AGRIAL
Marque Grand Fermage : « on veut donner une image crédible et vraie de notre profession »
Katrine Lecornu est éleveuse à Nonant, dans le Bessin (14). Depuis deux ans, elle travaille avec l’équipe marketing d’Agrial sur la marque de produits Grand fermage. Portrait d’une interlocutrice de la marque, heureuse de s’impliquer dans un projet concret.
Katrine Lecornu est éleveuse à Nonant, dans le Bessin (14). Depuis deux ans, elle travaille avec l’équipe marketing d’Agrial sur la marque de produits Grand fermage. Portrait d’une interlocutrice de la marque, heureuse de s’impliquer dans un projet concret.
Katrine Lecornu, fille d’un papa cuisinier et d’une maman professeure, est originaire de Norvège. Elle découvre assez tôt la France, pour sa gastronomie. « Nous sommes venus en vacances en 1981, c’était l’effet Mitterrand. On est descendu jusqu’à Biarritz en voiture », se souvient-elle. À 16 ans, en septembre 1987, elle intègre la section norvégienne du lycée Alain-Chartier à Bayeux. Puis elle poursuit ses études à Caen. Et rencontre le frère de son ami Samuel : Richard Lecornu, à l’époque aide familial dans l’exploitation de ses parents, à Nonant. Si elle tombe amoureuse de l’homme, Katrine s’éprend aussi du métier d’agriculteur. « Je venais à la ferme tous les week-ends. C’est génial de travailler avec les animaux. » A l’époque, la jeune femme sait qu’elle veut monter sa « propre entreprise, mais pas pour faire n’importe quoi. L’agriculture produit du bon et de l’utile ». En 1994, Katrine Lecornu valide un BTS agricole. Son mari et elle partent s’installer dans la Sarthe. « On avait 300 000 l de lait et 50 ha. On a fait nos preuves. » Le couple y reste sept ans avant de reprendre l’exploitation familiale du Bessin, « quand mes beaux-parents partent à la retraite ». En 2001, les Lecornu reprennent donc une exploitation de 100 ha et 1 million de litres de lait. « On a vendu tous les tracteurs. On cultive un peu de maïs et de blé, mais nous faisons faire les travaux des champs par nos voisins céréaliers, très compétents. » A la recherche de solutions et d’innovation, avide d’échanges et de projets concrets, Katrine Lecornu s’investit depuis vingt ans dans le groupe European dairy farmers. Elle en prend même la présidence pendant quelques années.
Coopérateurs et salariés
Il y a quatre ans, Katrine Lecornu présente sa candidature comme élue du secteur, dans sa région Eurial (branche lait de la coopérative Agrial). Elle garde son cap, celui de s’impliquer, d’être dans une démarche constructive et d’aller de l’avant. « Agrial est une grosse coopérative, mais on peut y recréer du lien pour la renforcer en tant qu’entreprise. Nous sommes copropriétaires d’un outil de transformation. Recréons des connexions entre les coopérateurs et les salariés », explique-t-elle. Alors, depuis deux ans, Katrine Lecornu travaille avec l’équipe marketing du groupe. « Les éleveurs veulent créer du lien avec le consommateur, l’équipe marketing voulait connaître les producteurs. On était à l’époque du boom de C’est qui le patron ? Ça nous a donné envie. » Envie de remettre du local, du direct, de s’approcher du consommateur grâce aux produits de la marque Grand Fermage. « Elle a une bonne image, surtout pour les beurres. » Une dizaine d’éleveurs travaille donc sur le message à faire passer, le logo, les visuels, la communication sur le métier, propose des photos et des textes à l’équipe marketing. « On a dit qu’on voulait, sur le visuel, un bâtiment, du maïs, des Normandes et des Prim’Holstein pour donner une image crédible et vraie de notre profession à travers nos produits. Les éleveurs ont aussi compris comment fonctionne le service marketing. On s’est adapté, on a travaillé les textes et le site internet », résume Katrine Lecornu, satisfaite de cette première phase du projet. « Quand j’ai vu le panneau Grand Fermage à Bayeux, avec l’image que nous avons validée, j’ai compris que j’avais travaillé à un projet concret, que nous nous l’étions approprié. »
L’audit pour emmener vers le haut
Une deuxième phase du projet est en cours : « montrer que nous défendons la biodiversité ». L’étape a commencé quand l’équipe marketing a demandé aux éleveurs ce qu’ils font de bien pour la biodiversité. « Nous avons spontanément répondu que nous pouvions faire mieux, que raisonner les phytos c’est notre métier, pas besoin de le dire », relate Katrine Lecornu. Et pourtant si, car les pratiques agricoles ont progressé, sans que les citoyens ne le sachent. Salariés et coopérateurs réfléchissent alors à un outil de diagnostic biodiversité, « pour prouver comment on la défend, comment on peut adapter le modèle de production pour faire mieux demain ». Katrine Lecornu et les autres planchent en ce moment sur trois outils potentiels. Un seul devrait être retenu. « Nous ne voulons pas que l’audit soit perçu comme une contrainte de plus, qu’il conduise les producteurs à se sentir coupables mais qu’il emmène tout le monde vers le haut ». Pour l’éleveuse, le gros du travail reste à faire : celui de convaincre les éleveurs. « Les agriculteurs sont sur la défensive, ils manquent de reconnaissance. Tout va dépendre de comment on leur présente les choses. Grand Fermage est force de proposition, on travaille pour préparer l’avenir de la production laitière. »
3 700 producteurs
337 millions de litres de lait (sur 1,2 milliard de litres que compte Eurial, la branche lait d’Agrial)
32,5 % des parts de marché des beurres spécialisés