Les ETA face à la flambée des prix
D’après une étude produite par Axema, 95% des constructeurs vont augmenter leur prix dans les semaines – mois à venir.
D’après une étude produite par Axema, 95% des constructeurs vont augmenter leur prix dans les semaines – mois à venir.
En cause, la pénurie de matières premières et principalement l’acier (qui rentre pour 25 % dans le coût d’une machine). Malgré cela, le marché reste très dynamique et les perspectives de vente en agroéquipement sont en hausse de 5 à 7 % pour 2021. A cela viennent s’ajouter le rallongement des délais de livraison de pièces (dû à la pénurie d’acier également) et l’augmentation de plus de 30 % du GNR en 9 mois.Face à ce contexte économique mondial, les Entreprises de Travaux Agricoles, Forestiers et Ruraux vont être dans l’obligation de suivre la tendance pour éviter de rogner sur les marges.
Plus concrètement, le prix des machines a augmenté de + 3 à + 20 % depuis le début de l’année en fonction du matériel. D’après les constructeurs, cette hausse est consécutive à celle du prix des métaux, à la relance économique mondiale trop lente au niveau des capacités de production des composants et surtout la forte augmentation des tarifs du fret maritime. Tous ces éléments font grimper la note finale des achats de matériel.
Pascal Suzanne, gérant de l’ETA Suzanne à Juvigny sur Seulles (14) expliquait récemment, à Freddy Préel, délégué Régional des EDT en Normandie, qu’il avait du matériel immobilisé depuis quasiment 3 mois par manque de pièce de remplacement.
En parallèle, les pays de l’Opep (organisation des pays exportateurs de pétrole) n’arrivent pas à faire face à la demande et les prix s’envolent. En octobre dernier, le prix de 1 000 l de GNR se négociait autour de 670 €, aujourd’hui, nous en sommes arrivés à 900 €, soit une hausse de plus de 30%.
« Pour équilibrer les comptes et éviter des défaillances d’entreprise, le prix des prestations va mathématiquement augmenter », prévient Michel Letourneur, vice-président des Entrepreneurs Des Territoires de Normandie. « Nous ne sommes pas des philanthropes et nous devons être en mesure d’apporter un service et une qualité de prestation irréprochable à nos clients agriculteurs, mais notre marge commerciale ne pourra pas être éternellement la variable d’ajustement », explique Patrice Gauquelin, président du syndicat des Entrepreneurs Des Territoires de Normandie.
Face à cette situation exceptionnelle, les entreprises de travaux agricoles, forestiers et ruraux vont se trouver dans l’obligation d’augmenter leurs tarifs rapidement, car, comme l’explique Michel Letourneur « une baisse de la qualité des prestations rendues aux clients est inenvisageable pour palier la hausse des prix des matières premières, le prix est donc le seul levier pour amortir l’augmentation des coûts ».