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Elevage
Le réseau veaux de boucherie soucieux de la santé et des performances des veaux

Après avoir fourni des références sur la mise aux normes “bien être” des ateliers pour son entrée en vigueur en 2004, le réseau s'est penché sur l'origine des facteurs déclenchants mortalité et morbidité des veaux.

De très longues observations ont été réalisées entre 2005 et 2007, amenant à des constats en matière de performances zootechniques, de pathologies, de coûts vétérinaires et de mortalité.
Des élevages déjà performants.
253 lots d'animaux ont été suivis. Cela représente près de 55 000 veaux répartis en 78 élevages de Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire.
Ces 78 élevages ont été retenus sur proposition des intégrateurs ou des groupements qui les considéraient comme ayant une bonne maîtrise sanitaire et zootechnique, chacun dans leur système. L'analyse des résultats issus des relevés réalisés dans chaque élevage sur 4 bandes successives distingue le système de conduite de l'élevage (seau ou DAL) et le type racial des veaux mis en place (holstein ou croisé + mixte).

En cours d'élevage : le respiratoire d'abord
2,2 traitements collectifs en moyenne ont été réalisés sur tous les veaux. Les affections respiratoires frappent fort, et encore faut-il y ajouter les 40 traitements curatifs réalisés individuellement en cours d'élevage sur 25 % des veaux entrés ! Les taux de rechutes varient de 42 à 61 % selon le type racial et le système d'alimentation. Le système DAL est incontestablement le plus délicat à conduire, au vu de la grande contagiosité dans les parcs collectifs avec grands effectifs. Le type de traitement doit être bien réfléchi et l'effort doit d'abord porter sur le préventif, sur la maîtrise de la ventilation notamment. Les pathologies digestives et troubles locomoteurs-nerveux ne touchent respectivement que 9,5 % et 5 % des veaux mis en place.
L'entérotoxémie, principale cause de mortalité
Survenant principalement en deuxième partie de l'élevage, l'entérotoxémie est la première cause de mortalité des veaux (avec 0,5 % des animaux entrés) assez nettement devant les pertes dues aux conséquences respiratoires (0,36 %). C'est d'autant plus lourd économiquement que la mortalité liée à l'entérotoxémie est observée en fin d'élevage.
Enfin, si l'on observe le taux de veaux déclassés (carcasse de moins de 90 kg) et de saisie totale, le caractère racial vient s'ajouter à l'effet du système d'alimen-tation : le système seau est plus performant que le système DAL, d'autant plus que l'on travaille avec des veaux Holstein

Coût vétérinaire : 15 € par veau
Le calcul du coût vétérinaire total effectué dans le cadre du réseau, intègre le coût des produits de traitement délivrés avec ordonnance d'une part, et le coût des produits diététiques et nutritionnels (délivrés sans ordonnance) d'autre part. Pour les médicaments délivrés sous ordonnance, les coûts retenus sont basés sur les tarifs indicatifs fournis par une centrale d'achat auxquels a été ajoutée une marge forfaitaire de 10 %.
Le coût vétérinaire moyen est voisin de 15 € par veau, dont 2/3 viennent des produits délivrés avec ordonnance lors des traitements curatifs ; la part du curatif collectif représentant 60 % du curatif total.
Les veaux élevés au DAL supportent, en moyenne, un coût plus élevé qu'au seau : de 2,60 € pour un veau holstein, la différence atteint 5 € pour les veaux croisés ou de races mixtes. Elle s'explique selon toute vraisemblance, par le recours plus fréquent aux traitements collectifs, qu'ils soient curatifs ou préventifs.
Comme nous l'avons vu, les pathologies respiratoires occupent le premier rang au niveau des affections. Cela se vérifie également pour les coûts vétérinaires (46 %), juste avant les dépenses de prophylaxie (43 %) qui comprennent vaccinations, traitements anti-parasitaires et prévention médicamenteuse.
Performances zootechniques : le réseau confirme
La tendance observée depuis 10 ans se vérifie. Les performances zootechniques demeurent fortement liées à la fois à la race et au système (seau ou DAL). Pour le DAL, il semble préférable de mettre en place des veaux lourds, le poids initial s'avérant l'un des facteurs déterminants dans l'adaptation aux installations. Les durées d'élevage sont diminuées de 8 à 10 jours au DAL mais l'indice de consommation est sensiblement augmenté (de 0,14 point en Holstein et 0,07 point pour les autres races).
Tous ces résultats confirment la limite économique du système DAL, surtout en race Prim’Holstein.
Or, la situation actuelle de crise que connaît la production de veaux de boucherie s'accompa-gne souvent d'un allongement de la durée d'élevage. D'autres sujets de préoccupation existent, tels la maîtrise de l'énergie, les conditions de travail et d'ambiance des bâtiments, autant d'éléments qui plaident pour la poursuite des travaux du réseau. Il en va de la compétitivité de la filière en France et donc de sa pérennité.
Jean Louis RONNAY
Chambre d'Agriculture de la Manche
jlronnay@manche.chambagri.fr
www.manche.chambagri.fr
Partenaires du réseau

Appui et encadrement : Institut de l'Elevage.
Suivi et animation locale : Chambres d'agriculture, J.P. Quillien et P. Briand pour la Bretagne, M. Bois pour la Mayenne, et J.L. Ronnay pour la Basse-Normandie.
Orientation, propositions et suivi des travaux assurés dans le cadre de la commission veau de boucherie en Bretagne réunie par le GIE Lait-Viande de Bretagne, avec la participation des éleveurs et des entreprises (AVIGO, CEVAP, CHAPIN, COOPEVA, DENKAVIT, KERMENE, OUEST ELEVAGE, VTB-SERVAL, SEVO, SOBEVAL, SOFIVO, SVA, TENDRIADE, SA GADY et CEVB).
Financement : Office de l'Elevage, Interveaux, Interbovi, et Région Bretagne.

Les résultats du réseau sont disponibles près de l'Institut de l'Elevage, “Monvoisin”, BP 85225, 35652 Le Rheu cedex.
Contact : Christophe Martineau au 02 99 14 77 27.

 

Ecrire à l'auteur :

jlronnay@manche.chambagri.fr

 

En savoir plus :

www.manche.chambagri.fr

 

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