L’évolution des coûts de production reflète la crise du lait
Avec la crise laitière, les éleveurs ont fait des efforts pour réduire leurs coûts de production. Mais le prix du lait a chuté de façon plus importante encore…


Méthode :
Les chiffres présentés ici sont calculés à partir de la méthode développée par l’Institut de l’Elevage et les Chambres d’agriculture, dans le cadre des Réseaux d’élevage. Ils sont issus de 269 exploitations laitières en groupe lait ou en Réseaux d’élevage (clôtures comptables synchronisées au 31 mars 2016). Ils ne sont pas représentatifs de l’ensemble des éleveurs laitiers normands, tant par la taille des structures que par la dynamique de progrès qui les anime.
L’évolution des coûts de production de 2014 à 2016 illustre parfaitement la crise du lait vécue par les éleveurs. Le prix du lait moyen payé n’a pas cessé de diminuer sur la période (- 56 €/1 000 l).
Pourtant les éleveurs ont tenté de s’adapter en réduisant leurs dépenses, le coût de production de l’atelier laitier diminuant de 28 €/1 000 l. Ceci est principalement dû à une meilleure dilution du coût du travail dans un plus grand volume de lait commercialisé : 233 000 L/Umo en 2016, contre 216 000 L en 2014.
A priori, cette situation ne s’améliore toujours pas en 2017, selon les estimations liées à la conjoncture, à système constant (indépendamment des adaptations des éleveurs).
Quatre postes de charges avoisinent en moyenne les 100 € pour 1 000 l. Par ordre d’importance : le coût alimentaire, la mécanisation, le travail et les annuités. Pour chacun de ces postes, il existe des écarts importants entre exploitations : de 30 à 40 € d’écart entre le quart inférieur et le quart supérieur. Les marges de progrès sont donc à rechercher en priorité sur ces aspects.
Le coût alimentaire varie selon le système fourrager
Le coût alimentaire constitue le premier poste de charges par ordre d’importance. Il représente plus de 25 % du coût de production, avec 127 €/1 000 L en moyenne, soit 927 € par vache. La part d’herbe dans le système fourrager explique pour une grande part les variations du coût des concentrés observées.
Les frais de mécanisation représentent 20% du coût de production
Les frais de mécanisation constituent le deuxième poste de charges et plus de 20 % du coût de production, avec 103 €/1 000 L en moyenne, soit 835 €/ha de surface fourragère. A l’inverse du coût alimentaire, plus le système est intensif, moins le coût est élevé car mieux dilué.
La moitié des frais de mécanisation s’explique par le montant des amortissements (52 €/1 000 L), puis viennent les travaux par tiers (19 €), l’entretien et les achats de petit matériel (19 €) puis les carburants (14 €).
L’ensemble des frais d’élevage s’élève en moyenne à 53 €/1 000 l, quel que soit le type de système, frais véto compris (14 €). Cela représente près de 11 % du coût de production.
L’évolution des coûts de production entre 2014 et 2016 reflète la crise du lait vécue par les éleveurs. Cependant, les marges de progrès sont nombreuses : meilleure maîtrise des investissements, coût alimentaire, mécanisation, productivité du travail.
Optimisez vos résultats grâce aux groupes lait
Les conseillers des Chambres d’agriculture animent une trentaine de groupes lait en Normandie. Chaque année, les éleveurs et leur conseiller calculent le coût de production de leur atelier laitier pour se situer et rechercher des marges de progrès.
Les groupes lait sont le lieu idéal pour l’innovation et la recherche de l’optimisation des résultats, tant sur le plan économique que technique.