Elevage
Le danger est dans le pré
Elevage
Mise à l’herbe des bovins.
La plupart du temps, les bovins au pâturage restent indifférents aux plantes toxiques “sur pied” présentes dans les parcelles. Ils font naturellement “le tri”. Des plantes ou des arbustes toxiques peuvent ainsi être présents dans les prairies (ou leurs abords) depuis plusieurs mois (voire années) sans qu’il n’y ait eu d’intoxication des bovins ayant pâturé ces parcelles.Mais certains “évènements” peuvent subitement favoriser l’exposition des bovins aux plantes toxiques, et entraîner parfois de lourdes pertes.
Sécheresse
En année de sécheresse, l’herbe se fait moins abondante. Et une situation de disette peut pousser les bovins à consommer des végétaux toxiques, délaissés jusqu'à lors. C’est classiquement le cas avec l’intoxication de jeunes bovins, à partir du mois d’octobre, alors que des vents violents ont fait chuter massivement au sol des glands verts. Les tanins qu’ils contiennent provoquent, lors de consommation répétées (10 à 15 jours), le tannage des muqueuses digestives (constipation puis diarrhée noirâtre) et une atteinte des reins et du foie souvent irréversibles.
Haies
La taille des haies déposée au sol (au printemps ou en fin d’été) peut favoriser l’ingestion de grandes quantités de plantes toxiques. De plus, avec le développement de l’habitat urbain et des résidences secondaires, de plus en plus de pâturage sont bordés par des jardins, avec des haies ornementales (thuya, if, laurier, buis…). Il en résulte des cas d’intoxication suite à la taille de ces végétaux, dont les restes sont parfois laissés à disposition des bovins ! D’autant que le séchage des rameaux ne détruit pas le principe toxique de ces plantes.
Tempête
Des branches d’arbustes tombées à terre deviennent soudainement accessibles suite à une tempête (3 vaches mortes à cause de l’if dans le sud Manche suite aux coups de vent de septembre 2012). C’est classiquement le cas avec l’if à baies, arbuste ou arbre (pouvant aller jusqu’à 15 mètres de haut), fréquemment planté dans les parcs, les jardins et les cimetières (encadré). Toutes les parties de la plante (excepté la chair rouge qui protège la graine) contient un poison violent, la taxine. La consommation de 300 g de feuillage peut entraîner la mort foudroyante d’une vache en quelques minutes, par arrêt cardiaque. Lors de faibles consommations, l’animal s’agite (tremblements musculaires), vacille, tombe au sol et tombe dans un coma, avec mort en moins de 48 heures.Autres “évènements”-
La curiosité des bovins est également un facteur de risque souvent négligé, qui les pousse à goûter des plantes jusqu’alors délaissées (curage de fossé, travaux, taille de haie…).
- La dessiccation des rameaux tombés au sol ne détruit pas forcément le principe toxique, et peut atténuer l’amertume de ces végétaux qui les rendait peu appétants (ex : laurier, if, buis, thuya…).
- Dans le courant de l’été, les jours de fortes chaleurs, les bovins peuvent se protéger du soleil à l’abri de feuillages persistants et se laisser tenter (buis, if…).
- La réticence naturelle des bovins pour les plantes toxiques peut également être “trompée” quand ces dernières sont séchées, hachées ou mélangées à l’ensilage ou au foin. L’ensilage de maïs peut ainsi être contaminé par la datura, l’amarante, la mercuriale et la morelle noire. Le sorgho fourrager peut s’avérer très toxique (notamment les hybrides) s’ils sont pâturés avant 60 cm de hauteur, ou ensilés avant épiaison. Ne pas faire pâturer les repousses d’automne mais les distribuer après fauche.
De nombreuses autres plantes peuvent être toxiques (cigüe, digitale, fougère grand-aigle, galega officinalis…).
Certaines précautions peuvent limiter les accidents
- Faire le tour des pâturages avant la mise à l’herbe, pour repérer les éventuelles plantes toxiques dans les parcelles et dans les zones à risque (bordures de bois, haies, bords des chemins…). Surveiller régulièrement la flore des prairies pendant la saison de pâturage. En cas de présence d’une plante suspecte, n’hésitez pas à consulter la galerie photo du site : Vegetox’ roots (cliquer sur “Toxicologie végétale appliquée” et aller dans “galerie”).
- Ne pas laisser les rameaux (issus de la taille) accessibles aux animaux.
- Surveiller régulièrement les animaux afin d’intervenir rapidement en cas de suspicion d’intoxication.L’if, symbole d’éternité
Autrefois, les chevaux de corbillard étaient les plus frappés par l’intoxication à l’if. Ces arbustes, symboles d’éternité (car toujours verts et d’une grande longévité, avec une durée de vie supérieure à 1 000 ans !) bordaient les cimetières normands. Les chevaux, pour tromper l’ennui pendant l’inhumation, les consommaient volontiers ! L’if, symbole d’éternité, entraînait alors une mort foudroyante. Les Gaulois utilisaient également le bois d’if, solide et élastique, pour confectionner des arcs, et des flèches enduites de sève toxique de l’if.
Sécheresse
En année de sécheresse, l’herbe se fait moins abondante. Et une situation de disette peut pousser les bovins à consommer des végétaux toxiques, délaissés jusqu'à lors. C’est classiquement le cas avec l’intoxication de jeunes bovins, à partir du mois d’octobre, alors que des vents violents ont fait chuter massivement au sol des glands verts. Les tanins qu’ils contiennent provoquent, lors de consommation répétées (10 à 15 jours), le tannage des muqueuses digestives (constipation puis diarrhée noirâtre) et une atteinte des reins et du foie souvent irréversibles.
Haies
La taille des haies déposée au sol (au printemps ou en fin d’été) peut favoriser l’ingestion de grandes quantités de plantes toxiques. De plus, avec le développement de l’habitat urbain et des résidences secondaires, de plus en plus de pâturage sont bordés par des jardins, avec des haies ornementales (thuya, if, laurier, buis…). Il en résulte des cas d’intoxication suite à la taille de ces végétaux, dont les restes sont parfois laissés à disposition des bovins ! D’autant que le séchage des rameaux ne détruit pas le principe toxique de ces plantes.
Tempête
Des branches d’arbustes tombées à terre deviennent soudainement accessibles suite à une tempête (3 vaches mortes à cause de l’if dans le sud Manche suite aux coups de vent de septembre 2012). C’est classiquement le cas avec l’if à baies, arbuste ou arbre (pouvant aller jusqu’à 15 mètres de haut), fréquemment planté dans les parcs, les jardins et les cimetières (encadré). Toutes les parties de la plante (excepté la chair rouge qui protège la graine) contient un poison violent, la taxine. La consommation de 300 g de feuillage peut entraîner la mort foudroyante d’une vache en quelques minutes, par arrêt cardiaque. Lors de faibles consommations, l’animal s’agite (tremblements musculaires), vacille, tombe au sol et tombe dans un coma, avec mort en moins de 48 heures.Autres “évènements”-
La curiosité des bovins est également un facteur de risque souvent négligé, qui les pousse à goûter des plantes jusqu’alors délaissées (curage de fossé, travaux, taille de haie…).
- La dessiccation des rameaux tombés au sol ne détruit pas forcément le principe toxique, et peut atténuer l’amertume de ces végétaux qui les rendait peu appétants (ex : laurier, if, buis, thuya…).
- Dans le courant de l’été, les jours de fortes chaleurs, les bovins peuvent se protéger du soleil à l’abri de feuillages persistants et se laisser tenter (buis, if…).
- La réticence naturelle des bovins pour les plantes toxiques peut également être “trompée” quand ces dernières sont séchées, hachées ou mélangées à l’ensilage ou au foin. L’ensilage de maïs peut ainsi être contaminé par la datura, l’amarante, la mercuriale et la morelle noire. Le sorgho fourrager peut s’avérer très toxique (notamment les hybrides) s’ils sont pâturés avant 60 cm de hauteur, ou ensilés avant épiaison. Ne pas faire pâturer les repousses d’automne mais les distribuer après fauche.
De nombreuses autres plantes peuvent être toxiques (cigüe, digitale, fougère grand-aigle, galega officinalis…).
Certaines précautions peuvent limiter les accidents
- Faire le tour des pâturages avant la mise à l’herbe, pour repérer les éventuelles plantes toxiques dans les parcelles et dans les zones à risque (bordures de bois, haies, bords des chemins…). Surveiller régulièrement la flore des prairies pendant la saison de pâturage. En cas de présence d’une plante suspecte, n’hésitez pas à consulter la galerie photo du site : Vegetox’ roots (cliquer sur “Toxicologie végétale appliquée” et aller dans “galerie”).
- Ne pas laisser les rameaux (issus de la taille) accessibles aux animaux.
- Surveiller régulièrement les animaux afin d’intervenir rapidement en cas de suspicion d’intoxication.L’if, symbole d’éternité
Autrefois, les chevaux de corbillard étaient les plus frappés par l’intoxication à l’if. Ces arbustes, symboles d’éternité (car toujours verts et d’une grande longévité, avec une durée de vie supérieure à 1 000 ans !) bordaient les cimetières normands. Les chevaux, pour tromper l’ennui pendant l’inhumation, les consommaient volontiers ! L’if, symbole d’éternité, entraînait alors une mort foudroyante. Les Gaulois utilisaient également le bois d’if, solide et élastique, pour confectionner des arcs, et des flèches enduites de sève toxique de l’if.