Le dossier des retraites échauffe l’esprit des anciens exploitants
Lundi 8 octobre, les anciens exploitants siégeant à l’APCA (Assemblée permanente des Chambres d’agriculture) étaient en séminaire à Caen. Dans ce cadre, ils ont rencontré Sylviane Pralus, présidente de la MSA Côtes Normandes. Le dossier brûlant du montant des retraites était au cœur des débats.

lll « Les retraités agricoles se sentent abandonnés. Notre pouvoir d’achat baisse alors que la fiscalité augmente », déplore Marie-Paule Legay,
présidente des anciens exploitants à l’APCA. En amont de la rencontre avec Sylviane Pralus, présidente de la MSA Côtes-Normandes, les anciens exploitants siégeant à l’APCA ont exprimé leurs craintes pour l’avenir. Marie-Paule Legay a lu une motion, adoptée à l’unanimité le 14 septembre à Bourg-en-Bresse (01) par les anciens exploitants lors de leur session. Elle déplore la situation précaire dans laquelle se trouvent de nombreux retraités et fixe les objectifs à atteindre. Le principal est d’obtenir un revenu équivalent à 85 % du SMIC pour une carrière complète.
« Aider les retraités actuels »
Après la lecture de la motion adoptée récemment dans l’Ain, François Legras, président de la section des anciens exploitants de la Seine-Maritime a complimenté le travail déjà effectué mais a indiqué vouloir faire quelques modifications. « Le texte parle des retraités et des futurs retraités. Mais aujourd’hui, nous siégeons tous en tant qu’anciens exploitants et c’est eux que nous devons défendre. Pas ceux qui sont encore en activité ». Pour François Legras, la motion ne souligne pas suffisamment la baisse du pouvoir d’achat des séniors. Il reprend. « A la fin du mois d’août l’inflation était à un taux de 2,3%. Nous faisons face à 1,7% de CSG en plus. Les propriétaires fonciers, qui complètent leurs revenus grâce à cela, accusent une baisse de 3% des fermages. C’est catastrophique ». Agnès Duyck, présidente de la section des anciens exploitants du Calvados tire aussi la sonnette d’alarme. « Certains retraités perçoivent un revenu mensuel de 400 €. Nous avons obtenu une revalorisation à 75% du SMIC qui n’aura même pas duré trois mois à cause des facteurs qu’a cités Monsieur Legras. Nous devons apporter la motion aux élus et à la FNSEA qui, eux, rencontrent les responsables ».
Compter sur « la solidarité nationale »
Secours alimentaire, aide à domicile, prêt à l’amélioration de l’habitat des retraités, aide pour les frais de santé prothèse, aide à la difficulté ponctuelle, la présidente de la MSA Côtes-Normandes a présenté les actions mises en place en faveur des seniors et à réaffirmer son soutien envers leurs revendications. « Ils représentent 57% de nos assurés. La demande de revalorisation de leurs retraites est complètement légitime. Mais il faut déterminer le financement », explique Sylviane Pralus. Dans les départements du Calvados et de la Manche, 15 000 actifs cotisent pour près de 45 000 retraités. « La dernière revalorisation des petites retraites agricole a été permise grâce aux fonds de la RCO (retraite complémentaire obligatoire) financée par les actifs. Aujourd'hui, les cotisations RCO ne peuvent suffire à faire face à une nouvelle revalorisation. Il faudra faire appel à la solidarité nationale au travers de la CSG. D'autres régimes le font déjà : pour exemple des retraites sont toujours versées à des mineurs alors que depuis la fermeture des mines, aucune cotisation n'est versée », conclut la présidente de la MSA Côtes-Normandes.