Composts de déchets ménagers
Les composts “non conventionnels”, conformes, mais questionnent
Peuvent-ils retourner à l’agriculture ? Oui, selon les seuils de la norme française.

L es composts issus de déchets ménagers et qui retournent à l’agriculture sont ils sans danger pour les sols, les rendements et la qualité de la production agricole ? A l’heure où ces composts con-naissent une forte croissance en France comme ailleurs en Europe, l’Ineris (Institut national de l'environnement industriel et des risques) a mené une étude, présentée à l’occasion des trente ans de Biomasse Normandie.
Nouveaux produits
Pas de “composés traces organiques”, seuils de “composés inertes” respectés et quelques rares cas de dépassement des “éléments traces métalliques”. Globalement, la norme française de référence (NF U 44-051 : 2006), est respectée en France, pour les composts issus de déchets ménagers, selon les résultats de l’Ineris. Une bonne nouvelle alors que le compostage des parties organiques des déchets ménagers se développe. Des inquiétudes ont notamment émergé vis-à-vis des composts “non conventionnels”, issus des produits du traitement mécano-biologique (TMB ou MBT), des déchets ménagers. Une technologie qui consiste à séparer la partie organique fermentescible des déchets. Ces composts issus de TMB, sont ainsi opposés aux composts issus de la collecte séparée des déchets verts. “Le compost issu d’une
collecte séparée des biodéchets est de meilleure qualité a priori”, explique Isabelle Zdanevitch, ingénieure de recherche à l’Ineris. A la nuance près de quelques cas de présence d’arsenic, dans les filières de composts issus d’une collecte séparée des déchets vert. Une présence liée à la contamination du sol, où ont poussé les végétaux compostés.
S’ils sont globalement conformes à la norme française, les composts issus de TMB présentent des niveaux de polluants souvent plus élevés que les composts conventionnels et parfois assez proches des seuils maximum. Ces composts dépassent d’ailleurs souvent les critères dits “JRC”, préconisés par le groupe d’experts européens piloté par le JRC de Séville.
Problème de collecte
“Mais avec un bon tri/affinage le compost issu de TMB peut être d’aussi bonne qualité sur les critères de la NF U 44-051, que les composts de biodéchets, voire répondre aux valeurs limites proposées par le JRC”, rassure Isabelle Zdanevitch. Seul hic, la technique utilisée dans l’usine de traitement, n’est pas la seule en cause. “Le mélange, lors de la collecte, des déchets ménagers, avec des déchets d’activité économique, peut constituer une source de contamination, notamment aux métaux lourds. Il suffit parfois de quelques chiffons souillés issus de l’activité d’un garage automobile, par exemple. La plus grande rigueur devrait donc être de mise, quant à la collecte des déchets ménagers. Un gros travail reste à faire de ce côté”, selon différents commentaires émis lors du séminaire.