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Les Cuma recrutent pour la production de bois déchiqueté

A Douville-en-Auge (14), chez Gilbert Houlet, le réseau Cuma du Calvados organisait, mercredi 19 juin, une démonstration de déchiqueteuse à grappin et de combiné-bûche. Une journée pour sensibiliser agriculteurs et élus à la production de bois déchiqueté, en cours de développement dans le département.

Malgré le rideau de pluie, la dizaine d'agriculteurs présents ne décrochent pas les yeux de la déchiqueteuse Biber 78, petite usine roulante qui attrape puis déchiquète les branches posées au sol. Elle appartient à la Cuma Ecovaloris, basée dans la Manche et intervenant régulièrement dans le Calvados. Equipée de deux attelages, la Cuma sert 350 adhérents pour cette activité spécifique de bois déchiqueté. Nicolas Leviautre, responsable chauffeurs et parc matériel, l'indique : « notre objectif est avant tout la préservation du bocage ». Avant le chantier, l'agriculteur coupe le bois puis met les remorques à disposition du chauffeur. Il insiste sur la qualité du rangement des troncs qui engendre un gain de temps et une meilleure rentabilité du chantier. Il engage les exploitants à sélectionner également des morceaux de bonne taille. Une fois dans les remorques, les copeaux de bois sont stockés, séchés puis livrés.

Bonne coupe

La Cuma, qui fêtera prochainement ses vingt ans, met son expérience au profit du développement la filière dans le Calvados : « il faut d'abord des chaudières », estime le chauffeur, persuadé de l'intérêt grandissant pour cette production, « de plus en plus de gens perçoivent l'impact écologique des énergies fossiles ». Joël Destrés, chargé de mission au sein du Département, coordonne depuis février un plan d'action à l'échelle départementale (voir ci-contre). La Cuma milite pour une gestion durable des haies : « si la coupe est raisonnée, ajoute Nicolas Leviautre, cela permet d'avoir une repousse rapide et saine ». La coupe a aussi un impact sur la qualité du bocage et assure, à long terme, la pérennité de son rendement.

Débouchés

Gilbert Houlet s'est équipé en 2016 d'une chaudière à bois déchiqueté. Elle chauffe la maison, l'atelier de transformation et l'eau chaude de l'exploitation. Selon Clément Gosselin, animateur Filière bois énergie du réseau Cuma du Calvados, c'est le débouché le plus rentable pour l'agriculteur qui souhaite valoriser ses haies. Le bois peut être utilisé pour le paillage animal, grâce à son effet drainant, en fond de stabulation. Les copeaux servent aussi aux chemins d'accès dans les prairies.

Interview

Joël Destrés est chargé de mission développement et attractivité des équipements au Conseil Départemental. Il pilote un projet volontariste, visant à développer le chauffage au bois déchiqueté en mobilisant les équipements et ressources internes au Département.

 

Quel est le projet du Département ?

Le Département possède 258 bâtiments. L'objectif est d'équiper certains de ces bâtiments de chaudières à bois déchiqueté, développer la filière bois-énergie locale et réduire les achats d'énergies fossiles et fissiles. Les conseillers départementaux ont voté à l'unanimité le 4 février 2019 un plan d'actions bois-énergie dans le cadre de la transition énergétique et le développement des territoires.

 

Où en êtes-vous ?

Un groupe de travail transversal et partenarial a présélectionné dix-huit bâtiments prioritaires énergivores et/ou dont les chaudières sont vétustes. Une étude de faisabilité technico-économique cofinancée par l'ADEME vient d'être lancée pour ces 18 bâtiments.

 

Comment envisagez-vous l'approvisionnement ?

Notre souhait est de valoriser essentiellement les haies privées. Le Département compte également 600 km de haies le long des routes et des voies vertes, elles viendront en complément. Le modèle d'approvisionnement de Valdallière nous intéresse. Nous travaillons en partenariat avec la FR Cuma Normandie Ouest. Son rôle est de sensibiliser et de recruter des agriculteurs. Elle sera également chargée, via l'association Bois Haienergie 14, de l'approvisionnement : gestion de la coupe, séchage et livraison. L'objectif est de créer une demande en bois déchiqueté pour inciter les agriculteurs à maintenir, voire replanter des haies dont les multiples effets positifs sont bien connus. Nous voulons aller assez vite car cette filière locale est actuellement en sommeil.

 

Quels sont vos demandes en terme de qualité du bois ?

La Fédération des Cuma Normandie Ouest sera chargée de l'élaboration des Plans de gestion des haies. Un label bois bocager national est en cours d'élaboration entre les Pays de la Loire, la Bretagne et la Normandie pour attester de l'origine du bois et d'une gestion durable de la haie. Nous souhaitons que l'approvisionnement ne dépasse pas 20 km autour du lieu de consommation.

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