MécaElevage
L’épandage de lisier : quelles solutions pour demain ?
MécaElevage, organisé par le réseau Cuma, permet de répondre aux interrogations des agriculteurs du grand Ouest autour notamment de l’épandage, un des thèmes retenus pour l’édition programmée le 2 septembre à Vergoncey (sud-Manche). Un forum débat, suivi de démonstrations en plein champ, permettront d’apporter des réponses concrètes aux questions techniques et des éléments chiffrés.
MécaElevage, organisé par le réseau Cuma, permet de répondre aux interrogations des agriculteurs du grand Ouest autour notamment de l’épandage, un des thèmes retenus pour l’édition programmée le 2 septembre à Vergoncey (sud-Manche). Un forum débat, suivi de démonstrations en plein champ, permettront d’apporter des réponses concrètes aux questions techniques et des éléments chiffrés.
La rentrée du réseau Cuma est fixée au 2 septembre avec MécaElevage à Vergoncey, dans le sud Manche, aux portes des trois régions : Normandie, Bretagne et Pays de Loire. Un rendez-vous destiné aux agriculteurs qui, au travers de démonstrations, de présentations techniques ou encore de débats pourront trouver des éléments de réponse à leurs questions, notamment sur l’évolution de l’épandage.
Aller vers de bonnes pratiques
La thématique de l’épandage est avant tout un sujet d’actualité en raison de la loi Prépa, visant la réduction des émissions de polluants atmosphériques d’ici 2025 de 25 %. Alors, la question sur l’enfouissement après épandage a toute son importance. « Nous sommes à un tournant », admet Frédéric Lavalou, conseiller en agroéquipement au comité Manche de la Fédération des Cuma Normandie Ouest. « Nous sortons des tonnes à lisier classiques de 14-16 m3, par épandage avec buse palette pour aller vers d’autres solutions. Nous n’allons pas forcément supprimer les buses, mais nous devrons aller vers de bonnes pratiques pour réduire significativement les volatilisations tout en restant économiquement performants », poursuit-il.
Un enfouissage direct ?
Dans le contexte actuel, la buse palette ne suffit plus. « L’objectif est de diminuer le transit entre la tonne à lisier et le sol qui est source d’évaporation et de se rapprocher le plus possible d’un enfouissage direct », note le conseiller. Même si l’enfouissement rapide derrière épandage n’est pas imposé actuellement, il reste préconisé. Alors, mieux vaut se préparer progressivement, et notamment en évoluant vers des équipements d’épandage moins émissifs en azote ammoniacal parce que « 94 % des émanations ammoniacales sont dues à nos effluents d’élevage », souligne Frédéric Lavalou.
Deux agriculteurs témoignent
Beaucoup d’éleveurs et de Cuma sont à la recherche de solutions pour le futur de la buse palette. Ce forum débat a été mis en place pour apporter des éléments techniques et de réflexions. L’impact des épandages sur la qualité de l’air, l’avenir de la buse palette, les équipements pour valoriser au mieux les effluents, l’organisation des épandages sont autant de points qui seront évoqués. « Plus on met le lisier au contact de l’air et plus les pertes ammoniacales sont importantes. Elles s’accroissent d’autant plus, que la température augmente et selon la présence plus ou moins importante de végétation », note Hervé Masserot, conseiller à la fédération des Cuma.
Pour compléter les propos de Hervé Masserot et Frédéric Lavalou, deux agriculteurs apporteront leur témoignage : Jean-François Turpin de la Cuma de la Guerge à Sacey et Sébastien Chesnel, président de la Cuma de Landelles de Saint-Martin-de-Landelles. La question matérielle sera bien entendu évoquée. Le coût d’équipement pour les agriculteurs ne sera plus le même, et par conséquent le prix de la prestation réalisée par la Cuma évoluera également. « On est à 50 centimes d’euro par m3 épandu par buse palette. Avec le pendillard, on se rapproche de 80 voire 90 centimes d’euro », indique Frédéric Lavalou.
Mieux valoriser les effluents
Alors, la question d’une meilleure valorisation des effluents s’impose. Effectivement, aujourd’hui, les effluents sont épandus essentiellement pour le maïs. « Il faut changer de stratégie », stipule le conseiller de la Cuma. Apporter du lisier sur toutes les cultures en dérobés n’est pas à exclure. « Les éleveurs qui sont passés à l’épandage par enfouisseurs ou pendillards, constatent un véritable effet azote sur la végétation en place et recourent moins aux achats d’engrais. Mieux vaut donc faire en sorte que le maximum d’unités d’azote atteigne les racines. Le choix de la tonne et de son dispositif d’épandage est un élément clé de la valorisation du lisier », explique Hervé Masserot.
Au cours des échanges, il sera également question de l’organisation des chantiers d’épandage, de la main-d’œuvre nécessaire ou encore de la délégation totale de chantier. « Nos fédérations de proximité sont souvent interpellées », souligne Etienne Capelle, président du comité Manche et régional. « Les groupes sont demandeurs de solutions. Et grâce à nos experts et nos partenaires, nous avons des éléments chiffrés à partager », conclut le président manchois. n
Sandrine Bossière