FDSEA de l'Orne
Les enfants de la ville prennent la clé des champs
2 400 élèves du département vont pouvoir découvrir des fermes pour de vrai du 15 mai au 15 juin avec l'opération fermes ouvertes. Rencontre avec Laurent Leroyer qui accueillait une classe le 22 mai.

"Tous les ans, on fait ça, on consacre une demi-journée à accueillir des scolaires sur la ferme dans le cadre de l'opération des fermes ouvertes", explique Laurent Leroyer du GAEC Leroyer à Saint-Nicolas-des-Bois. Cette année, c'est une section de 27 élèves de CP-CE1 de l'école primaire Masson d'Alençon qui a eu la chance de découvrir l'exploitation à dominante lait, viande, céréales et pommiers basse-tige. Traite des vaches, petits veaux, champs de blé et tracteur. La visite commence par le côté professionnel du métier d'agriculteur. Laurent explique le cycle de production, la culture des céréales pour l'alimentation, la reproduction des vaches, son emploi du temps... Les enfants découvrent aussi le cadre de vie de l'exploitant, les chemins, le clapier, le poulailler, les ruches et Gaufrette, la chienne, qui n'est pas la dernière à vouloir s'amuser. Le contact avec les animaux est facile, on caresse un jeune canard, un jeune lapereau, on frictionne les petits veaux avec de la paille. La visite se termine par un petit tour en forêt. Les élèves aperçoivent une biche, quantité de limaces orange, de gros escargots de bourgogne baveux, et un orvet, "le lézard sans pattes" qui s'enroule autour des doigts et qui passera de mains en mains.
Une occasion unique
"J'ai mes élèves pour deux ans, du CP au CE1, explique l'institutrice. Au cours de cette période, j'essaye toujours de faire une visite d'exploitation. Avec cette classe on avait déjà visité une petite chèvrerie. Aujourd'hui, sur l'exploitation de Laurent Leroyer, les élèves découvrent une exploitation de taille plus importante, plus mécanisée. C'est bien que les élèves aient pu voir ces deux structures très différentes. Ces visites sont plus enrichissantes que celles des fermes pédagogiques. Là au moins les enfants voient la réalité. Contrairement à ce que l'on peut croire, certains n'ont jamais eu l'occasion de visiter une exploitation agricole. Ce n'est pas toujours évident, quand on n'a pas d'agriculteur dans sa famille". "Il y a de moins en moins d'agriculteurs et les jeunes ont de moins en moins d'occasions de visiter des exploitations agricoles, abonde Laurent. Une année, au cours d'une visite, j'ai discuté avec un élève qui ne savait pas ce qu'était une mamelle de vache et qui n'avait aucune idée de comment était produit le lait. Cela me semble très intéressant d'expliquer directement notre métier aux jeunes. Nous sommes situés à 15 minutes d'Alençon, donc c'est aussi très pratique et très intéressant de créer un contact avec ces enfants issus de la ville".