A Maltot (14) : on ramasse l’herbe des talus
llll Maurice Philippe est entrepreneur de travaux agricoles à Maltot (14). Dans ses savoir-faire, une grosse activité betteravière avec notamment le bâchage des silos pour le compte de Saint Louis Sucre. Enfin ça, c’était avant et encore vrai pour la campagne 2019/2020 mais après ?
’entreprise a donc fait du débroussaillage et du nettoyage des talus un second champ de spécialisation. Il y a peu, et pour remplacer un tracteur, elle a investi dans un Noremat VSV (Véhicule Service Viabilité) destiné principalement aux accoroutistes (entretien des accotements routiers, fossés, talus).
A la demande des collectivités territoriales dont Caen la mer, l’ETA y a adjoint un système d’aspiration de l’herbe fauchée. « Le rotor de 1,20 mètre est équipé de fléaux et muni d’une petite vis qui centre l’herbe. Dans la foulée, une turbine aspire le fourrage pour l’envoyer dans une trémie de 5 m3 positionnée à l’arrière du véhicule et qui se vidange hydrauliquement,» explique Maurice Philippe.
Si le débit de chantier est quelque peu pénalisé, ramasser l’herbe présente de nombreux avantages. Cela diminue les risques de bouchage des fossés lors de gros orages et limite l’apport d’humus qui enrichit le sol et favorise la repousse.
Avantage également sur un plan écologique et agricole puisque la plupart des graines des différentes espèces invasives composant cette flore est évacuée des abords de parcelles limitant ainsi la dissémination aux vents.
Objectif méthanisation
Mais que faire de cette herbe ? Maurice Philippe a sa petite idée : « pourquoi ne pas alimenter une unité de méthanisation ? », propose-t-il. Le bon sens paysan en d’autres termes encore faut-il que les automobilistes fassent preuve de civisme en ne se servant pas des talus et fossés de déchetterie. « C’est un peu le facteur limitant, reconnait notre entrepreneur. On avale l’herbe mais aussi les bouteilles en verre, les bouteilles en plastiques (...). Après, il faut trier ». Tout n’est pas digeste et surtout pas la bêtise.