L’emploi agricole progresse mais l’écart se creuse entre offre et demande
La nouvelle édition de l’observatoire des emplois et de la formation agricole en Basse-Normandie vient de paraitre. Il propose une analyse de l’année 2012 et met en perspective plus de 10 ans de données.







Légère progression des effectifs agricoles : moins de chefs exploitants et plus de salariés
En 2012, la population agricole bas-normande progresse de + 3 % avec 61 000 travailleurs agricoles (graphique 1 - Source MSA). L’augmentation du nombre de salariés agricoles et para agricole et des conjoints d’exploitations a largement compensé la baisse du nombre de chefs exploitations (- 1 %) et d’aide familiaux (- 12 %). Malgré la crise qui touchait l’économie bas-normande, l’agriculture de cette région ainsi enregistré plus de 1 500 nouveaux actifs en 2012.
Le renouvellement des générations s’améliore
Le nombre de cessations d’activité (pour retraite ou anticipées) a été réduit de moitié entre 2006 et 2012. Dans le même temps, l’installation des jeunes baissait de 2 % seulement permettant ainsi une nette amélioration du taux de renouvellement des générations des chefs exploitants. La filière attire toujours autant de jeunes, les effectifs en formation sont stables avec plus de 7 000 élèves en formation agricole dont 20 % en production agricole (animale ou végétale).
Des signes de reprise en demi-teinte
L’augmentation du nombre de salariés agricoles en 2012 est le signe d’une reprise. Toutefois, l’emploi reste fragile. Les incertitudes quant à l’évolution de la conjoncture agricole et la saisonnalité du métier, conduisent à précariser de plus en plus les emplois. Les contrats en CDI temps plein ont diminué de 6 % alors que dans le même temps les CDD temps plein ont progressé de 39 %. Le développement continu du statut de pluriactif parmi les chefs exploitants est également très révélateur de cette tendance (Graphique 3).
Des écarts se creusent entre offre et demande d’emploi
Les services de Pôle emploi et les bourses à l’emploi agricole, ont enregistré 30 % d’offres d’emploi en moins principalement dans la filière conchylicole et légumière. A l’inverse, le nombre de demandeurs d’emploi progresse, creusant un écart de plus de 900 postes entre l’offre et la demande. Paradoxalement, l’agriculture recherche assidument des agents d’élevage porcin, bovin et équin. Ces tensions s’expliquent principalement par l’évolution des métiers et les attentes croissantes en technicité et en autonomie. Les difficultés de recrutement et de mise en adéquation des offres et des demandes sont de réels freins au développement de l’emploi en agriculture (Graphique 4).
En savoir plus
Retrouvez les chiffres clés et l’ensemble des tendances sur : http://www.normandie.chambagri.fr/actualite/actu_outil_prospectif.pdf.