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FDSEA du Calvados
Le pouvoir économique des producteurs au cœur des débats

“Comment renforcer le pouvoir économique des producteurs ?”Tel sera le thème central des travaux de la FDSEA qui tient son assemblée générale mardi à 10 h 30 à l’IREO de Maltot.

Patrice Lepainteur et Nathalie Lepelletier (secrétaire générale adjointe de la FDSEA) : “S’organiser économiquement, c’est se prendre en main. C’est un engagement réciproque entre les producteurs que nous sommes et les collecteurs (qu’ils soient coopératifs ou privés) sur des volumes et des fourchettes de prix”.
Patrice Lepainteur et Nathalie Lepelletier (secrétaire générale adjointe de la FDSEA) : “S’organiser économiquement, c’est se prendre en main. C’est un engagement réciproque entre les producteurs que nous sommes et les collecteurs (qu’ils soient coopératifs ou privés) sur des volumes et des fourchettes de prix”.
© TG

En attendant les premiers éclairages de Xavier Beulin (vice-président de la FNSEA), qui sera le grand témoin de ces travaux, quelques éléments de réponse avec Patrice Lepainteur, président de la FDSEA. 

Pourquoi avoir choisi ce thème du “pouvoir économique” plutôt que d’axer les débats sur la chute du revenu des agriculteurs qui était tout aussi légitime?
C’est justement parce que, toutes productions confondues, nous arrivons à une situation de blocage qu’il nous faut aborder de façon très pragmatique et sans tabou cette question fondamentale du “pouvoir économique”. La chute catastrophique du revenu agricole est la conséquence de l’abandon progressif des systèmes de régulation. Une régulation dont certains redécouvrent les vertus en 2009 mais que nous défendons depuis de très longues années. A ce stade, nous n’avons plus le temps d’attendre. Plus le temps d’attendre de l’Europe ce que nous pouvons construire en France dès demain.

Le “pouvoir économique” sous-entend une organisation économique. Que prônez-vous ?
S’organiser économiquement, c’est se prendre en main. C’est un engagement réciproque entre les producteurs que nous sommes et les collecteurs (qu’ils soient coopératifs ou privés) sur des volumes et des fourchettes de prix. Ça s’appelle la contractualisation.

Mais il appartient plus à l’Europe, capable de s’accorder sur la dimension de la cage à poule, de légiférer en ce sens?
Bien évidemment qu’elle a un grand rôle à jouer mais on ne peut pas se payer le luxe d’attendre encore 10 ans, subir de plein fouet des crises à répétition sans s’employer à faire bouger les
curseurs localement. La France consomme 55 % des céréales qu’elle produit. En lait, c’est 70 % de la production qui est consommée localement et c’est presque 100 % en viande bovine. 
Dans tous les cas, des produits de grandes qualités, tracés, répondant à des normes techniques, environnementales et sociales (...) bien souvent les plus rigoureuses au monde. C’est une bonne base pour construire un projet de contractualisation.

Quels doivent être les acteurs de cette contractualisation?
Nos interprofessions ont toute la légitimité pour constituer la colonne vertébrale de cette organisation. On pourrait cependant y ajouter un étage en intégrant la grande distribution. La grande distribution doit avoir un discours citoyen suivi d’actes  citoyens. Elle ne doit pas se contenter de faire du marketing. Le commerce équitable, les agriculteurs français y ont droit aussi.

Si l’interprofession est le bon échelon organisationnel, se pose tout de même la question du pluralisme syndical en son sein?
Le pluralisme syndical ne me dérange pas. On peut et on doit parler avec les autres structures syndicales. Les sensibilités d’approche peuvent être différentes en amont mais il est essentiel de tenir un discours unitaire et de ne parler que d’une seule voix au moment des négociations avec l’aval. Cela suppose sans doute la mise en place de réunions préparatoires où chacun aura la parole, où chacun pourra exprimer sa différence avec ce souci de déboucher sur un consensus.

Ne risquez-vous pas de marcher sur les plates-bandes des OP (Organisation de Producteurs) ?
Les OP ont leur rôle à jouer mais la contractualisation dépasse largement ce périmètre géographique. Il faut donc un point de rendez-vous fédérateur pour défendre l’intérêt collectif. C’est une façon aussi de constituer un contre pouvoir parfois nécessaire face aux collecteurs privés ou coopératifs.

A ceux qui font remarquer que contractualisation rime avec intégration, que répondez-vous ?
Il faut arrêter d’agiter ce chiffon rouge. Dire que contractualisation et intégration, c’est la même chose, c’est une caricature. Ce n’est pas la position de la FDSEA. Pour ma part, je pense que sans contrat, nous serons encore plus vulnérables. Ils doivent être collectifs car s’ils sont individuels, seules les plus grandes exploitations s’en sortiront, dans un premier temps... Qu’en sera-t-il à terme ? Enfin, sans contrat, comment régler nos négociations commerciales ? Mais tout est à construire. Tout reste à inventer en terme de garde-fou. C’est justement pour cela que la FDSEA invite tous les agriculteurs à participer à ce débat sur le “pouvoir économique”.

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