Syndicat des liniculteurs bas-normands
Les liniculteurs en veille sur la prochaine directive nitrate
Obligation ou pas d’un couvert hivernal avant la mise en place d’une linière ? Un sujet d’inquiétude débattu par les producteurs bas-normands réunis en assemblée générale ce lundi, à Cagny.
Veiller à la rentabilité de la culture du lin ! Un objectif réaffirmé par le syndicat des producteurs de lin bas-normands réuni, ce lundi à Cagny, en assemblée générale sous la houlette de son président Marc Vandecandelaere.
Les clignotants au vert
“Il faut garder une situation pareille”, a commenté Patrick Berghman. Une demande soutenue jusqu’au nouvel an chinois, un développement industriel en Chine qui se poursuit, une chemiserie homme qui a le vent en poupe (...). Ajoutez à tout cela des stocks faibles et vous comprendrez pourquoi les cours se tiennent. “Le niveau d’importation chinois de fibres longues augmente pour se situer à un prix moyen de 2,28 $/kg depuis 2006”. A n’en pas douter, la discipline interprofessionnelle et la capacité des liniculteurs et de leur outil de teillage à s’adapter au marché portent leurs fruits.
Dans ce concert de bonnes nouvelles, une seule ombre au tableau et c’est Patrice Lepainteur, président de la FDSEA du Calvados, qui a tiré la sonnette d’alarme.
Maintenir la dérogation
“La 5ème directive nitrate constitue un réel danger. Dans le cadre du 4ème programme, la FDSEA avait obtenu une dérogation quant à l’implantation d’un CIPAN avant une linière. Le nouveau programme repose sur un socle national, qui est élaboré, et un socle régional (à 3 départements) en cours de discussion avec l’administration. A l’heure ou je vous parle, nous ne sommes pas certains de conserver cette disposition. L’administration subit des pressions de la DREAL. J’espère qu’on la maintiendra mais nous serons peut être obligés de vous faire appel pour exercer, nous aussi, un peu de pression”.
Et à cette obligation d’un couvert hivernal, même s’il présente des plus et des moins, les liniculteurs dans leur très grande majorité répondent “non” comme l’a relevé Bertin George, trésorier du syndicat. Et Xavier Hay d’ajouter : “avec nos hivers sans gel, les effets négatifs sont plus importants que les effets positifs”.
A ce titre, l’hiver 2013/2014 constitue un cas d’école. S’il avait fallu implanter un CIPAN, par exemple une moutarde, la solution chimique aurait constitué le seul recours pour la détruire. Parallèlement, les conditions climatiques (exceptionnelles ?) douces auraient abouti à une biomasse trop importante. Preuve en est que des mesures agro-environnementales dogmatiques ou décidées en dépit du bon sens peuvent être contre-productive.