Les fermes Pilotes du projet européen Super G prêtes à l’optimisation !
Après deux rencontres durant l’année, le groupe opérationnel normand du projet SUPER G vient de définir ses priorités de travail pour les 4 prochaines années du projet. Mais la priorité pour 2020 sera l’optimisation des techniques de pâturage tournant. Explications.
La gestion du pâturage est loin d’être un long fleuve tranquille : trop ou pas assez de pousse, trop ou pas assez d’eau, de chaleur, de surfaces accessibles, de portance, ... Mais que dire de celle d’un pâturage majoritairement basé sur des prairies permanentes !
Le groupe opérationnel normand, constitué à l’occasion du projet européen Super Grass sur la valorisation des prairies permanentes, vient de faire de cette thématique, sa priorité de travail pour la prochaine saison de pâturage. En effet, malgré la diversité des 20 fermes pilotes composant ce groupe (12 fermes laitières, 8 allaitantes dont 1 ovine et 1 mixte en bovins et chevaux de sport), la dispersion territoriale et les divers systèmes de production (1/3 en agriculture biologique), tous souhaitent améliorer leurs connaissances et leurs techniques de pâturage.
Faut-il privilégier, à l’instar de ce qui se développe en Australie, des hauteurs d’herbe importantes en entrée et sortie de paddocks pour améliorer la valorisation du stock ? Faut-il aller vers du bale grazing* durant l’hiver comme alternative au pâturage ? L’égrenage est-elle une technique de ressemis à privilégier sur certains systèmes ? Les questions techniques et les idées au sein de ce groupe ne manquent pas !
Volontaire pour mettre en place des pratiques innovantes, le groupe va définir plus précisément ses protocoles, lors d’une prochaine rencontre hivernale, pour la saison de pâturage 2020.
Au-delà de cette thématique prioritaire, le groupe a identifié d’autres domaines à travailler au sein de ce projet. Certains restent toujours dans le champ technique comme travailler sur les analyses foliaires pour optimiser le pilotage de la fertilisation des prairies permanentes. Mais le groupe souhaite aussi travailler sur les services rendus à la société par les prairies permanentes à savoir la biodiversité, le stockage de carbone, la limitation de l’érosion, le maintien des paysages, la qualité des produits (lait et viandes) à base d’herbe,…
Ce groupe a maintenant 4 années de travail devant lui pour découvrir, innover, tester diverses techniques autour de l’amélioration de la productivité de la prairie permanente. Il reste ouvert à des volontaires qui souhaitent s’engager sur la période 2019- 2022. Rendez-vous donc au fil du projet lors de prochains articles, portes ouvertes, pour découvrir les solutions éprouvées par le groupe normand ou bien leurs collègues européens.
*bale grazing consiste à prédisposer à l’automne des bottes d’enrubanné ou de foin sur une parcelle, de préférence assez portante, avec du stock sur pied. L’objectif étant d’adapter le stock du paddock (bottes et sur pied) aux besoins des animaux et d’assurer un pâturage tournant hivernal.
Le projet Super G a pour objectif d’évaluer les services rendus par la prairie permanente pour rendre ces surfaces durables et rentables. Super G s’appuie sur une vingtaine de partenaires, avec plusieurs réseaux de fermes en Europe, sur une durée de 5 ans. https://www.super-g.eu/