Les constructions Boulay se sont bâties une histoire agricole
Connues dans le milieu agricole, les constructions Boulay fêtent leurs 50 ans. Basés à Briouze (Orne), ces spécialistes du bâtiment se sont d'abord développés sur le marché agricole. L'entreprise a ensuite étendu son activité à l'artisanat, et à l'industrie. Leur spécialité :
llll Cette entreprise est une histoire de famille. A l'origine, deux frères : André et Emile Boulay. Ensemble, ils développent une activité de maçonnerie en 1966. Ces enfants de charron ont aussi le goût du bois. L'activité charpente intervient en 1974. Ils développent ainsi une double spécialité : bois et béton. « Au début, l'agriculture représentait 80 à 90 % de notre activité. Nous avons débuté comme sous-traitant en maçonnerie de constructeurs de bâtiment agricole. C'est ainsi qu'on a créé des relations avec le monde paysan. On parle le même langage. Nous nous y sentons bien. Notre entreprise travaille avec la troisième génération d'agriculteurs », explique Emile Boulay. Ce dernier a officiellement passé la main à son fils, Denis, en 2004.
Une technique qui a évolué
Au fil des ans, l'entreprise Boulay a étoffé ses compétences techniques. A la fin des années 70, un bureau d'étude intégré est ouvert. Trois personnes y travaillent aujourd'hui. « Nous sommes autonomes pour l'ingénierie, le calcul des structures ou les plans de fabrication », précise Emile Boulay. Car au fil des ans, le savoir-faire du métier a évolué. Avec une principale révolution : la charpente en bois collé ou en lamellé-collé. « Avec le collage et l'aboutage du bois, nous avons multiplié la portée par trois ou quatre. Il est possible d'atteindre les 80 mètres. Au sein de notre entreprise, nous disposons de la qualification pour réaliser des bâtiments jusqu'à 40 mètres. Nous ne sommes que deux dans le département ».
Bois collé plus économique que le lamellé collé
Jusqu'à 25 mètres, les constructions Boulay privilégient la technique du bois collé et fabriquent les pièces de charpente dans leurs ateliers. Concrètement, il s'agit d'un assemblage de bois et de contre plaqué avec de la résine. Emile Boulay avait racheté le brevet à une entreprise de l'Yonne et testé cette fabrication sur ses propres locaux dès 78. Même si le concept est tombé dans le domaine public, la technique reste peu répandue dans le grand ouest. Le bois collé est sans doute moins esthétique que le
classique lamellé-collé. Mais il a un avantage : son coût inférieur de 25 à 35 %.
Un lien au monde rural
Chaque année, les constructions Boulay fabriquent 30 à 50 000 m2 de bâtiments à destination de l'agriculture. La majorité de leurs clients sont basés dans le Calvados, sur un axe Falaise-Lisieux-Saint-Pierre-sur-Dives. Les usages se sont diversifiés au fil des ans : stabulations (paillées, logettes), séchage fourrage en grange, bâtiment stockage céréales, salle de traite, fumière, fosse à lisier, robots de traite. L'entreprise ressent la tension secteur agricole. Cependant, son fondateur demeure optimiste. « L'agriculture reste un milieu d'investisseur et d'entrepreneur. Notre activité y est peut-être moindre aujourd'hui, mais elle demeure importante pour nous. On constate aussi que le stockage de céréales sur les exploitations tend à s'accroitre ». Et même si l'entreprise se développe désormais à travers d'autres secteurs économiques, elle garde un lien fort au monde rural. Le bâtiment est souvent la première étape des restructurations des exploitations agricoles.