A l'assemblée générale de l'OPLO
Lactalis annonce + 15 à + 20 e/1 000 l
A l'assemblée générale de l'OPLO
Serge Moly, directeur adjoint des approvisionnements chez Lactalis, était l’invité de l’OPLO. L’Organisation des Producteurs Lactalis de l’Orne tenait, vendredi dernier à Briouze, son assemblée générale. Le géant lavallois annonce une augmentation de 15 à 20 e/1 000. Largement insuffisant.
Je me suis installé en lait le 1er janvier. J’ai fait une connerie”. Un cri de désarroi lancé par un jeune agriculteur au représentant de la laiterie qui le collecte. Quelques joutes oratoires auparavant, Serge Moly (directeur adjoint des approvisionnements chez Lactalis) avait pronostiqué une hausse du prix du lait de 15 à 20 e/1 000 l concentrée sur le second semestre. Il avait également confirmé l’accrochage de prix 2012 sur SODIAAL officialisant ainsi la perte des 5 e de flexibilité.
“Vous êtes écœurant vis-à-vis de vos producteurs. Vous ne nous avez absolument pas rassuré”, a t-on pu entendre. “Chaque producteur va perdre sur l’année de 10 à 15 000 ,”. Et certains de réclamer une hausse immédiate de 30 e/1000 l pour compenser en partie la hausse du coût de l’aliment. “Ce que nous demandons, cela représente dans le caddie 1,25 e supplémentaire pour nourrir une personne pendant 1 mois”, a affirmé, calculette en main, une agricultrice qui fait aussi ses courses.
A la limite de la provocation
Des arguments qui visiblement ne font pas mouche chez Lactalis. Le discours du premier privé français (70 usines et 36 000 salariés en France, 1 Mrd de litres de lait collectés en Normandie) est glacial voire provocateur. “Ce n’est pas notre vocation que de vous inciter à produire plus (...). Il y aura une convergence de la production laitière là où les coûts de production seront les moins élevés (...). La LME (Loi de Modernisation de l’Economie) ne prévoit pas l’augmentation du prix du lait consécutive à une hausse des coûts de production (...). Le prix du lait résulte d’une situation de marché (...). Nous continuerons à nous comparer à nos concurrents avec encore plus d’acuité. Les industriels laitiers travaillent avec des marges très faibles (...). Vous livrez à un groupe Lactalis qui est profitable, c’est un signe de lisibilité pour l’avenir (...)”. De quoi chauffer à blanc des producteurs découragés, mais une raison supplémentaire pour massifier l’offre et donc le rapport de force à travers les différentes OP (Organisation de Producteurs).
De l’OPLO à l’OPNC
L’OPLO (350 producteurs) a rejoint l’OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre). Elle regroupe 700 producteurs répartis sur l’Orne, la Manche, l’Eure la Sarthe et l’Eure et Loir. Il a donc fallu aux adhérents de l’OPLO renvoyer un mandat de négociation au nom de l’OPCN. Mais Max Vié et son équipe ont fait leurs comptes et malgré de nombreuses relances, il leur manque encore une quarantaine de mandats. “On ne pourra pas défendre un producteur qui ne l’a pas renvoyé, a-t-il prévenu. C’est dommage car plus on sera nombreux plus on fera le poids”. Négligence pour certains mais pour d’autres peut-être le choix d’une autre OP comme celle qui s’est créée autour des producteurs Lactalis en AOP (Appellation d’Origine Protégée). Une nouvelle structure qui aurait toute sa place au sein même de l’OPNC.
De l’OPNC à l’UNELL
A l’échelon supérieur, existe également désormais l’UNELL (Union Nationale des Eleveurs Livrant chez Lactalis) que préside le manchois Sébastien Amand. Elle est l’émanation de ce qu’on appelait auparavant la délégation. Délégation composée de représentants d’associations de producteurs livrant à Lactalis et réparties sur tout le territoire hexagonal. Créée en août dernier, elle a déjà croisé le fer avec l’industriel sur plusieurs sujets : flexibilité, clause de sauvegarde, gestion des volumes avec la suppression des pénalités. Elle n’a pas vocation à se substituer aux OP régionales sur les spécificités locales mais à parler d’une seule voix sur les dossiers transversaux comme par exemple le prix de base. “On peut parler prix effectivement sans être rattrapés par la DGCCRF, a confirmé Sébastien Amand, mais on ne peut pas faire grand chose sur le prix du soja à Chicago”. Mais cet espace de négociation sur le prix du lait (de base au niveau de l’UNELL et complémentaire au niveau de l’OPLO ou d’autres OP locales) pose d’autres questions. Quelle doit être la stratégie des OP ? Quel est le boulot du syndicalisme? Qui doit mettre la pression sur la transformation et quand ?
Le chemin de la contractualisation est pavé de bonnes intentions mais il sous-entend une nouvelle organisation de la filière où chacun doit encore prendre ses marques.
Si des divergences de point de vue apparaissent parfois, Max Vié, président de l’OPLO et de l’OPCN, a mis tout le monde d’accord quand il a demandé au représentant de Lactalis d’arrêter de “toujours se comparer aux autres comme moyen de défense”.
“Vous êtes écœurant vis-à-vis de vos producteurs. Vous ne nous avez absolument pas rassuré”, a t-on pu entendre. “Chaque producteur va perdre sur l’année de 10 à 15 000 ,”. Et certains de réclamer une hausse immédiate de 30 e/1000 l pour compenser en partie la hausse du coût de l’aliment. “Ce que nous demandons, cela représente dans le caddie 1,25 e supplémentaire pour nourrir une personne pendant 1 mois”, a affirmé, calculette en main, une agricultrice qui fait aussi ses courses.
A la limite de la provocation
Des arguments qui visiblement ne font pas mouche chez Lactalis. Le discours du premier privé français (70 usines et 36 000 salariés en France, 1 Mrd de litres de lait collectés en Normandie) est glacial voire provocateur. “Ce n’est pas notre vocation que de vous inciter à produire plus (...). Il y aura une convergence de la production laitière là où les coûts de production seront les moins élevés (...). La LME (Loi de Modernisation de l’Economie) ne prévoit pas l’augmentation du prix du lait consécutive à une hausse des coûts de production (...). Le prix du lait résulte d’une situation de marché (...). Nous continuerons à nous comparer à nos concurrents avec encore plus d’acuité. Les industriels laitiers travaillent avec des marges très faibles (...). Vous livrez à un groupe Lactalis qui est profitable, c’est un signe de lisibilité pour l’avenir (...)”. De quoi chauffer à blanc des producteurs découragés, mais une raison supplémentaire pour massifier l’offre et donc le rapport de force à travers les différentes OP (Organisation de Producteurs).
De l’OPLO à l’OPNC
L’OPLO (350 producteurs) a rejoint l’OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre). Elle regroupe 700 producteurs répartis sur l’Orne, la Manche, l’Eure la Sarthe et l’Eure et Loir. Il a donc fallu aux adhérents de l’OPLO renvoyer un mandat de négociation au nom de l’OPCN. Mais Max Vié et son équipe ont fait leurs comptes et malgré de nombreuses relances, il leur manque encore une quarantaine de mandats. “On ne pourra pas défendre un producteur qui ne l’a pas renvoyé, a-t-il prévenu. C’est dommage car plus on sera nombreux plus on fera le poids”. Négligence pour certains mais pour d’autres peut-être le choix d’une autre OP comme celle qui s’est créée autour des producteurs Lactalis en AOP (Appellation d’Origine Protégée). Une nouvelle structure qui aurait toute sa place au sein même de l’OPNC.
De l’OPNC à l’UNELL
A l’échelon supérieur, existe également désormais l’UNELL (Union Nationale des Eleveurs Livrant chez Lactalis) que préside le manchois Sébastien Amand. Elle est l’émanation de ce qu’on appelait auparavant la délégation. Délégation composée de représentants d’associations de producteurs livrant à Lactalis et réparties sur tout le territoire hexagonal. Créée en août dernier, elle a déjà croisé le fer avec l’industriel sur plusieurs sujets : flexibilité, clause de sauvegarde, gestion des volumes avec la suppression des pénalités. Elle n’a pas vocation à se substituer aux OP régionales sur les spécificités locales mais à parler d’une seule voix sur les dossiers transversaux comme par exemple le prix de base. “On peut parler prix effectivement sans être rattrapés par la DGCCRF, a confirmé Sébastien Amand, mais on ne peut pas faire grand chose sur le prix du soja à Chicago”. Mais cet espace de négociation sur le prix du lait (de base au niveau de l’UNELL et complémentaire au niveau de l’OPLO ou d’autres OP locales) pose d’autres questions. Quelle doit être la stratégie des OP ? Quel est le boulot du syndicalisme? Qui doit mettre la pression sur la transformation et quand ?
Le chemin de la contractualisation est pavé de bonnes intentions mais il sous-entend une nouvelle organisation de la filière où chacun doit encore prendre ses marques.
Si des divergences de point de vue apparaissent parfois, Max Vié, président de l’OPLO et de l’OPCN, a mis tout le monde d’accord quand il a demandé au représentant de Lactalis d’arrêter de “toujours se comparer aux autres comme moyen de défense”.