientifique toujours plus performant afin de nous permettre de rester à la pointe dans nos capacités de détection et de transmettre des résultats de plus en plus rapidement », conclut Fabienne Benoit. Et de préparer l’avenir.
Être au service des territoires et de l’agriculture
À Labéo, l’adage de la « fourche à la fourchette » n’est pas un vain mot. De la qualité du foin, à la sécurisation sanitaire des produits au lait cru en passant par la réalisation d’analyses sanitaires de prévention ou d’appui technique aux traitements des maladies des ruminants, Labéo accompagne cette filière au quotidien.
Vétérinaires, ingénieurs, chercheurs, techniciens spécialisés et secrétaires techniques agissent au service des espèces bovines et équines, sans négliger pour autant petits ruminants, abeilles, poissons… Au-delà de la santé animale, c’est l’ensemble de l’écosystème agricole qui fait l’objet des attentions des quelques 400 collaborateurs de ce laboratoire interdépartemental normand. Aussi produits cidricoles, composts et produits de méthanisation font l’objet des mêmes attentions que les « formules 1 » des champs. Labéo a pu également apporter son expertise dans le dosage des pesticides au profit d’études menées par le centre François Baclesse sur l’exposition des agriculteurs et arboriculteurs aux biocides lors de diverses étapes de leur utilisation. De quoi élaborer des recommandations et des guides de bonnes pratiques.
" Labéo veille sur les cheptels bovins"
>> Quelle est l’action de Labéo pour la filière bovine ?
Le pôle d’analyses et de recherche Labéo a développé un partenariat fort avec le Groupement de défense sanitaire en matière de santé bovine, dans le but de réaliser la campagne de prophylaxie bovine (brucellose, tuberculose, leucose, IBR, varron). Il veille sur les cheptels bovins. En matière de BVD, la détection du virus se fait à la naissance à partir d’un échantillon de cartilage auriculaire prélevé lors du bouclage du veau. En raison de la volumétrie, le prix de l’analyse a baissé de 5,40 € à 4,90 €. Un choix stratégique qui est bénéfique pour les éleveurs. En finançant Labéo, le Département apporte son soutien à l’agriculture.
>> La filière bovine n’est pas la seule à bénéficier des compétences de Labéo ?
Le département et la région sont reconnues pour être « une terre de cheval ». Alors, l’activité de biologie équine de Labéo est l’une des plus importantes en Europe. Les analyses proposées par Labéo permettent d’assurer un suivi médical et sanitaire à la fois pour les chevaux de loisirs, de compétition, d’entraînement, d’élevage ou encore de commerce de chevaux.
>> La recherche et l’innovation ne sont pas en reste ?
C’est une structure qui prend son envol, dont l’activité est reconnue au plan national. Pour la filière maritime, Labéo va intégrer la plateforme technologique dédiée aux productions aquatiques à Gouville-sur-Mer, pour être au cœur de la production. Le laboratoire sera dédié à la mer. La pêche et la conchyliculture restent des productions emblématiques. Garder un service de proximité est essentiel pour la Manche. Et le conseil départemental y veille.