Lait
Lactalis privé de rayon
Une action des éleveurs, a permis de déréférencer les marques phares du groupe, dans vingt grandes surfaces du département, durant deux jours.
Difficile le week-end dernier de dégotter un camembert Président, le Petit, ou une bouteille de lait Lactel, dans les grandes surfaces du département. Dans les rayons vides, des affichettes avaient pris la place des produits phares de Lactalis, portant le message, “cette marque ne res-pecte pas ses engagements contractuels”, afin d’expliquer aux consommateurs le sens de ce retrait. Une action menée par les producteurs pour contester un manque à gagner pour les éleveurs livrant Lactalis, de près de 70 millions d’euros sur l’année 2013, par rapport aux termes contractuels.
Territoire quadrillé
Sur courrier des éleveurs, les grandes et moyennes surfaces (GMS) ornaises étaient en effet invitées - “par solidarité envers les producteurs” - à retirer les grandes marques de Lactalis de leurs linéaires, vendredi 6 et samedi 7 décembre. Les producteurs ont ensuite cadrillé le territoire auprès des GMS du département, pour constater que le retrait avait bien été effectué. Si certaines enseignes ont bien joué le jeu, les producteurs ont parfois dû participer au retrait, à Carrefour notamment. Afin d’éviter les représailles du géant laitier, les producteurs ont dû mener l’action à visage couvert.
Lactalis veut tendre la main à ses producteurs… ?
L’Organisation des Producteurs Normandie Centre (OPNC) a rencontré l’entreprise Lactalis le mercredi 27 novembre 2013, pour solder le dossier prix du lait 2013.
En effet, les producteurs estiment depuis le début du 2ème semestre 2013 être lésés par les éléments de fixation du prix du lait déterminés unilatéralement par Lactalis, en faisant abstraction des conditions contractuelles de détermination du prix du lait. L’entreprise
répond en pointant les difficultés à répercuter les hausses du prix du lait auprès de la distribution et rassure les producteurs sur sa propension à aller chercher de nouveaux marchés en attribuant une allocation de fin de campagne de 10 %. Une honte pour Max Vié, Président de l’OPNC : comment une entreprise peut se vanter de
mettre en place un relationnel gagnant-gagnant avec les producteurs, quand elle n’est pas capable de rémunérer à minima le lait au niveau du marché et dans le même temps demander aux producteurs de produire plus de volume ? Pour Max Vié, le message est clair : “travaillez plus pour gagner moins”. Les liens qu’ont gardés les Organisations de Producteurs avec le syndicalisme, permettrons de maintenir la pression sur l’entreprise.
En conclusion, les affaires ne sont pas soldées pour 2013…
L’Organisation des Producteurs Normandie Centre
(OPNC)