État des lieux de la filière normande
Le développement des unités de méthanisation s’accélère
Depuis 2010, la méthanisation s’est développée en Normandie. Si, en moyenne, sept unités entraient en fonctionnement chaque année, depuis 2018, le développement s’est nettement accéléré avec une moyenne de 25 unités supplémentaires.
Depuis 2010, la méthanisation s’est développée en Normandie. Si, en moyenne, sept unités entraient en fonctionnement chaque année, depuis 2018, le développement s’est nettement accéléré avec une moyenne de 25 unités supplémentaires.
La Normandie compte 133 unités de production de biogaz, dont une centaine à la ferme (au 1er février 2021). Les unités de méthanisation sont réparties essentiellement dans les zones d’élevage, l’Orne étant le département le plus doté, avec 42 unités. L’engouement progresse depuis les années 2000 et le lancement des tarifs de rachat d’électricité, puis de gaz. En Normandie, l’ambition de 10 % de biogaz dans la consommation de gaz d’ici 2030 a été actée, « on est à la moitié de l’objectif », décompte Madeleine Bréguet, chef de projet en bio-énergie méthanisation à la Chambre régionale d’agriculture de Normandie. L’horizon semble toutefois s’éloigner, au regard de la baisse continuelle des tarifs de rachat. En cogénération*, le tarif perd 0,5 % chaque trimestre depuis 2017, et c’est la même punition du côté du gaz depuis novembre 2020.
Aussi, le nombre de nouveaux projets a faibli en 2020, après une année 2019 très dynamique, durant laquelle les agriculteurs ont finalisé les contrats pour anticiper la baisse des tarifs de rachat du gaz. « Ça redémarre en 2021, précise Madeleine Breguet, les porteurs sont pressés car le tarif baisse de 0,5 % chaque trimestre ». La Chambre d’agriculture est l’opérateur du Plan méthanisation Normandie, né en 2018. Elle accompagne le développement de la méthanisation dans la région en assurant le suivi des projets.
400 unités en 2030
Bien que l’Etat se désengage progressivement du financement des unités et que les tarifs d’achat baissent chaque trimestre, l‘intérêt des agriculteurs normands pour la méthanisation à la ferme ne faiblit pas. Une quinzaine d’unités sont en cours de construction et une centaine de projets, moins aboutis, ont été répertoriés. La Région s’est fixé l’objectif de 400 unités de méthanisation en 2030. « Le droit à l’injection* permet à un plus grand nombre de projets d’aboutir en territoire rural », révèle Madeleine Bréguet. Les chantiers de maillage par GRDF et de rebours par GRTGaz augurent de beaux jours pour la méthanisation en Normandie.
Toute une filière
D’autres initiatives favorisent ce dynamisme. Dix-huit projets de refroidissement de Datacenter sont en préparation dans la région : « la société Datafarm a l’objectif d’utiliser la chaleur produite par les unités en cogénération, enseigne Madeleine Bréguet, en vue de refroidir des serveurs de données informatiques ». La perspective, encore lointaine du développement du gaz naturel vert pour alimenter les véhicules et les tracteurs peut aussi s’avérer un débouché intéressant.