Sous l'impulsion de la FD cuma
L’agri-carburant séduit
Sous l'impulsion de la FD cuma
L’huile “carburant” ? A la FD Cuma, on travaille sur la question depuis quelques années. Après le Nord, c’est le centre-Manche qui s’y met.

Une presse complètement autonome, simple et fiable, allant chez chaque adhérent.
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E.C.
Alors que le baril de pétrole continue à battre record sur record, la cuma Ecovaloris continue son petit bonhomme de chemin. Après une première unité mobile de pressage d’huile de colza dans le Nord-Manche, un second groupe vient d’atteindre sa vitesse de croisière dans le centre du département. Qui plus est, la presse a été entièrement fabriquée dans la Manche par un jeune artisan, Arnaud Lechevallier, installé à Heugueuville sur Sienne.
Si simple...
C’est tellement simple que l’on se demande pourquoi si peu d’agriculteurs utilisent ce carburant “vert”. Prenez une parcelle, même une jachère, semez votre colza, adhérez auparavant à Ecovaloris, récoltez en temps voulu, puis faites venir la presse ambulante pour sortir une belle huile de couleur jaune foncée. Mais voilà, pas facile de faire bouger les habitudes et encore plus les mentalités en Normandie. Les quelques six adhérents du groupe “centre-Manche” ont franchi le pas et ont compris le principal enjeu de cette révolution verte, l’autonomie sur l’exploitation. Explications de Virginie Hervieu, technicienne de la FD Cuma et de Jean-Pierre Legallic (Chambre d’Agriculture), “la consommation de combustibles dans les tracteurs représente 55% de l’énergie globale consommée sur une ferme. L’augmentation du prix du fuel se répercute donc aujourd’hui pleinement sur les charges. Gagner en autonomie énergétique en utilisant son propre carburant peut donc être un atout majeur pour les agriculteurs”. Du côté de Gérard Cousin (Raids), Thierry Deguelle (Cérences), deux des adhérents du groupe, “outre l’autonomie, c’est bien la mise en place d’une filière courte qui nous a motivé”. Le groupe “centre-Manche” s’est constitué en juin 2006, début 2007, la presse a été achetée puis tout est allé très vite jusqu’au premier litre d’huile. “La presse a tourné 300 h, a traité 300 quintaux pour environ 10 000 l de carburant. Nous avons fait le choix d’un matériel itinérant monté sur remorque, installé de manière à pouvoir l’utiliser directement sans aucune manipulation des matériels. Par ailleurs, le choix de matériel et le montage choixi (vis d’alimentation et vis d’évacuation) permet un fonctionnement en continu du système avec une surveillance très réduite”.
Les tourteaux, issus de la pression, eux, sont valorisés dans l’alimentation des laitières. “Ils permettent d’avoir une traçabilité dans l’alimentation animale et présentent de grandes qualités nutritionnelles qui se retrouvent dans les produits alimentaires”.
En clair, faire de l’huile de colza ne présente que des avantages. Même si le prix des graines a suivi la tendance céréalière de ces derniers mois, il reste un atout imparable : celui de l’autonomie de l’exploitation couplée à un carburant à filière courte et à une énergie renouvelable.
Les personnes intéressées par cette nouvelle valorisation peuvent contacter la FD Cuma, Virginie Hervieu, au 02 33 06 45 29.