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Interview
Maxime Vaugeois, responsable RGA de JA 61 : "L’humain et le dialogue sont primordiaux"

Maxime Vaugeois, 29 ans, responsable du dossier installation JA 61, est installé à Almenêches avec son frère. L’ancien responsable de la commission animation a pris le dossier installation en main. Positif et dynamisme sont, pour lui, deux maîtres mots.

MAXIME VAUGEOIS, JA 61
Maxime Vaugeois croit en la communication ciblée et individuelle par le dialogue et la bienveillance. « J’aime mon métier, j’aime les questions qu’on me pose, j’aime y répondre. »
© DR

>> Maxime Vaugeois, qui êtes-vous ?
Je suis fils d’agriculteur, deuxième enfant d’une fratrie de quatre garçons. J’ai toujours aimé toucher à tout, j’aurais pu être menuisier ou maçon. Après mon année de seconde au lycée Alain à Alençon, en pension, je me suis rendu compte que la ferme me manquait. Alors j’ai suivi un bac STAV, à Sées, puis un BTS Acse à La Ferté-Macé. J’ai eu la chance de faire des stages en Belgique et dans les Pyrénées. Ensuite, j’ai travaillé pendant dix ans dans plusieurs exploitations, en entreprise, je suis parti faire une saison de moisson en Australie. C’était génial. J’ai fait plein de rencontres, découvert différents systèmes. J’ai vu ce que j’aimais et ce que je n’aimais pas. Grâce à mes rencontres, j’ai compris qu’il est important de consacrer du temps à sa vie privée quand on est agriculteur. J’ai toujours su que je m’installerai un jour mais je voulais, avant, m’ouvrir, me construire personnellement.

>> Quel est votre parcours d’installation ?
J’aurais pu tenter de travailler avec mon père mais il n’y avait pas de foncier à reprendre autour de la ferme. Et je ne suis pas sûr qu’on se serait très bien entendu (sourire). Quand j’étais salarié, on m’a parlé de la ferme ici à Almenêches. Dans le Gaec à quatre, un couple voulait partir à la retraite. J’ai été embauché six mois avant de faire un contrat de parrainage. On a appris à se connaître, j’ai facilement trouvé ma place et je me suis installé le 1er mai 2017 avec les deux autres personnes. Au bout d’un an, un de mes associés a eu des problèmes de santé. L’autre cherchait à rejoindre sa femme dans sa ferme laitière. Alors on a dissous le Gaec. Mon frère aîné, Julien, est venu s’associer avec moi. On a créé l’EARL Vaugeois Frères. Ça s’est fait naturellement. Nous élevons 400 JB Charolais, une quarantaine de génisses à l’herbe et comptons 200 ha de SAU.

>> Comment avez-vous commencé les JA ?
Je connais bien l’engagement professionnel. J’avais deux grands-pères engagés pour la profession. Claude Vaugeois était élu Chambre, il a travaillé avec les agriculteurs en difficulté. Norbert Duhaussay a été l’un des premiers à élever des broutards en bâtiment, il a longtemps été président de Cuma. Denis Genissel m’a proposé de rejoindre l’équipe pour organiser la Fête de la terre en 2017. Je m’installais à l’époque. Ça m’a plu, c’était dynamique, il y avait une belle organisation. J’en garde un super souvenir. Je n’ai pas eu envie de m’arrêter au bout d’un an, alors je suis entré dans la commission animation. J’ai suivi toutes les Fêtes de la terre. C’est du boulot mais j’adore ! Ensuite, j’ai travaillé pour les élections Chambre et je me suis rendu compte que j’étais capable de faire du syndicalisme. En 2018, j’ai été élu secrétaire général adjoint et, en 2019, j’ai pris la responsabilité de la commission animation. J’ai appréhendé le dossier installation pendant les réunions avec la DDT sur l’installation, auxquelles je participe depuis trois ans. Je suis maintenant responsable de ce dossier phare chez JA.

>> Vous avez un parcours d’installation atypique. Qu’en retenez-vous ?
Qu’il faut bien construire son projet personnel. Quand je me suis installé avec des tiers, on a suivi le stage en société. On s’est posé des
questions sur les relations humaines, les objectifs. On a pris du recul et on a dialogué. C’est primordial. Quand on est jeune, on pense au travail et à l’économique.
Mais le reste - le social, le technique, l’expérience, la vie perso - comptent aussi beaucoup. J’ai aussi vécu la dissolution d’un Gaec. C’est enrichissant, on apprend à concilier, à y mettre du sien pour qu’il n’y ait ni lésé ni déçu.

>> L’Orne est le département normand qui compte le plus d’installations aidées en 2019. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
On est un département dynamique, il faut qu’on le reste. J’aime rencontrer les jeunes. Ce sont eux qui portent les projets, pas le centre de gestion ni les parents. C’est important que les jeunes soient heureux. Nous travaillons sur la formation initiale des futurs installés. C’est d’ailleurs le sujet du rapport d’orientation de JA Nat cette année. Il faut aussi accentuer le dialogue avec les cédants. Qu’ils se rencontrent avec les repreneurs. Que, quand arrivent les questions d’argent, chacun soit prêt à faire des efforts.
>> Qu’aimeriez-vous mettre en place ?
Le 3P intègre un module société qui permet de prendre du recul. J’aimerais qu’il y en ait aussi un sur l’emploi de main-d’œuvre. La gestion des ressources humaines ne s’improvise pas. Il y a des choses assez simples à mettre en place mais ce n’est pas inné. La question de l’emploi est cruciale en agricole. À nous, JA, de construire ce que l’on veut défendre. Je ne suis pas quelqu’un de pessimiste. Nous pouvons influencer le monde de demain.

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