Aire d’alimentation de captage Pont de Couterne
Les prescripteurs de produits phytosanitaires s’engagent pour protéger l’eau
L’aire d’alimentation de captage de Pont de Couterne (61) est classée prioritaire, car elle représente un fort enjeu en eau potable et est sensible aux pollutions industrielles et agricoles. Jeudi 9 décembre 2021, dix structures se sont engagées à communiquer et à travailler de concert pour la protection de l’or bleu.
L’aire d’alimentation de captage de Pont de Couterne (61) est classée prioritaire, car elle représente un fort enjeu en eau potable et est sensible aux pollutions industrielles et agricoles. Jeudi 9 décembre 2021, dix structures se sont engagées à communiquer et à travailler de concert pour la protection de l’or bleu.
Coopératives, négoces, Chambres d’agriculture de la Mayenne et de l’Orne, État, syndicats d’eau, centres de gestion et UIPP ont signé une charte, jeudi 9 décembre, autour d’un enjeu commun : la protection de l’eau de l’aire d’alimentation de captage de Pont de Couterne (61). L’AAC est à cheval sur l’Orne et la Mayenne, le captage lui-même est dans le département normand. Il est exploité par le syndicat intercommunal des eaux d’Andaine et dépend du SDE61 (Syndicat départemental de l’eau). Il alimente près de 6 000 habitants, s’étend sur 53 500 ha dans l’Orne et la Mayenne.
Arriver dans les cours de ferme…
Depuis 2008, l’AAC est classée prioritaire en raison de sa vulnérabilité aux produits phytosanitaires et de son enjeu en ressource en eau. Entre 2015 et 2019, le SDE 61 (mise en œuvre) et l’Agence de l’eau Loire-Bretagne (financement) signent un contrat territorial pour instaurer des actions de protection de l’eau. « Le premier programme était surtout axé pour les industriels et les collectivités », relève Robinson Meguerditchian-Hoffmeyer, animateur SDE 61. « Le problème, c’est que nous retrouvons encore des dérivés du glyphosate et de S-métholachlore, un désherbant sur maïs », reconnaît Nicolas Tison, président de la commission environnement à la Chambre d’agriculture de l’Orne. Le second programme (2021-2026) a donc besoin d’être renforcé. Et d’être animé : l’aire d’alimentation de captage s’étend sur 53 500 ha, exploités par un millier d’agriculteurs. « Le SDE ne peut pas tout gérer tout seul. Il a besoin de l’appui des OPA prescriptrices de produits phytosanitaires pour arriver jusque dans les exploitations », poursuit Fiona Déhais, chargée de mission eau et environnement à la Cran. « Nous voulons sensibiliser tous les agriculteurs », corrobore Robinson Meguerditchian-Hoffmeyer. Alors, dans le contexte de la loi Egalim, qui oblige la séparation du conseil et de la vente des phytos dès le 1er janvier 2022, les Chambres de la Mayenne et de l’Orne ainsi que la coopérative Terrena « ont collaboré à la rédaction de la charte ».
… et y diffuser les bonnes pratiques
Concrètement, les coop, négoces et centres de conseil vont recevoir des documents de communication que les conseillers pourront distribuer aux agriculteurs pour diffuser les idées de bonnes pratiques. « Nous souhaitons que les OPA soient des relais auprès des exploitants, qu’elles leur expliquent l’impact des pratiques sur la qualité de l’eau, qu’elles proposent des alternatives aux traitements, comme le désherbage mécanique », illustre Robinson Meguerditchian-Hoffmeyer. Mais le point clef est la communication entre les structures : un échange annuel entre les partenaires. « L’idée est que nous échangions entre nous, reprend Fiona Déhais. C’est-à-dire que nous soyons au fait de ce qui se passe dans le secteur afin que nous ayons une communication unique, uniforme et cohérente. Par exemple, si la Chambre - ou une autre structure - organise des actions pour promouvoir les cultures à bas niveaux d’intrants, elle en informe les signataires de la charte pour œuvrer dans le même sens. » Nicolas Tison de conclure : « nous ciblons un territoire à enjeu. Mais nous travaillons à créer une matrice départementale que chaque aire d’alimentation pourra reprendre en y associant les structures présentes et en ciblant les enjeux ».
Chambre d’agriculture de l’Orne : 02 33 31 48 00
Robinson Meguerditchian-Hoffmeyer, animateur du syndicat départemental de l’eau : 07 84 51 29 00
Agrial ; Anjou Maine Céréales ; Chambre d’agriculture 53 ; Chambre d’agriculture 61 ; Cerfrance Mayenne Sarthe ; Cerfrance Normandie Ouest ; D2N ; Seenovia ; Ter Qualitechs ; Terrena.