Avec Agrigaz Vire (14)
L’agriculture au service de la transition énergétique
Répondant à l’invitation de Jean-Yves Heurtin (président de la chambre d’agriculture du Calvados), Philippe Court (préfet du Calvados) a visité vendredi dernier l’unité de méthanisation Agrigaz à Vire (14).
Répondant à l’invitation de Jean-Yves Heurtin (président de la chambre d’agriculture du Calvados), Philippe Court (préfet du Calvados) a visité vendredi dernier l’unité de méthanisation Agrigaz à Vire (14).
« Du côté de l’Etat et des collectivités locales, il n’y a aucune ambiguïté. Nous soutenons ce genre d’initiative qui s’inscrit dans un contexte de transition énergétique. Il faut faire émerger de nouvelles sources d’énergie de ce type ». Philippe Court (préfet du Calvados) a rassuré, ce vendredi à Vire (14), le monde agricole et tous les porteurs de projets visant à diversifier le mix énergétique. Une réponse aux propos introductifs du président de la Chambre d’agriculture du Calvados qui a évoqué « l’ambiguïté de beaucoup d’associations. Il est temps de démystifier la méthanisation ».
La maîtrise du temps
« La gestion du temps est devenue une arme que les antis maîtrisent bien », a reconnu au passage Philippe Court. Sur ce plan, il aura fallu dix années à Agrigaz pour passer de la théorie à la pratique. Un projet porté par une quarantaine d’agriculteurs du Bocage et soutenu par la Chambre départementale d’agriculture présidée à l’époque par Michel Legrand. « Des éléments essentiels ont guidé notre réflexion, s'est souvenu Yves Lebaudy (président de la Sas Agrigaz et ancien élu de la CA 14). Retrouver de la valeur ajoutée pour les agriculteurs, retrouver des éléments de fertilisation, gagner des surfaces d'épandage, redorer l'image du métier...»
Si le parcours a été long, les élus locaux ont bien compris l’intérêt du projet. « Il faut d’abord communiquer en proximité », recommande Yves lebaudy. La société voisine, Normandise (fabricant d’aliments pour chats et chiens), est également partie prenante pour un rendement optimum. 98 % du gaz produit est réinjecté dans le réseau représentant l’équivalent de 20 % de la consommation de Vire.
15 000 t de lisier et 25 000 t de fumier
Trente-sept agriculteurs (basés en moyenne à 7,5 km du site avec un maximum de 16 km) alimentent au quotidien les digesteurs. Au menu : 15 000 t de lisier, 25 000 t de fumier auxquelles il faut ajouter 15 000 t de produits d'origine agroalimentaire dont une partie était auparavant traitée par l'unité d'équarrissage de Mortagne-au-Perche (61) distante de 125 km. Des Cive (culture intermédiaire à vocation énergétique) et des résidus de tonte de pelouse viendront compléter un objectif de 65 000 t par an. Le retour sur investissement devrait être atteint dans 7 à 8 ans alors que le contrat avec GRDF court sur 15 ans.