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Le chasseur : une espèce en voie de disparition

La nature, c'est leur métier. C'est aussi l'un de leurs loisirs favoris. Installés à Briouze, Nicolas et Anthony Davy chassent. Entre deux traites, les deux frères traquent le gibier, et aussi les nuisibles. Mais ce rôle n’est pas toujours reconnu.

© VM

Chasseur et agriculteur ont un point commun. Leur nombre se réduit d’année en année. À leur manière, Nicolas et Anthony Davy contribuent à faire mentir les statistiques. À 29 et 27 ans, ils sont jeunes chasseurs et jeunes agriculteurs. Si le métier d’éleveur compte des  contraintes avec notamment les astreintes, il leur laisse la liberté d’organiser leur emploi du temps. Avec en ligne de mire la possibilité de profiter au mieux des périodes d’ouverture de la chasse.
Installés en GAEC sur l’exploitation familiale depuis avril 2011, les deux jeunes hommes produisent du lait avec leurs parents. Ces derniers sont, eux sur la ferme depuis 1981. Avec la chasse, ils suivent  aussi une autre tradition familiale. “Notre grand-père chassait. C’est héréditaire, il a transmis le virus à notre père. Petits, nous les suivions. À 16 ans, nous avons pris notre permis de chasse. Nous n’avons pas arrêté depuis. C’est un sport, nous marchons toute la journée”, expliquent Nicolas et Anthony.

La chasse, une continuité de l’agriculture
Dans leurs loisirs comme dans leur activité professionnelle, une passion commune ressort : “la nature”. Ils n’hésitent pas à le rappeler aux novices. Tirer et tuer un animal n’est pas une finalité. “Notre objectif, ce n’est pas la viande”, sourit Nicolas. “Notre plaisir, c’est d’être dans la nature avec nos chiens. Il est plaisant de les voir travailler, traquer le gibier. J’aime beaucoup ce spectacle”.
La cohabitation avec la population est aujourd’hui de plus en plus compliquée. À l’instar de l’agriculture, la chasse est pourtant devenue plus réglementée, plus encadrée ou plus contrôlée. “Les prélèvements sont régulés. Nous avons un rôle de régulation dans la nature. Nous sommes, par exemple, limités à 5 chevreuils pour la société de chasse (40 chasseurs)”, justifie Anthony.

Chasse aux nuisibles
Quand Nicolas et Anthony Davy enfilent leur casquette d’agriculteurs, ils comprennent aussi le rôle des chasseurs. Ils se sont donc formés à Silly-en-Gouffern avec la Fédération des Chasseurs pour piéger les corbeaux. “Nous avons appris les techniques d’approches comme les appelants ou le camouflage.  Et surtout, nous avons travaillé l’aspect réglementaire. Nous sommes quatre sur le canton à disposer d’une dérogation afin de prélever des corbeaux. La démarche se complique, elle représente beaucoup de paperasse. Une dérogation est valable un an et uniquement sur certaines parcelles.  Sur le secteur, les nuisibles sont maîtrisés. Cependant dans le but de protéger nos récoltes, nous veillons à ne pas nous faire déborder”.

Quels chasseurs demain
Outre les corvidés, les deux frères s’attaquent aussi aux blaireaux. À partir du 15 mars, ils les déterrent. La tâche s’avère physique, mais là encore nécessaire. “Contrairement aux sangliers, les indemnités pour dégâts de gibier n’existent pas pour ces animaux”.
Reste que ce rôle est délaissé. Les dégâts de gibier se multiplient à mesure que les chasseurs disparaissent. “Il y a peu de renouvellement. Avant on chassait de père en fils”. Le loisir a aussi un coût. Comptez 400 à 1500 € pour passer le permis et 150 € par an d’assurance. S’y ajoutent les droits de chasse. Alors demain les nuisibles mangeront-ils les chasseurs ?

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