Les Prairiales : accueillir, informer et échanger
Les Prairiales ont eu lieu jeudi 13 juin au domaine expérimental de l’Inra du Pin (61). 1 300 agriculteurs se sont déplacés pour assister à ce grand raoût dédié à l’herbe et à l’élevage.
300 techniciens ont accueilli, informé, échangé.
Rencontres sur place.
Des ateliers pointus
300 conseillers et techniciens ont assuré les 68 ateliers proposés toute la journée. De la génétique au bien-être, du choix des couverts aux alternatives au glyphosate, de la recherche de systèmes résilients à la démarche des laits différenciés. Tout, ou presque, y était.
« Il n’y a pas de mauvais fourrage »
Jacques Delaunay, responsable des expérimentations chez Agrial, va à la rencontre des agriculteurs. Aux abords de la collection fourragère, il les sensibilise à la phase d’implantation, « une mauvaise implantation conditionne la suite », assure-t-il, et répond aux demandes de tout type de systèmes. « Je conseille en fonction de l’équilibre de la ration et selon la valeur alimentaire recherchée ».
« Plus de précision dans l’avaluation des dégâts »
Julien Fradin, technicien à l’Idele, explique comment les découvertes technologiques d’Airbus ont pu servir les intérêts des agriculteurs notamment dans le calcul de prairies par images satellites. Une innovation qui a permis à l’assurance Pacifica du Crédit Agricole d’évaluer au plus juste les pertes en prairie.
« Moins de mammite avec la génétique »
Rachel Lefèvre est chercheuse à l’Inra de Jouy-en-Josas (78). Elle est venue présenter ses travaux en cours sur la génétique afin de limiter les mammites.
« Sans mesure, pas de gestion »
Sylvie Chartrain du laboratoire agronomique normand (Lano) et Etienne Salze, technicien chez Elvup. L’analyse par poche infrarouge de l’herbe permet d’évaluer sa qualité alimentaire.
« Cela fait cinq ans que les éleveurs le font de plus en plus, témoigne Sylvie, c’est rentré dans les mœurs ».
« Il faut savoir gérer la prairie »
« Il faut savoir gérer la prairie »
Samuel (à droite) est éleveur de Blondes d’Aquitaine dans l’Orne. Il assiste aux Prairiales avec son technicien, Clément. « Je suis venu pour l’autonomie alimentaire en allaitant ». Samuel a modifié son système il y a trois ans. Il a commencé les mélanges graminées, fétuc, trèfle, « ça fait de bonnes économies », affirme-t-il. Des progrès ont été faits dans les mélanges commercialisés, ils sont plus efficaces aujourd’hui. Il a noté l’impact de la valeur alimentaire sur ses taurillons, mieux classés depuis à l’abattoir. Il apprécie les Prairiales, « il y a peu de salons sur l’herbe ».
Les attentes sociétales : le fil rouge
Thème fil rouge de cette journée, « les attentes sociétales » a donné lieu à un grand débat.
De nombreux élèves y ont assisté : étudiants, lycéens du Robillard ou de la MFR de Vimoutiers.
« Communiquer un peu plus »
« C’est un thème dont on parle tous les jours », témoigne Philippe Levillain, éleveur à Sainte-Marguerite-d’Elle (14). « Cette conférence nous a donné des idées sur ce que l’on peut faire dans nos exploitations et communiquer un peu plus. » « Je ne suis pas une adepte des réseaux sociaux, hésite Nadine, son épouse, et en fait, j’ai compris que c’est vraiment l’avenir ».
« Les Prairiales nous permettent de voir des choses, orienter notre exploitations, faire des projets, voir si certains systèmes «peuvent être adaptés chez nous. »
Remise des prix Trucs et astuces
Jean-François Dorenlor (à gauche) a reçu le 2e Prix pour son passage à niveau bovin et Luc Roger, 1er Prix pour son installation très inventive de caméras à distance smartphone.
Le cheval présent
Si les ateliers à destination des éleveurs de bovins étaient majoritaires, quelques ateliers étaient destinés spécifiquement à l’attention des éleveurs de chevaux. Pascal Frotiée, éleveur installé à Saint-Arnoult a présenté son concept d’écurie active. « Il s’agit de répondre aux besoins fondamentaux du cheval, explique l’éleveur des écuries de Lisors, près de Deauville. Si ces besoins ne sont pas respectés, le cheval peut développer des troubles du comportement et des maladies. » Le site, entouré d’une prairie de 28 ha, fonctionne automatiquement, comme ce qui se fait avec les robots de traite. les chevaux sont munis de transpondeurs d’identification et des automates leur délivrent l’alimentation à la demande. Les chevaux circulent librement. Depuis cinq ans, Pacal Frotiée accueille 50 chevaux en pension dans ce cadre. Ancien agriculteur, il utilise le pâturage tournant et estime important que « le monde du cheval se connecte au monde agricole pour voir ce qui s’y fait. Cela permettrait à la filière de progresser », plaide-t-il.
Un système qui a concquis Audrey et Louane, élèves en 1ère conduite et gestion d’entreprise agricole option équine à la MFR de Vimoutiers (61). Venues avec leur classe, elles estiment que les éleveurs équins « ne gèrent pas aussi bien les pâtures des chevaux, ils n’analysent pas la ration », indique Audrey. « Mon patron met ses chevaux à l’herbe pour les engraisser, ça ne fonctionne pas mais il ne sait pas pourquoi», ajoute Louane.