Transformation du lin, pandémie
Covid-19 : les teillages stoppent leur production
Dans le Calvados, les sites de teillages ont pris la décision de se mettre à l'arrêt. Vendredi 27 mars, l'AGPL a lancé un appel à la réduction des surfaces.
Dans le Calvados, les sites de teillages ont pris la décision de se mettre à l'arrêt. Vendredi 27 mars, l'AGPL a lancé un appel à la réduction des surfaces.
Les coopératives de teillages ont pris la décision, « dès mardi 17 mars 2020, lendemain de l'annonce par le président de la République du confinement, d'arrêter les chaînes », s'accordent Marc Vandecandelaère et Vincent Duyck, présidents de sites de Villons-les-Buissons et Cagny. Dans la foulée, les teilleurs privés ont pris la même décision. « Le teillage était à l'arrêt dès jeudi 19 mars, tôt le matin », confirme Valentin Depestele, responsable du teillage Vandecandelaère, à Bourguébus.
S'arrêter est un geste civique
« Les postes comme ceux du déroulage ou du tri des fibres fonctionnent en binôme. Une partie des tâches s'effectue à moins d'un mètre de distance. Sans masque disponible, il est difficile d'appliquer les gestes barrières », décrit Arnaud Chapron, directeur de la coopérative de Cagny. Villons assure l'approvisionnement en semences et les deux coops maintiennent un service minimum d'expédition pour assurer les ventes.
Quid du stockage
Le même problème se pose pour les trois sites bas-normand : celui du stockage de pailles. « Toute la paille qui ne sera pas transformée au 31 juillet 2020 devra être stockée, par le liniculteur ou par le teillage. Chaque semaine d'arrêt va augmenter ce volume à stocker. A Cagny, nous incitons les adhérents à garder chez eux leurs productions dans la mesure du possible. » Dans ce contexte de fort risque de baisse de la consommation mondiale, un communiqué de l'AGPL diffusé vendredi 27 mars 2020 au soir et relayé par les teilleurs, lance un appel à la réduction des surfaces semées en lin. « C'est cohérent, constate Vincent Meyer, président des producteurs de lin bas-normands. Mais les semences sont achetées, les assolements sont prévus et les semis ont commencé. » Il suggère toute fois de passer « les parcelles où le lin serait de moins bonne qualité et les bouts de champs en SIE ».